Quand le chat n’est pas là, les souris dansent…

Et quand le chat est là, les souris couinent !

Tranche de Miaougraphie
Aujourd’hui, je vous raconte une anecdote que j’avais hâte de vous partager, bien qu’elle me donne encore des frissons de dégoût, même quatorze ans plus tard. C’était la fin août – début septembre. Je revenais à peine de mon deuxième voyage dans l’Ouest, celui durant lequel la peluche Clément II nous accompagnait, de retour seule puisque mon conjoint était resté derrière pour passer un peu plus de temps avec sa famille et se promener encore un peu. J’étais bien heureuse de retrouver mes affaires, notre appartement et surtout, bébé chat qui était très content de me voir.

Je ne sais pas exactement depuis combien de nuits j’étais revenue, peu encore, c’est certain. Une nuit, je cherchais le sommeil, Clément couché à mes pieds, quand des petits bruits ont commencé à se faire entendre en provenance de l’autre pièce-double de l’appartement. Clément étant à mes côtés, je savais que ce n’était pas lui… et mes soupçons se sont tournés vers de petites créatures, sans savoir laquelle précisément. Je ne tarderais pas à le savoir. Pas parce que je me suis levée, non, c’est le chat qui est allé inspecter son domaine en solo. Rapidement, les petits bruits se sont transformés en couinements affolés et une course-poursuite s’est engagée entre le chat et l’intruse dont j’entendais les virages et les impasses. Les sons émis par la créature semblaient l’identifier comme une souris. Je n’ai pas une phobie des souris, mais ce n’est pas loin. Donc, je me terrais dans mon lit, attendant, espérant, que Clément fasse fuir la souris.

Au bout de quelques minutes, le raffût cessa et bientôt, j’entendais les pas réguliers de Clément s’aventurant dans le corridor. Une soudaine frayeur que mon félin chasseur ait décidé de rapporter sa proie capturée et la dépose dans le lit bien vivante m’a saisi. Ce fut une motivation suffisante pour que je décide enfin à me lever et à ouvrir la lumière. Et oui, frayeur confirmée ! Imaginez la scène, Clément gambadait joyeusement dans le corridor transportant entre ses dents une souris menue dont je ne pouvais dire si elle était vivante ou non. Il tenait la souris par la peau de son cou, de la même façon qu’une maman chat soulève son chaton avec une délicate fermeté. Mon chat était clairement très fier de me présenter son nouveau joujou et moi, je voulais juste me débarrasser de la chose au plus vite, mais je n’avais rien sous la main et clairement, je n’allais pas prendre la souris avec mes mains, je ne voulais pas toucher à cette dernière. Alors, j’ai cherché des yeux quelque chose pour attraper la souris et j’ai trouvé une boîte à soulier pas très loin. Néanmoins, le temps que je la saisisse et que je m’approche de Clément, il avait desseré son emprise et la souris, sur le sol, a recouvré ses esprits rapidement et fui vers la cuisine, le chat sur ses talons…

Clément le chat couché, de dos à la caméra, faisant face au couloir liant les deux pièces de l'appartement.
Le couloir en question dans cette histoire (Je n’ai pas de photo de l’incident bien entendu, comme j’étais entièrement concentrée sur ma tâche de mettre la souris en boîte et la sortir au plus vite.

Ça y était, la course était repartie de plus belle. J’admets que je ne suis pas allée admirer les prouesses chasseresses de Clément, ne voulant pas voir la souris de plus proche que nécessaire. Toutefois, je me suis mieux préparée au retour de mon félin qui sans nul doute sortirait triomphant de l’épreuve à nouveau. J’avais la boîte dans la main et son couvercle pas très loin, et je suis restée debout à attendre la conclusion de cette deuxième manche. Comme anticipé, peu de temps après l’évasion du petit rongeur, Clément trottait de nouveau dans le corridor, la peau du cou de la souris tenue solidement entre ses dents. Cette fois, j’étais prête et je suis allée au-devant de lui, pour ne pas lui laisser le temps de déposer sa proie (ou son amie, c’était vraiment difficile à dire tellement il la tenait avec une délicatesse presque tendre). Je lui ai mis la boîte à soulier ouverte sous le nez pour qu’il y relâche la souris, ce qu’il fit gentiment et puis, je me suis empressée de mettre le couvercle sur la boîte. Aussitôt fermée, je me suis précipitée vers la cuisine, où la porte arrière qui donne directement sur l’extérieur se trouve. Dehors, j’ai déposé la boîte sans autre action. La souris arriverait bien à sortir de là.

