Quelques mini-épisodes de la Miaougraphie de Clément

Tranche de Miaougraphie

Clément et le pouf

Il y a trois ou quatre années, mon conjoint a acheté pour son confort un pouf, doublant comme un rangement, pour poser ses pieds. Je l’avais prévenu que Clément allait sûrement penser que c’était pour son bénéfice et qu’il l’adopterait. Mon conjoint était persuadé de pouvoir défendre sa propriété… Bien entendu, ce pouf est devenu l’un des perchoirs de choix pour notre chaton plus des deux tiers du temps. Il daignait bien le partager avec nous de temps à autre, et nous laissait même parfois, dans sa bénévolence infinie, l’utiliser entièrement. Situation régulièrement rencontrée : mon conjoint avait les deux pieds dessus, mais il y avait un petit peu d’espace restant. Clément grimpait et prenait ce petit espace. Peu après, sans que mon conjoint en soit pleinement conscient, ce coquin de chat occupait la majorité de la surface du pouf et il restait tout juste les bords pour un pied de mon conjoint, ou s’il avait de la chance, les deux. C’est ce que c’était, que de vivre avec un animal territorial, déterminé et subtil, du moins, quand chaton le voulait vraiment!

Ce pouf fut un digne trône pour les dernières années de vie parmi nous de sa Majesté Clément, premier du nom. Je souhaiterais seulement qu’il soit encore couvert de poils de chat roux, mais bon, mon conjoint l’avait bien nettoyé juste avant Noël, après la dernière grosse période de mue de notre vieux chaton. Il reste au moins tous les fils que Clément a défait en y faisant ses griffres… pas toujours volontairement.

Un grelot pour Clément

Avoir un chaton qui se meut silencieusement présente ses défis. Nous l’avons adressé avec les premiers colliers que nous lui avons fait porter qui avaient tous un grelot. Oh la la! Les tous premiers jours où il a eu un grelot au cou demeurent mémorables! Bébé chat ne comprenait pas d’où provenait le son qui le suivait. Il semblait plutôt insulté par le bruit qui le poursuivait partout. Pauvre minou, mais c’était plus sécuritaire pour tous dans la maison que de pouvoir l’entendre se glisser derrière nous et également utile pour prévenir les mauvais coups. Qui plus est, il y avait également quelque chose de rassurant à entendre le léger tintement du grelot provenant d’un autre coin de l’appartement, joyeux signe de vie ! N’empêche que c’était sans compter sur l’ingéniosité et la détermination de ce futé félin! En quelques semaines, il avait maîtrisé le grelot et réduit à un minimum les tintements lorsqu’il exécutait ses mouvements les plus habituels! Comprenez bien, Clément n’était plus aussi silencieux qu’avant le grelot, mais nous ne l’entendions presque plus lorsqu’il déambulait dans l’appartement ou montait doucement sur un promontoire. Ce n’est pas pour rien que plusieurs comparent les chats aux mythiques ninjas! Ils sont tellement furtifs.

Le collier qu’il portait depuis quelques années à la toute fin n’avait pas de grelot. Ça n’a certainement pas dû lui manquer. Puis rendu là, nous étions plutôt habitués à naviguer l’espace partagé avec notre boule de poils préféré. Quoi que j’aurais peut-être moins souvent trébuché sur Mément s’il avait porté un grelot encore…

Patte de velours

En quinze ans, nous avons eu plusieurs occasions de partager de doux moments avec notre beau Clément. L’un des plus magiques, qui se répétait assez fréquemment, était lorsque Clément nous donnait ou nous laissait prendre l’une de ses petites pattes. Cela arrivait quand il était couché très près de l’un de nous. Soit que notre main traînait près de lui et qu’il posait sa patte dessus ou encore il étirait sa patte contre notre jambe et la maintenait là jusqu’à ce que nous la prenions. C’était tout un privilège que de tenir légèrement sa petite patte et de caresser ses délicats coussinets. Le moment durait parfois jusqu’à une dizaine de minutes. À ma connaissance, peu de chats se laissent prendre les pattes de cette façon, et encore moins recherchent ce type de contact. Clément portait beaucoup d’affection et de douceur en lui, malgré ses coups de griffe et ses morsures occasionnelles. Le fait que nous avons abandonné l’idée de lui couper les griffes après trois-quatre ans a sans doute aidé. Je ne sais pas s’il nous aurait tenu la main ainsi si nous avions persisté à lui couper… Qu’importe, le fait est que nous avons eu l’opportunité de lui serrer la patte de multiples fois et chaque fois était spéciale!

Un adorable monstre jusqu’au bout

Penser au trône de Clément, alias le pouf bleu marine, me rappelle un événement survenu dans les derniers mois, je pense que c’était en décembre dernier, durant une journée de télétravail où j’étais seule à la maison avec chaton. Je discutais par Teams avec une de mes collègues quand des bruits en provenance de l’entrée de la maison se sont mis à s’enchaîner. Vu leur persistance et le fait que je n’avais aucune idée de leur origine, j’ai mis ma collègue en attente pour aller voir. Et que trouvais-je, si ce n’est Monsieur le chat perché sur le pouf qui avait été poussé un peu trop près du meuble de télévision. Cela lui donnait accès aux étagères qui étaient généralement hors de son atteinte et où nous laissons traîner les petites choses comme des batteries et des figurines. Il s’en donnait à coeur joie à tout faire tomber!! Je ne voulais pas trop faire patienter ma collègue, j’ai poussé le pouf et le chat à une distance suffisante du meuble et retourné à mon appel. Il fallait toujours surveiller que le pouf ou un meuble déplacé comme une chaise n’était pas trop près d’un endroit habituellement inacessible à Clément, parce qu’il savait saisir les opportunités. Et il savait attendre aussi, ne pas toujours se précipiter, afin de mieux endormir notre vigilance, comme un petit renard rusé!

Je n’ai pas beaucoup d’histoires de télétravail avec Clément, en partie parce que cela fait moins de deux ans que j’en fais et que j’ai commencé par une journée par semaine, plus ou moins, quand mes tâches me le permettaient. J’avais aussi limité les options pour Clément pour avoir accès à mon espace de travail. Mon conjoint a définitivement plus d’histoires que moi de Clément qui sautait sur son bureau ou ses genoux, mordillait l’écran du portable prêté par son travail, et faisait des apparitions durant les appels vidéo. Moi, j’étais juste contente de passer moins de temps au bureau, loin de notre amour de chat…

Les souvenirs précis d’instants partagés avec Clément semblaient me fuir dans les premiers temps de ce deuil. Tout se mélangeait dans ma mémoire, une grande masse indistincte représentant quinze ans d’histoires. Je dois avouer qu’il y a encore beaucoup de flou entourant mon coeur écorché, mais j’essaie de me constituer un coffre de souvenirs de notre vie commune avec notre super chat, pièce par pièce. Pour me rappeler les moments de beauté. Pour célébrer la vie de Clément. Pour m’accrocher au p’tit bonheur qu’il a représenté, qu’il représente encore et, j’espère, qu’il représentera toujours. Mon cher Clément !

2 réponses à « Quelques mini-épisodes de la Miaougraphie de Clément »

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