Question de sécurité, histoire de St-Valentin et d’incendie

Tranche de Miaougraphie

J’avais un chat. Il s’appelait Clément, mais répondait aussi au nom de Mément, de bébé chat, de kitty, kitty cat, Clément-chou et bien d’autres. C’était un chat roux tigré. C’était mon chat et celui de mon conjoint. Il nous suivait d’assez près, pas tout le temps à côté de nous, mais jamais loin, d’un endroit où il pouvait garder un oeil sur nous. Il nous accueillait à la porte quand nous rentrions à la maison, nous collait fréquemment, et ce de façon constante pour 15 belles annnées et deux petits mois de plus. C’était notre chat, nous étions ses humains. Nous avons eu beaucoup de chance de l’accueillir dans nos vies pendant si longtemps et je pense qu’il s’est senti privilégié de nous avoir comme humains.

Après tout, il était clair que Clément se sentait en sécurité avec nous et avait une grande confiance en nous. On dit des chats qu’ils ne dorment que d’un oeil… eh bien, ce n’était pas le cas de notre gros chaton chéri! Du moins, pas après quelques années passées auprès de nous. En effet, Clément, pour au moins quelques heures parmi toutes ses heures de sommeil journalières, dormait dur comme une bûche. Tellement que dans les dernières cinq années environ, il m’arrivait de m’inquiéter de le voir si immobile et profondément endormi. Je vérifiais alors s’il respirait encore, le touchait pour m’assurer qu’il était bien chaud. J’allais jusqu’à le secouer gentiment pour le faire réagir… Une fois rassurée, je le laissais dormir et retournais vaquer à mes occupations, l’esprit tranquille.

Clément le chat couché sur la chaise berçante, la tête enfouie dans le coussin.
Clément qui dormait dur

Sa sécurité et son bien-être ont été une priorité pour moi durant ses quinze ans de vie. Par exemple, on dit de changer les batteries du détecteur de fumée aux périodes de changement d’heure pour ne pas oublier ; l’oubli n’était pas un problème pour moi, car je testais régulièrement le détecteur de fumée, surtout avant de partir pour quelques jours. Notre détecteur n’est peut-être pas lié à une centrale directement, mais le bruit qu’il fait aurait attiré l’attention des voisins si quelque chose survenait en notre absence. Je n’ai donc jamais eu besoin de rappel pour tester et changer au besoin la batterie de mon détecteur de fumée. Je n’avais toutefois jamais préparé d’affiche pour mettre dans la fenêtre des portes avisant que nous avions un chat sur les lieux du genre « Pompiers en cas d’incendie, sauvez notre chat », mais c’était dans ma liste de choses à faire depuis un bout.

Il en existe tout plein de variantes dont pour les maisons avec plus d’un animal de compagnie. Entendons-nous, ce n’est pas une garantie qu’ils pourront faire quelque chose pour nos animaux, mais s’ils en ont l’occasion avant que le danger devienne trop grand, ils peuvent chercher nos compagnons et les secourir. Si vous avez des animaux à la maison, c’est une bonne idée que de se munir ou de fabriquer une telle affichette près des issues principales de votre demeure. Petit conseil comme cela ( et je vois qu’il en existe des versions vraiment mignonnes sur Etsy, je dis cela en passant).

Penser au risque d’incendie me rappelle une Ste-Valentin vraiment particulière que nous avons célébrée il y a presque dix ans, mon conjoint, notre chat et moi. C’était, encore, une fin de semaine de froid glacial (dans cette ville, février connaît presque toujours des vagues de froid saississant). La St-Valentin tombait sur un samedi et nous n’avions pas fait de plan précis. Une chance, parce que toute une surprise nous était réservée cette année-là. En fait, nous nous sommes fait réveiller vers 6 heures du matin par le bruit de va-et-vient et de voix fortes qui tonnaient dans notre rue, juste devant chez nous. Que se passait-il donc ? Des lumières clignotaient également. Je me suis extirpée du lit, difficilement (je ne suis pas matinale du tout), pour constater qu’un groupe important de pompiers s’affairait devant chez nous. Apparemment, l’immeuble d’en face était au prise avec un début d’incendie à l’étage. Les personnes qui savent où j’habite vont se rappeler que la rue n’est pas très large, que la maison donne directement sur le trottoir, tout comme l’immeuble d’en face, et que la distance donc nous séparant de cet immeuble était bien peu. J’ai informé mon conjoint de la situation, quelque peu paniquée ; l’éventualité d’une incendie est une profonde source d’anxiété pour moi – l’un des désastres que je crains le plus depuis mon enfance…

Vous imaginez bien que nous ne nous sommes pas recouchés après ce réveil brutal ! La première pensée qui m’est venue en constatant ce qui se tramait a été : « Devrons-nous être évacués rapidement ? ». Alors, je me suis mise à préparer un peu, mon portable pas loin, mon portefeuille et surtout, quoi faire avec Clément… C’était un problème puisque la cage dans laquelle était arrivée bébé chat avait été rangée dans le fin fond d’un placard et était de toute façon un peu brisée et plutôt petite pour notre chaton qui avait bien grandi! De plus, je n’avais pas sous la main une tonne de boîtes cartonnées prêtes à l’usage à l’époque. Néanmoins, j’avais déjà une collection de couvertures à ma disposition. Alors, il suffisait de choisir une couverture qui serait suffisamment chaude pour affronter les -20 degrés Celsius et moins qui nous attendaient dehors. Ce n’était pas idéal, mais au moins j’étais prête au besoin. C’est devenu utile rapidement, bien qu’autrement, parce que l’électricité a été coupé peu après notre réveil. La chambre étant proche de la porte principale, nous sommes restés au lit, tous les trois, emmaillotés dans les couvertures, à attendre de voir si nous devions partir ou non, si l’incendie serait contrôlé sous peu ou non, si l’électricité reviendrait ou non.

Clément le chat couché en boule à moitié caché dans un nid de couverture.

Ces premières heures ont été passées dans l’angoisse jusqu’à ce que nous constations que la fumée diminuait en intensité et que nous ne serions probablement pas évacués. Nous sommes restés au lit tout de même, comme l’appartement était devenu une énorme glacière et qu’ensemble, sous une tonne de couvertures, nous étions relativement confortables. Malgré tout, je me souviens m’être levée quelques fois pour ramener au lit notre curieux de chat qui était intrigué par tout ce brouhaha! Une bien étrange St-Valentin que nous avons tout de même célébrer tous ensembles. Me rappeler cet épisode éveille la peur qui m’a pris au ventre à l’idée d’avoir possiblement à fuir dans le froid avec notre chat, puis l’incertitude de l’interruption de courant nous privant de notre principale source de chaleur, mais aussi le plaisir, passé ces émotions plus dures, de se retrouver les trois ensembles, collés, à passer presque la journée entière sous les couvertures à parler et à jouer. Avec le temps, c’est cette dernière impression qui domine ce souvenir, le rendant ainsi plus douillet que déplaisant.

Quand je songe maintenant à des épisodes semblables où je me suis inquiétée de la sécurité de Clément, je ressens de la reconnaissance, car ces inquiétudes ne se sont pas matérialisées et que notre chat a pu vivre une longue existence avec relativement peu de désagréments.

J’ai toujours un chat, bien qu’il ne vive plus que dans ma tête et dans mon coeur. J’aurai toujours ces 15 années merveilleuses passées en sa compagnie et ça, rien ne pourra me l’enlever. Je pense à toi Clément, tu as une place exclusive bien au chaud dans mon coeur!

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