Miaougraphie de Clément

Deuil en cours
Le mois d’août est commencé et je me demande bien ce que me réserve ce premier août sans Clément… Quelques chagrins, sans doute ; de belles joies, j’espère ; une ou deux surprises, comme toujours ; peut-être des découvertes, qui sait ?

Une chose est certaine c’est que j’attends habituellement avec impatience le début de ce mois, puisque c’est mon préféré, tout juste devant décembre. Le fait que mon anniversaire est ce mois-ci contribue beaucoup à ce favoritisme, car j’ai conservé mon anticipation enfantine liée à ma fête. Je commence fréquemment le décompte des jours la précédant durant le mois de juillet. Pourtant cette année, j’entame le mois d’août plutôt sobrement. Je n’ai pas ressenti la fébrilité familière qui annonce son approche. Ne vous méprennez pas, je suis contente d’être en août quand même, seulement mon enthousiasme est plutôt atténué comparé aux années passées. Ce qui est paradoxal d’un côté parce que c’est la première fois depuis quelques années que mes vacances commencent en août. Bon, elles ne commencent qu’à la dernière semaine du mois, mais quand même ! J’ai rarement l’occasion de prendre des vacances en août, parce que c’est un temps très prisé parmi mes collègues de travail. Ça devrait être une source irradiante de joie et pourtant, le deuil amenuise son effet. Comme quoi, même en ayant trouvé un certain équilibre durant les dernières semaines dans ce nouveau pan de ma vie sans mon vieux chaton, le poids de son absence continue à se faire sentir. Les périodes de tristesse sont tout de même plus courtes et moins envahissantes qu’avant, tandis que les moments de plaisir et de joie sont plus nombreux et tendent à dominer. Néanmoins, mes sources de bonheur demeurent quelque peu assombries. Pas que ça m’étonne, le contraire me surprendrait bien plus. Je constate simplement l’effet (l’emprise) que ce deuil conserve sur mon vécu et comment il affecte différents aspects de ma vie.

C’est sûr que j’anticipais avec une certaine appréhension l’approche de ma fête et ce, presque depuis le début de mon deuil. Comment ce sera de souligner mon premier anniversaire sans Clément ? Les jours défilent rapidement ; ma fête approche à grands pas, et je ne sais toujours pas quoi répondre à cette question qui me turlupine depuis des semaines. Ce sera différent, évidemment. Tristounet, probablement. À en juger par mon enthousiasme modéré face à la venue, puis au passage du 1er août, je le vivrai de façon plus calme et réservée. Pourtant, j’ai souvent passé une bonne partie d’août loin de la maison, en voyage ou simplement en visite auprès de ma famille. Je ne ressentais pas le besoin de passer le jour de ma fête avec Clément absolument, malgré que j’avais toujours un pincement au coeur un peu plus poignant lorsque j’étais séparée de lui aux alentours de ma fête.

Cependant, il était toujours présent quelque part dans les préparatifs, car voyez-vous, j’aime souligner mon anniversaire en grandes pompes. Du moins, grandes pompes pour moi, c’est-à-dire que ce n’est pas la tournée des bars, ni le gros party rassembleur, bien qu’une fête familiale avec mes soeurs, ma mère et leur famille, fait généralement partie du plan, je deviens juste sur-enthousiaste plus le grand jour approche et je trouve pleins de façons de me gâter aux alentours du grand jour. Mon approche tranquille, mais festive, de souligner l’occasion donne souvent place à des célébrations s’étalant sur une semaine, voire même un mois. Ainsi, il y avait toujours une partie des célébrations incluant Clément que ce soit comme assistant-cuistot pendant que je confectionne mon gâteau ou dessert d’anniversaire, comme partenaire de danse impromptu, ou bien comme compagnon durant un marathon télévisuel; que ce soit avant, après ou même pendant ma fête. Sa présence diminuait les inconvénients engendrés lorsque ma fête tombe un jour de semaine, comme cette année, et que je doive travailler, parce que je me levais le matin et il était souvent le premier à me souhaiter bonne fête et il me faisait la fête le soir au retour du boulot…

Alors, mes attentes pour août 2023 sont modestes, surtout que l’été jusqu’à maintenant ne s’est pas tout à fait déroulé comme prévu. Il semblerait que les choses peuvent dérailler, même sans avoir dressé de plan précis et d’objectifs très définis. Entre l’humeur changeante de la météo, de menus ennuis de santé pour moi et un peu plus importants pour mon conjoint, et mes propres états d’âme, disons que nous avons pris cela très relax jusqu’à présent. Il y a eu quelques petites sorties, principalement quand un couple d’amis sont passés par chez nous durant leur semaine de vacances, les mêmes qui nous avaient d’ailleurs visité le week-end suivant la mort de Clément. N’empêche que j’ai été plus casanière que ce que j’avais escompté en juillet. J’ai mitonnée quelques recettes, selon la température et mes envies du moment, dont un de mes petits desserts favoris, simple et délicieux. Sur ma lancée de juin, j’ai poursuivi les visionnements de films et de séries télévisuelles, et surtout, les lectures. Je n’ai pas fait de bilan précis, toutefois, je suis sûre d’avoir maintenu une moyenne d’au moins cinquante pages lues par jour, si ce n’est plus. Côté écriture et dessin, juillet marque une légère baisse, mais je continue à un rythme qui me convient, bien que la cadence pourrait être un peu plus relevée. Je pensais visiter ma famille au moins une fois en juillet, ça n’est pas arrivé pour diverses raisons et c’est partie pour que je ne descende les visiter que vers la fin du mois d’août… Côté cour extérieur, il y a eu quelques efforts significatifs pour la réapprivoiser, ce dont je vous entretiendrai plus en détails sous peu, du moins, je compte y revenir bientôt.

Somme toute, jusqu’à présent, l’été se montre capricieux et ça convient plutôt bien à mon humeur. Une saison estivale atypique, plutôt décalée, ça représente bien comment je me sens cette année… Puis, je tends à préférer un froid humide à une chaleur humide. Surtout, les conditions tempétueuses fréquentes externalisent une partie du tumulte qui demeure en moi. Après tout, ce mois d’août marquera également l’atteinte du cap des six mois depuis le décès de bébé chat, cap qui sera traversé durant le week-end. Disons que ça n’aide sûrement pas à me mettre dans l’ambiance festive que revêt août pour moi habituellement. Comment célébrer sans Clément à mes côtés… Cependant, cela signifie aussi que dans quelques semaines, dans les mêmes environs que mon anniversaire, la Miaougraphie de Clément célèbrera son sixième mois d’existence. Il y a donc tout de même des choses à souligner dans la joie ce mois-ci, et d’autres à simplement vivre au travers.

Je nous souhaite à tous et toutes un doux mois d’août.