Revenue à l’intérieur, Clément me regardait de travers, semblant chercher sa nouvelle amie ou jouet. Voyant qu’elle n’y était pas, il m’a semblé attristé quelque peu. Malgré le calme revenu, je n’ai pas bien dormi cette nuit-là, craignant le retour de la souris et surtout, que Clément la capture à nouveau durant mon sommeil et décide de l’apporter avec lui au lit… Comment je souhaitais que mon conjoint soit là, mais malheureusement, il ne serait pas de retour avant quelques jours encore. Par chance, une bonne amie que j’ai appelé le lendemain est venue à ma rescousse, munie de trappes à souris qu’elle m’a aidé à installer. Aucune souris ne fut jamais prise au piège dans ces trappes, je vous rassure pour ceux et celles qui sont sensibles au sort de ces petites bêtes. N’empêche que les savoir là m’a rassuré quelque peu, le temps que mon conjoint rentre enfin à la maison !

Ce ne serait tout de même pas la seule visite de rongeurs cette année-là, mais ce fut celle où Clément eut le plus d’opportunités pour démontrer ses talents de chasseur. Les autres fois, nous avons entendu les souris, mais elles étaient à l’abri des murs ou sous le plancher. Une chose est sûre, cet épisode survenu dans la jeunesse de chaton m’a comforté dans l’idée qu’il était un chasseur agile, capable de déjouer ses proies. Par la suite, il n’a pas eu souvent l’occasion de mettre en pratique ses talents, du moins à ma connaissance, car qui sait ce qui se tramait dans l’appartement quand tous les humains étaient absents… Il a bien croisé la route du rat qui a rôdé quelques temps aux alentours de notre appartement actuel, il y a de cela plusieurs années, cependant, je ne lui ai pas laissé l’occasion de chasser ce dernier. Une souris, c’est une chose, même si ça proteste beaucoup en couinant, elle tentera rarement de se battre ; un rat, c’est une toute autre histoire. (C’était un beau rat des champs et pas un de ses vilains rats d’égoût, quoi que ça ne rendait pas sa présence beaucoup plus plaisante…)

Apparemment que c’est un trait commun chez les chats tabby comme Clément d’être d’excellent chasseur. D’ailleurs, les souris ne furent pas les seules créatures qu’il tenta de chasser, seulement, ce furent les seules qu’il arriva à capturer, à part des insectes bien sûr. Nul doute qu’il avait des réflexes acérés et une vitesse fulgurante, néanmoins, il n’était pas d’une grande patience et ne savait pas effacer sa présence suffisamment pour, par exemple, prendre un oiseau par surprise. Il n’était pas un chasseur discret. Les échecs répétés ne l’ont jamais empêché d’essayer pour autant. Clément n’était pas patient, mais il faut lui donner ça, il était persévérant !

Clément le chat est assis sur les couvertures du lit, face à la caméra, mais la tête légèrement inclinée
Clément semblant dire : « Je n’apporterais jamais de souris vivante dans le lit voyons ! »

Petite note sur le choix du titre : ce n’était pas volontaire de faire référence à une expression commune de la langue française impliquant les chats pour la deuxième fois dans la même semaine. C’est une pure coïncidence. Pour le plaisir d’apprendre, j’ai tenté de retracer cette expression « Quand le chat n’est pas là, les souris dansent ». Ses origines sont toutefois un peu plus obscures comme elle est beaucoup plus ancienne que donner sa langue au chat. Sans référence à la danse ou à la fête, on peut retracer des expressions similaires depuis le XIIIe siècle apparemment, mais la première référence connue à la danse daterait d’un poème de 1581 écrit par Jean Antoine de Baïf.

18 réponses à « Quand le chat n’est pas là, les souris dansent… »

  1. Quelle bonne anecdote, Marie-Luce !!! Quel bon chasseur, il était et il semble vraiment, sur la dernière photo, dire qu’il n’apporterait jamais de souris vivante dans le lit. Ils les ont, les mimiques !!! Comment ne pas les aimer, ils sont si agréables !!!
    Bonne fin de soirée et belle semaine 😘 !

