Une réminescence mettant en vedette un cirque de puces et beaucoup d’amour

Tranche de miaougraphie, tartinée de deuil en cours

Clément était notre petit rayon de soleil, tellement cliché, mais ce n’en est pas moins exact. Mon coeur déborde d’amour pour mon Mément et c’est très difficile de ne pas pouvoir lui verser directement tout cet amour… J’aurais tout fait, ou presque, pour mon gros chaton. J’aurais combattu des dragons, j’aurais escaladé des montagnes, je l’aurais poursuivi hors de la Comté pour le ramener à la maison par la peau du cou… Je lui aurais offert un de mes reins, si ça avait été concevable! Bon, je ne serais peut-être pas allée jusque là, mais j’avais encore tant à lui donner, à ce charmant tannant.

Justement, je l’aime tellement que je souffrais quand il souffrait. Pas que nous l’ayons vu souffrir énormément, comme brièvement adressé dans ma publication ressassant ses dernières heures. En fait, il y a eu principalement une autre fois où nous avons été témoin de sa souffrance, c’était l’épisode des puces.

Clément-roi a été très chanceux, il n’a connu qu’une seule véritable infestation de puces. Peut-être qu’il en avait connu un peu avant ou après, cependant, rien de comparable à la horde de septembre 2017. Cela faisait quelques jours qu’il se grattait un peu plus souvent et mon conjoint avait commenté là-dessus. Pour moi, ça semblait correspondre à ses grattements plus fréquents lors des périodes de transition saisonnière. Ce qui m’a finalement mis la puce à l’oreille, c’est qu’il s’est mis à se nettoyer agressivement. Interpellée, j’ai fait mes petites recherches et ça correspondait bien à un comportement fréquent chez les animaux infestés de puces. Bref, je vous évite les détails de l’inspection (quoi que la suite détaillera un épisode assez vivide mettant en vedette ses minuscules envahisseurs, à éviter pour les personnes sensibles à ce genre de sujet), mais les soupçons se sont confirmés et nous n’avons pas tardé plus longtemps pour se rendre chez le vétérinaire, sans Clément bien sûr, pour acheter un insecticide.

Nous avons appliqué le produit le soir même. Au coucher, Clément s’est installé à mes pieds comme à son habitude, sauf qu’il s’est mis à se gratter intensément, mais genre, vraiment intensément. Je n’arrivais pas à m’endormir avec chaton qui bougeait violemment à mes pieds et j’avoue que j’ai pensé un moment le déposer au sol… J’ai balayé l’idée quasi instantanément, comme je me suis rendue compte que Clément souffrait l’enfer des puces désespérées et affolées. J’ai eu les larmes aux yeux à penser, réalisant qu’il n’y avait pas grand-chose d’autre à faire qu’attendre que le produit fasse son effet. Alors, j’ai décidé de prendre sur moi, car tout ce que je pouvais faire de plus pour mon beau minou à ce moment-là était de lui apporter tout le réconfort que je pouvais en l’endurant à mes pieds. Je souffrais pour lui et pas à cause de l’insomnie, non, plutôt à cause de ce qu’il vivait.

J’ai fini par m’endormir, éventuellement. Et je me suis réveillée avec un chat qui s’était finalement lové entre mon bras droit et mon corps. Bien que ce soit une façon absolument adorable de se réveiller le matin en général, ça l’était moins en constatant que la couverture dans l’espace entre mon bras et mon corps était couverte de puces mortes ET à moitié morte. Celles encore en vie étaient les pires, les voir s’agiter faiblement, étourdie, tout près de moi… l’horreur quoi! Sachant tout de même le calvaire que Clément a passé cette nuit-là, je ne l’ai pas chassé, je n’étais pas même fâchée, juste franchement dégoûtée. J’ai attendu qu’il se lève, puis, j’ai ramassé les couvertures et direct dans la laveuse, elles ont été! Cette nuit-là fut la pire, Clément a été moins agacé par les puces après…

Le voir souffrir me faisait souffrir et la vérité est que je souffre encore de penser à ce qu’il a enduré à la toute fin, avant l’euthanasie. J’ai fait mon possible pour rendre ses quinze années de vie à nos côtés le plus confortable possible. Je sais pertinemment que je n’ai pas toujours pris les bonnes décisions et que je n’ai pas toujours été d’une patience exemplaire avec mon petit compagnon. Il y a bien des choses que j’ai compris trop tard, c’est-à-dire dans les quelques dernières années de son existence, que j’aurais tant aimé comprendre plus tôt. On apprend constamment dans le cours des relations interpersonnelles, que ce soit avec un humain ou un animal. Je n’ai pas été une maman chat parfaite, ce qui ne m’a jamais empêché de donner tout ce que je pouvais donner à mon précieux Mément. Ce n’est pas un regret que j’exprime, juste un constat.

De la musique jouait en arrière-plan pendant que j’écrivais le brouillon de ce texte et une des chansons était Adore You de Harry Styles. C’était la première fois que je l’entendais depuis le décès de Clément, et probablement la première fois depuis quelques mois. Ça m’a rappelé de beaux souvenirs. Je lui ai souvent chanté cette chanson parce que j’adore mon vieux bébé chat. Au lieu de me causer de la tristesse, entendre la chanson m’a rappelé à quel point je lui ai exprimé de toute sorte de façon mon amour et je sais qu’il est mort se sachant aimer. Néanmoins, c’est encore une mince consolation pour l’instant quand je considère comment sa fin est survenue… J’aurais tellement voulu pouvoir en faire plus et le sentiment d’impuissance que je ressens depuis m’accable terriblement. Au final, comme dans l’épisode des puces, tout ce qui était en mon pouvoir était d’être présente et de l’accompagner jusqu’au bout.

Clément le chat presqu'entièrement couvert d'une jeté rouge qui va si bien avec son poil roux. Décembre 2017

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