Miaougraphie de Clément

Tranche de Miaougraphie, un brin culturel
En ce moment, un de mes festivals préférés bat son plein à Montréal. Je n’irai pas cette année, je n’ai pas l’occasion de m’y rendre, mais je prendrai quand même le temps d’aller visionner les bandes-annonces des films à l’affiche durant cette 27e édition du festival international de films Fantasia de Montréal. Je vous en parle aujourd’hui donc, pas parce que j’y ai fait ou planifie faire un tour, mais parce que j’ai des souvenirs de Fantasia avec Clément. Le lien entre mon chat et un festival de films de genre, vous vous demandez ? C’est assez simple et ça fait référence aux éditions hybrides de Fantasia qui ont eu lieu en août 2020 et 2021 pour cause de restrictions sanitaires.

Grâce à ces éditions hybrides, nous avons pu visionner quelques films de la programmation de Fantasia à la maison en compagnie de notre chat. Pas que Clément n’a jamais pris part en partie à mes préparatifs pour ce festival avant cela ; il en a regardé avec moi des bandes-annonces dans les années passées, surtout dans les années où le festival offrait encore un DVD contenant toutes les bandes-annonces de chaque édition avec son programme annuel. Je me suis tapée plus d’une fois près de deux heures, voire plus parfois de bandes-annonces. J’ai un faible pour les bandes-annonces bien éditées – pas celles qui nous montrent les trois meilleures scènes du film, non plutôt celles qui nous plongent brièvement dans l’atmosphère du film sans rien dévoiler ou presque. Parfois, je visionne les bandes-annonces des films blockbuster et je me dis que l’art de produire une bande-annonce est perdu, mais chaque fois que je regarde celles des films de Fantasia, ça me redonne espoir. Malheureusement, Fantasia a discontinué les DVDs il y a de cela quelques années déjà. Au moins, ils ont monté, depuis trois-quatre ans, des playlists des bandes-annonces de la nouvelle édition sur Youtube ce qui facilite leur visionnement grandement (mais ce n’est pas pareil qu’un DVD). Tout ça pour dire que, jusqu’en août 2020, c’est la seule façon dont Clément avait participé, par la bande, au festival Fantasia.

D’abord, avant d’aller plus loin, juste une petite introduction sur le festival et pourquoi je l’adore. C’est un festival de films de genre, donc surtout axés sur l’horreur, le fantastique, la science-fiction, avec une petite place pour l’animation, tout en incluant des films de tout genre produits dans d’autres pays, principalement l’Asie, mais pas seulement. Ainsi, on peut autant y voir une comédie romantique japonaise qu’un film d’horreur à petit budget du Canada. Il y en a pas mal pour tous les goûts. Moi, je ne suis pas tellement horreur, gore ou non, mais j’avoue que j’aime bien visionner les bandes-annonces de ce genre de films. Seulement, vous ne me verrez pas dans la file pour un de ces films. Néanmoins, je ne manque pas de choix de films à voir durant chaque édition. Bien que Fantasia a atteint une renommée importante et attire une foule bigarrée, des nerds et des moins nerds, des geeks du dimanche et des geeks de toujours, les habitués du festival depuis ses premières éditions demeurent le coeur de ce festival parce qu’aller voir un film à Fantasia est bien souvent une expérience unique. En effet, le public habitué de Fantasia en est un très expressif qui ne visionne pas un film en silence ou discrètement. Imaginez, une des salles peut accueillir plus de six cents personnes et est souvent à pleine capacité durant le festival ou presque et, malgré tout, on y a l’impression d’être assis dans son salon entouré de copains et copines qui ne se gênent pas pour lancer des vannes durant le film, de rire avec éclats sans retenue, de s’exclamer de surprise tous en ensemble. Bref, on est loin du chuuuut! habituel d’une salle de cinéma, mais ce n’est pas agaçant parce que c’est fait dans l’esprit du film. Cela donne juste une ambiance bon enfant qui parfois, permet d’endurer un navet et, d’autres fois, amplifie le ressenti d’un très bon film.