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    1. N’est-ce pas qu’il semble dire cela ? Adorables sont les chats et Clément était facile à aimer… la plupart du temps. Si je n’ai pas adoré qu’il m’apporte la souris, j’étais contente qu’il m’est aidé, bien malgré lui à m’en débarasser.

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  2. Avatar de christinenovalarue
    christinenovalarue

    🐈🐱 🐭🐁

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    1. 🐀🐈 Dans cet ordre là plutôt 😉

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  3. Braves chatons, en plus ils pensent nous faire plaisir !

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    1. Tellement ! Et ils doivent se demander pourquoi on se débarrasse de leurs précieux cadeaux. 😅

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  4. Clément avait l’air d’avoir un sacré talent de chasseur pour les souris ! Je ne savais pas que les Tabby étaient d’excellents chasseurs…

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    1. Oui, les tabby sont de bons chasseurs. Ils tiennent ça de leur proximité avec leurs ancêtres et autres cousins les chats sauvages (ils sont vraiment très proches). Il y a d’autres races de chats qui chassent bien (Chartreux, Maine Coon, Norvégien, Bengal, Ceylan et ceux qui ont été croisés avec des espèces sauvages comme le Savannah). Bon, après, on s’aperçoit que ça dépend du caractère des chats 😉

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      1. Pour le Chartreux, je savais même si j’ai croisé pas mal d’exceptions à la règle 🙂 Tu as raison, le caractère, ça compte et beaucoup 🙂

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      2. C’est sûr qu’il n’y a pas que les Tabby comme bon chasseur 😃, mais ils sont réputés pour cela. Je ne suis pas familière avec les Norvégiens et les Ceylan, c’est intéressant.
        C’est vrai que le caractère joue aussi sur leurs envies et leurs exploits de chasse, comme Clément qui savait attraper les souris, les petits insectes et les araignées et c’était tout. 😋

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  5. Avatar de marie des vignes
    marie des vignes

    Bonjour j’ai bien apprécié ton anecdote, moi j’ai une peur atroce des souris, Miquette n’en a ramené qu’une, j’ai tellement hurler qu’elle n’a plus jamais recommencé! Clément , comme les autres chats chasseurs ne pensait qu’à s’amuser, et puis tu dis qu’il ne la serrais pas de trop, peut-être ne l’aurait-il pas tué , va savoir… Bisous bonne journée MTH

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    1. Merci Marie. J’ai toujours eu l’impression qu’il ne voulait pas la blesser… mais qui sait ce qui se serait passé si le jeu s’était poursuivi plus longtemps ! Pauvre Miquette, elle a dû avoir peur à son tour. 🙂 Bon mardi.

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  6. bonjour, comment vas tu? j’ai toujours entendu dire que les souris et les rats pouvaient reconnaitre l’odeur des chats et ne s’aventuraient pas sur leur domaine. voilà une anecdote qui fait mentir cette croyance. passe un bon lundi et à bientôt!

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    1. Bonjour, je pense que ça met surtout leurs sens en alerte, mais que ça ne les empêche pas de s’avancer en territoire félin. 🙂 Peut-être avec plusieurs chats, c’est plus efficace 😉.

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  7. À lala les chats et les souris, tout une histoire. Le mien est redoutable chasseur de souris mais pas que ( malheureusement). Il attrape aussi des oiseaux et des lézards. Dernière course poursuite entre lui ( sa proie entre les dents ) et moi hier soir à 23h. 😀

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    1. Oh non ! Tout un chasseur en effet. J’avoue que ça ne me dérangeait pas que Clément n’arrive pas à attraper d’oiseaux.

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  8. Les chats sont d’excellents chasseurs et sont redoutables. J’en ai vu jouer avec elles jusqu’à épuisement…de la souris pas du chat 😉.
    J’ai aussi vu ma charte attraper un lerot dans un arbre, aucune chance pour l’animal.

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    1. Redoutable en effet. Dans l’arbre ? 😲 Très agile. C’est un niveau plus élevé que les prouesses de Clément. 😊

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