L’annexation de la cour – première (et seule) conquête de notre royal félin (Histoires de cour 1/2)

Tranche de Miaougraphie, coupé en deux parties
Dû à son côté niais et à son manque de socialisation avec d’autres chats dans sa jeunesse, nous n’avons jamais laissé notre petit roi se promener à l’extérieur sans supervision. Il a quand même eu l’occasion d’étendre quelque peu son territoire au-delà des murs de notre foyer durant sa vie. Pas dans l’appartement où Clément a passé ses premiers mois, puisque nous n’avions pas accès à une cour. Clément ne pouvait juste pas sortir (sauf la fois où il a sauté ou du moins, est tombé de la fenêtre, raconté ici si vous l’avez manqué)… dehors du moins, parce qu’il a cavalé dans les corridors et l’escalier de l’immeuble plus d’une fois pendant les sept mois qu’il y a vécu. Calvacade qu’il a poursuivi dans l’immeuble suivant, lorsque nous ouvrions la porte d’entrée principale et que nous ne nous méfions pas assez de sa rapidité.

Dans celui-ci, nous n’avions pas de cour comme tel, mais nous avions une porte arrière qui donnait sur l’extérieur, sur le stationnement derrière l’immeuble dont l’accès se faisait par la ruelle. Nous habitions un demi-sous-sol et l’entrée était donc creusée et coulée dans le béton, genre de bunker ouvert. Notre entrée et celle du logement d’à côté partageait le même escalier de béton. Cela donnait un espace assez protégé pour laisser Clément se promener avec un brin de surveillance. Nous pouvions le laisser quelques minutes seul sans trop de problème en général comme il avait établi que son territoire s’étendait de notre entrée creusée à celle des voisins et jusqu’à la dernière marche de l’escalier donnant sur le stationnement. Toutefois, il était ambitieux notre petit roi et désirait étendre son influence plus loin. Étant donné que nous n’avions pas de voiture comme plusieurs des autres locataires, les deux premiers espaces de stationnement qui donnaient sur notre entrée étaient généralement libres. C’était facile de rattraper bébé chat quand il se mettait en tête de s’aventurer un peu plus loin. Toutefois, quand il y avait une voiture stationnée, il a vite appris à se cacher dessous, ce qui rendait son extraction beaucoup plus pénible. N’empêche que ses élans explorateurs n’étaient pas trop inquiétants ; la ruelle était très tranquille.

Quelques aperçus de l’entrée-bunket

En constatant son intérêt pour l’extérieur et puisque nous habitions proche d’un grand parc urbain très agréable, à moins de cinq minutes de marche, nous avons caressé l’idée de l’emmener avec nous en promenade grâce à une laisse. Aussitôt pensé, aussitôt acheté ce qu’il faut. D’abord, une laisse, mais nous avons vite réalisé qu’attacher la laisse au collier directement n’était pas idéal. En effet, Clément avait tendance à se glisser hors du collier. Alors, nous avons tenté en conjonction avec un harnais pour chat, réglé à sa plus grande taille, parce que notre chaton était déjà très grand et assez imposant. Avez-vous essayé la laisse avec un de vos chats ? Nous avons tenté quelques fois l’expérience avec bien peu de succès. Clément avait la réaction typique que bien des chats ont, il s’écrasait à terre et ne bougeait plus ou il se dirigeait dans la direction opposée, retournant vers l’intérieur par exemple. Je ne sais pas si vous pouvez voir comment il résistait sur cette seule photo de lui en laisse ci-dessous. Bref, aussitôt essayé l’idée, aussitôt remisé, nous n’avons jamais pris de marche avec Clément, du moins, pas hors de son territoire délimité. Tant pis pour lui, cela a juste limité son exploration à l’espace proche de la porte de derrière de notre premier appartement.

Clément le chat avec son harnais et la laisse attachée au harnais. Dépassera-t-il le seuil de l'entrée ?

Sa grande conquête n’a eu lieu que lorsque nous avons déménagé, deux étés plus tard, dans notre appartement actuel où une cour longe le côté de duplex dans lequel se trouve notre logement. Nous ne partageons cette cour qu’avec un droit de passage des voisins à l’arrière qui ont une cour autrement enclavée. La cour est assez grande, comme elle sert de stationnement d’hiver lors des opérations de déneigement où le stationnement est interdit en bordure de rue. Au moins deux voitures de taille intermédiaire ou moins peuvent se stationner bien juste l’une derrière l’autre. Clément avait droit de se promener dans la cour sous supervision humaine durant les doux mois de l’année, car un portail-clôture la ferme. Une fois la neige fondue et les températures à la hausse, nous tenions le portail fermé. Ainsi, la cour était close de tout bord et tout côté. Nous étions à l’aise de laisser sortir le chat quand ça lui (et surtout nous) chantait. Son territoire prenait donc de l’expansion entre la fin du printemps et le milieu de l’automne pour son plus grand bonheur. Néanmoins, Clément n’avait pas accès à son annexe estival aussi souvent qu’il l’aurait voulu et il n’y était surtout pas autorisé à l’arpenter la nuit ; le manque d’éclairage nocturne dans la cour rendant sa supervision difficile. Le pire, c’est qu’il semblait comprendre ces restrictions. Pas qu’il n’a jamais essayé de se faufiler entre la porte et nous si nous l’ouvrions en soirée ou durant la nuit. Il a bien fait quelques mini-sorties de nuit, le temps de le récupérer. C’était surtout qu’il ne miaulait pas à la porte arrière, celle qui donnait à sa cour, une fois la nuit tombée.