Voilà le contexte. Alors, c’est sûr qu’une édition hybride où la majorité des présentations sont en ligne, cela change de l’ambiance habituelle comme cela a été le cas durant l’été 2020. Cependant, cela nous a permis, à mon conjoint et moi, de profiter du festival sans nous déplacer à Montréal et en compagnie de notre vieux chaton adoré. Nous avons entre autres pu visionner l’excellent film japonais, adapté du tout aussi excellent et émouvant roman, The travelling cat chronicles avec Clément bien installé à nos côtés. Ce film n’était pas une présentation de l’édition 2020. En fait, il faisait partie de la sélection de films que nous pouvions louer durant la durée du festival dans une banque comprenant une sélection limitée, mais garnie de petites perles, de films présentés dans les dernières éditions de Fantasia. J’avais manqué la présentation de ce film lors de l’édition 2018 à cause d’un conflit d’horaire (mon train arrivait après le début du film). Avoir l’occasion de le voir enfin, dans un cadre un peu Fantasia, mais en compagnie de Clément, c’était vraiment super. Durant le film, je me souviens avoir dit à Clément de ne pas écouter l’un des personnages qui disait qu’un vrai chat, lors qu’on le prend sous les pattes avant, remonte ses pattes arrières vers le haut – geste que Clément ne faisait presque jamais, comme Nana, le chat du film. Définitivement, cette soirée cinéma Fantasia fera partie de mes souvenirs préférés de Fantasia à vie.

En 2021, j’ai pris encore plus part à l’édition de Fantasia, portion virtuelle, grâce à la passe illimitée, valide pour le contenu virtuel seulement, que mon conjoint m’a acheté comme cadeau de fête légèrement d’avance. Disons que j’en ai tiré profit un maximum en visionnant plus de vingt films, dont plusieurs présentations de l’édition 2021, et la plupart avec Clément couché à mes côtés ou à mes pieds. Nous en avons regardé de beaux films ensembles en 2021 et vécu des beaux moments. Clément a ainsi connu une « vraie » édition de Fantasia bien que j’étais le seul public à m’exclamer, à rire et pleurer, sauf pour quelques films visionnés avec mon conjoint. J’ai été un peu déçue en 2022 quand j’ai vu que Fantasia revenait à son format habituel, totalement présentiel, bien que je comprends la décision – il y a des coûts à maintenir une plateforme de diffusion web, à négocier et obtenir les droits de diffusion, même temporairement, et des retombées moindres sur la ville quand les participants peuvent rester dans le confort de leur chez-eux pour visionner les films. De plus, l’ambiance et l’expérience ne sont pas les mêmes, quoi que je rétorquerai qu’il y a aussi d’autres avantages à pouvoir rester chez soi. En 2022, je n’ai pas assisté à une présentation en personne pour diverses raisons (pas un boycott, juste la vie et l’envie ou non d’être assise en salle entourée d’une foule). Cette année, je n’irai pas non plus. L’année prochaine peut-être, je serais due en tout cas. Difficile de me passer de ma dose de Fantasia.

Pour Clément, cela a probablement peut changer dans sa vie de félin, sauf peut-être que j’ai passé plus de temps à la maison durant l’été 2021 grâce à ma passe virtuelle Fantasia et qu’il a ainsi pu passer plus de temps avec moi durant son avant-dernier été. Autrement, bébé chat n’a jamais été très interactif avec le contenu à la télévision, autant sonores que visuels. Il réagissait aux contrastes intenses, comme un son strident soudain, ou des formes foncées se mouvant sur un fond très clair ou l’inverse, sinon même une bande-sonore de chants d’oiseaux ne le titillait pas plus qu’il faut. Il y a bien eu quelques moments où il a regardé avec concentration quelques instants un visualiseur sur l’écran de l’ordinateur ou de la télévision, mais en général, il se contentait de profiter de notre présence pendant que nous visionnions quelque chose, Fantasia ou autre.

Pour moi, ces deux Fantasia avec lui sont parmi mes éditions préférées, pas juste pour sa présence (la quantité de bons films visionnées en 2021 y compte aussi), mais en bonne partie oui. Si vous avez envie de voir un peu de quoi cela peut avoir l’air une édition de Fantasia, vous pouvez aller consulter la programmation sur leur site Web, mais aussi, je vous mets le lien de la playlist Youtube de l’édition en cours. Soyez prévenu-es si vous vous aventurez à y jeter un oeil, il y aura plus que probablement de la violence, du sang, de l’érotisme et des trucs bizarres dans ces bandes-annonces, on y trouve vraiment de tout.