Comment mon chat m’a appris à réduire l’incidence des petits accidents du quotidien

Mi-deuil en cours, mi-tranche de Miaougraphie

Aujourd’hui, j’aimerais poursuivre sur le sujet de la vigilance sur lequel j’ai conclu mon dernier texte en abordant une leçon apprise grâce à ce cher rouquin de chat et que j’essaie de continuer d’appliquer : ne pas laisser traîner, verre et tasse, assiette ou bol, hors de la cuisine!

Je n’ai jamais appris à faire très attention à la vaisselle. Quand j’étais jeune, ma mère ayant quatre filles énergiques et peu délicates a toujours priorisé la vaisselle incassable ou à peu près indestructible. Donc, je n’avais pas à faire attention. Alors, jeune adulte, laisser traîner les verres ou assiettes un peu partout ne semblait pas un problème, même si j’étais passée des accessoires en plastique et autre solide matériel à du verre, de la céramique et autre matériel plus fragile. Avant même d’accueillir Clément dans notre foyer, certaines pièces de vaisselle avaient déjà fait les frais de ce laisser-aller. Toutefois, pas au même rythme qu’après l’arrivée de bébé chat ! Même la table de cuisine n’était pas un lieu sûr pour laisser quelques heures un verre, vide ou non, avec chaton dans les parages. Clément n’était pas le seul responsable de toutes les hécatombes, mon conjoint dirait que j’y jouais aussi un rôle prépondérant, à cela je répliquerais que ni Clément ni moi n’avions le monopole des renversements et fracassements de vaisselle !

Pour vous donner une idée de l’étendue des dégâts, quand j’ai emménagé avec mon conjoint dans les mois précédents l’arrivée de notre énergique chaton, j’avais un ensemble presque complet de verres en vitre assez solide en deux tailles, une moyenne et une grande. J’oublie la quantité, huit, dix, douze, dans ses environs. Plus de quinze après, il en reste un seul ! Vous comprendrez que l’apprentissage de cette leçon ne s’est pas faite en un jour et qu’il a fallu quelques répétitions avant de réduire fortement les accidents… N’empêche que dans les dernières années, nous nous sommes nettement améliorés en grande partie grâce à la vigilance constante de notre bienveillant Clément.

Clément le chat veille au grain, on lui voit juste la tête qu'il a penché vers les deux cupcakes en avant-plan couverts généreusement d'un crémage au beurree coloré, l'un vert turquoisee, l'autre jaune orangée.

Malgré tout, il y avait des égarements dont un survenu juste trois jours avant que son état se détériore. En rétrospective, c’était probablement un signe avant-coureur que mon Mément n’allait pas puisqu’il n’en a pas profité. Ainsi, le jeudi soir précédant sa mort, nous avons oublié nos assiettes sur la table de la salle à manger à la fin du repas et je ne m’en suis rendue compte qu’approximativement une heure plus tard, car le chat ne nous a pas rappelé à l’ordre. Ça m’avait un peu étonnée étant donné que nous avions mangé un rôti de boeuf en plus ! L’instance m’est apparue curieuse, bien que pas alarmante en soi… Ah, ce qu’on peut comprendre après les faits ! Vu que j’ai relevé cet épisode, vous comprendrez que les opportunités que Clément manquait étaient très rares habituellement.

En effet, de par son intérêt pour toute chose déplacée de son emplacement habituel et contenant ou ayant contenu des aliments ou une boisson quelconque, il veillait si bien au grain, de sorte que nous avons développé de bons réflexes pour mettre hors de sa portée verres, tasses et autres accessoires fragiles. J’avais parfois l’impresion de vivre avec un éternel bambin ; tout mettre à environ un mètre de hauteur ou plus, s’il y avait un appui à proximité. Toutefois, comparé à un enfant en bas âge, Clément était très autonome et avait atteint une certaine maturité émotionnelle rapidement. Quand même, une chance que, comme je l’ai déjà écrit une ou deux fois, il ne grimpait pas partout et faisait rarement de hauts ou longs sauts, et ce, même s’il en était capable ! Nous l’avons vu en action suffisamment de fois pour se dire que nous avions décidément un chaton assez sage. Mais gare à nous si nous laissions tomber notre garde ! Clément nous rapellait à l’ordre rapidement, comme la fois d’un Noël passé où nous avions dû acheter un nouveau socle pour le sapin…

Voilà le contexte, le sapin venait d’arriver, un magnifique spécimen de forte taille. Nous l’avons installer dans le frêle socle que nous avions et boum! le tronc a enfoncé le fond ! Tant qu’à investir, nous avons acquis un solide et imposant socle qui venait dans une boîte assez large. Et oui, encore une boîte!  Étant donné que je voulais la conserver pour entreposer le socle pour le reste de l’année et que j’avais peu de place à l’époque, je l’ai laissé sorti. Elle trônait donc debout à côté du sapin, bien qu’elle était vide. Elle était assez haute, je ne pensais pas que notre chat sauterait dessus. Je l’avais sous-estimé, il a bel et bien osé. Cependant, ce que Clément n’avait pas prévu, c’est que la boîte était vide à part quelques vieilles guirlandes de lumière, même si les rabats étaient fermés. Alors, arriva ce qui devait arriver, le chat a lentement, puis abruptement plongé dans la boîte. Ce coup-là, j’ai sorti un chat un peu hébété de la boîte. Pour prévenir d’autres incidents du genre, j’ai dû coucher la boîte sur le côté. Ça prenait plus de place, mais au moins, bébé chat pouvait se coucher dessus sans danger de tomber !

On voit le bas du sapin à gauche. À droite, Clément est bien installé sur la boîte couchée du socle du sapin, on me voit partiellement, assis les jambes croisées à ses côtés.

Ces gestes de ne pas laisser traîner choses fragiles et possibles escaliers de fortune sont tellement devenus un réflexe que je me suis surprise dans les premiers jours suivant sa mort à continuer à les faire par pur automatisme. Lorsque je m’en suis rendue compte, j’ai pris un instant pour réfléchir au pourquoi continuer. Et la réponse est simple : mon conjoint et moi sommes maladroits à nos heures, pourquoi risquer de briser plus de vaisselle que nécessaire ? Ainsi, j’essaie de continuer de porter attention. Si je quitte un endroit de la maison pour une période assez longue, je m’assure de ranger la tasse que j’utilise à un endroit sécuritaire et de ramener dans la cuisine toute assiette 9ou bol sali que j’aurais pu oublier.

Les chats sont des animaux très responsables et capables de nous enseigner à être de meilleures versions de nous-mêmes, c’est du moins ce que je pense suivant mon expérience de vie commune avec ma boule de poils roux qui me manque toujours énormément!

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