Quelques photos de la cour annexée par notre souverain félin datant de l’époque où celle-ci était encore en gravier (Photos et montage par mon conjoint)

Durant le reste de la journée, c’était une toute autre histoire ; notre petit roi piaffait assez souvent à la porte. Bébé chat a d’ailleurs laissé quelques marques dans ce coin-là qui sont toutes disparues le jour où la porte arrière a été changée il y a deux ans environ. Il n’a pas eu le temps d’en refaire. Toutefois, comportement typiquement félin, lorsque nous le laissions sortir et que nous fermions la porte extérieure pour ne pas laisser la chaleur, les mouches et autres bêbêtes entrées dans la maison, il faisait le même manège de l’autre côté. Miauler, s’étirer contre la porte, tenter de la réouvrir ou juste s’asseoir face à la porte comme s’il voulait rentrer. D’ailleurs, si elle n’était pas clanchée jusqu’au bout, Clément arrivait parfois à l’ouvrir par lui-même, mais bien sûr, il la laissait grande ouverte, invitation pour que son petit monde extérieur le suive à l’intérieur… Sinon, nous finissions par lui ouvrir la porte pour rentrer. Si nous la refermions aussitôt, cela ne prenait pas deux minutes qu’il miaulait et grattait à l’intérieur pour sortir, la durée exacte dépendant de sa raison particulière pour retourner à l’intérieur : boire, manger, la litière ou juste vérifier que son territoire intérieur était toujours là.

Quand j’essaie de concevoir ce territoire tel que vu du point de vue de mon vieux chaton, je comprends pourquoi, comme bien des chats, il n’aimait pas voir la porte fermée, même s’il était de sortie. Pour Clément, son territoire entier consistait en les six pièces de l’appartement et la cour. De cette façon, il n’appréciait pas d’être coupé d’une partie de son territoire, même pour un instant. Il souhaitait juste s’assurer d’avoir accès facilement aux deux parties de son territoire. Si ce n’était de la chaleur, un voile moustiquaire aurait pu être une solution intéressante. Il comprenait néanmoins les variations estivales : son territoire rétrécissait avec la venue du froid et s’agrandissait avec le retour du soleil. Ça m’a pris du temps juste pour comprendre cela.

Clément le chat est assis devant la porte ouverte, on le voit de dos, mais tête de profil. Il observe la neige qui bloque l'accès à la cour.
Où est passé l’annexe du territoire de Clément ? (Photo prise par mon conjoint)

Comme ce texte devenait un peu long, je vous garde la suite des histoires d’annexation de cour de notre vieux chaton pour très bientôt.

14 réponses à « L’annexation de la cour – première (et seule) conquête de notre royal félin (Histoires de cour 1/2) »

  1. J’ai du mal en ce moment à commenter les sites hors photographies car la lecture me demande trop de temps assise devant mon PC, ce qui est très mauvais pour mon dos mais j’ai cependant lui et votre roi aurait pu être le frère côté couleur de ma Poppy dont j’ai posté une image hier.

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    1. Merci pour votre commentaire Marie. C’est bien vrai que le pelage de Poppy ressemble à celui de notre petit roi, avec le même type de rayures. Prenez soin de vous surtout, c’est le plus important ! 🧡

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  2. Avatar de christinenovalarue
    christinenovalarue

    🐱🐈🐱💖

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  3. Je n’ai jamais testé le harnais mais je pense que si j’adopte un jour un autre chaton, je tenterai sauf si un jour, j’ai la chance d’avoir comme vous un espace totalement protégé où je pourrais laisser mon minet sortir en toute sécurité.
    C’était un petit chenapan mais un chenapan raisonnable qui n’abusait pas de ses privilèges 🙂

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    1. Je pense que si nous aurions réessayé avec un harnais à sa taille peut-être qu’à la longue, nous aurions pu l’habituer… mais bon, comme il pouvait quand même sortir dehors, ça ne paru pas nécessaire d’insister. Il existe aussi des patios pour chat si le harnais ne fonctionne pas.
      Attends la suite avant de te prononcer sur ce chenapan de Clément 😆…

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  4. Intéressant et, si bien raconté, Marie-Luce !!! À bientôt, oui, pour la suite 😘🐈

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    1. Merci Colette. La suite s’en vient bientôt. 😸 Bonne soirée ! 💜

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  5. Flanel a excepté un harnais que je lui avais fait sur mesure pendant un an. Après il a dû considérer que cela n’allait plus avec son statut de grand chat 😊. Donc je le prenais dans mes bras et le lâchais uniquement aux endroits protégés.
    Votre roi est très photogénique.
    À bientôt 😻

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    1. Un an quand même ! Plus que les deux-trois tentatives que nous avons fait avec Clément. Statut de grand chat, ça doit être ça ! 😄 À bientôt.

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  6. […] nous avons emménagé dans notre logement actuel avec accès sur une cour, une des premières choses dont mon conjoint nous a doté est un hamac. J’adore les hamacs, […]

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  7. […] celles de Clément avec le harnais et la laisse lors d’une de ses premières (et seules, si vous vous en souvenez) sorties avec. Dire que je ne me rappelais même pas avoir capturé ce moment en vidéo ! Pour que […]

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  8. […] aussi s’était-il habitué à avoir accès à une certaine variété de plantes dans l’annexe de son royaume, la cour extérieure, allant de plantes locales à celles que nous avons parfois ajouté, fines […]

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