Miaougraphie de Clément

Deuil en cours
La période de la fin du mois de novembre/début du mois de décembre est synonyme chez nous du début de la saison des Fêtes. Je vous l’avais annoncé déjà que je la considérerais comme une saison à part de l’automne et de l’hiver. En fait, décembre est vraiment un moment à part dans l’année pour nous, ce mois représente un moment charnière où ce n’est plus tout à fait l’automne ni tout à fait l’hiver et qui regroupe plusieurs festivités. Oui, les festivités sont au pluriel et pas seulement parce qu’il y a plusieurs partys de Noël ou du Nouvel an à travers. En fait, le sens de festivités est très large ici, il recoupe la fête de mon conjoint, l’anniversaire de l’arrivée de Clément dans nos vies, Noël, le Nouvel An, la Fête des rois et aussi Hanouka, parce que Clément a grandi dans un foyer multiculturel. De quoi célébrer presque sans arrêt pour quelques semaines.

La saison des Fêtes s’étirant d’environ la fin du mois de novembre aux premiers jours de janvier est donc bien chargée chez nous et cette année, elle sera définitivement chargée d’émotions également. Nous marquerons le passage de tant de premières fois sans notre doux rouquin. Tellement de souvenirs refouleront sans doute tout au long de cette courte et intense saison. Disons que j’aurai beaucoup à partager avec vous sur cette période de l’année avec et sans Clément, photos à l’appui. Notre vieux chaton était the life of the party et sans doute continuera-t-il à l’être cette année, même si ce n’est que dans nos coeurs. Clément était tellement une partie intégrante de tous les préparatifs de cette merveilleuse période de l’année : accueil et installation du sapin ; décoration et rangement ; test des guirlandes de lumière ; emballage et inspection des cadeaux sous le sapin ; remplissage des bas de Noël ; visionnage de films festifs ; concoction de délicieux mets pour les repas de famille et les gâteries à donner ; sélection et rédaction des cartes de souhait de fin d’année ; allumage des chandelles de la menorah ; soirées de jeux et de casse-tête familiale ; et bien plus !

Bien que j’adore les célébrations festives de cette période de l’année et que je profite déjà énormément de cette édition 2023, les préparatifs sont teintés de nostalgie et de tristesse. Ainsi, nous venons de recevoir notre sapin ce week-end et il semble trôner esseulé dans le salon. Néanmoins, il est bien décoré. Nous l’avons fait lundi soir, mon conjoint et moi. C’était étrange de ne pas avoir à trop se soucier d’installer les décorations plus fragiles et délicates dans les branches hautes seulement, de se dire que les clochettes et autres babioles résistantes posées sur les branches basses ne nous avertiront pas du passage sous le sapin de notre vieux sapin et ne lui serviront pas de jouet temporaire, ou encore de réaliser que seul le sapin boira l’eau versé dans son pot (quoique Clément n’y buvait plus vraiment d’eau depuis qu’il avait plusieurs bols d’eau disséminés à travers l’appartement). Entre les décorations plus fragiles et les plus résistantes, il y en a d’autres qui ravivent des souvenirs doux-amers, dont celles comportant des chats et les quelques nouvelles qui s’ajoutent cette année sans avoir reçu le sceau d’approbation de notre petit roi. Cela ne m’empêche pas de trouver très beau notre sapin cette année et de prendre plaisir à l’admirer et humer sa fragrance. Seulement, j’aimerais mieux partager ces moments avec Clément et je ressens fortement son absence. Mon appréciation et ma joie festives ne retiennent pas les larmes.

Je ne sais pas si c’est lié à l’arrivée et la décoration du sapin, mais le lendemain matin, je me suis réveillée d’un rêve où Clément, vibrant de vie, m’attaquait les pieds comme il avait l’habitude de le faire pour jouer. Toutefois, il y a eu ce flottement dans mon rêve entre le moment où sa présence paraissait si réel et une réalisation même durant mon sommeil qu’il n’est plus. C’était vraiment comme si mon chat dans mon rêve avait clignoté, dedans et hors du rêve quelques instants, assez de temps pour que mon esprit commence à se rendre compte qu’il s’agissait d’un rêve et que tout était donc possible. Puis je me suis réveillée avant que cela puisse se stabiliser, d’un bord ou d’un autre. Ça faisait un moment, du moins de ce que je me rappelle de mes songes, que j’ai rêvé à lui. Malgré le passage du temps, c’était encore assez vivide.

Mentionner les décorations de Noël me fait penser à un petit quelque chose de mon deuil dont je ne vous ai pas parlé. J’ai abordé tant de sujets et d’aspects de mon deuil depuis février dernier, et pourtant, il y a encore des éléments présents depuis des mois dont je ne vous ai pas glissé le moindre mot. C’est le cas de cette petite guirlande de lumières de Noël LED à pile que je n’ai pas éteinte depuis février dernier. Elle était allumée durant les derniers jours de vie de Clément et après, je l’ai laissé allumée pensant que les piles qui étaient déjà très faibles lâcheraient éventuellement et pourtant non, depuis des mois qu’elle est allumée et bien que très atténuée, sa lumière persiste à percer les ténèbres de nos jours. Les seules fois où je l’ai éteinte, c’est lorsque mon conjoint et moi nous absentions de la maison pour quelques jours, ce qui n’est pas arrivé fréquemment depuis février, une dizaine de jours tout au plus. Je m’apprête à l’éteindre à nouveau sous peu, juste le temps requis pour changer les piles et mettre des neuves. Sa douce lueur s’intensifiera ainsi le temps de la période des Fêtes, les premières sans notre petit roi félin.

Malgré son absence, je pense que sa lumière sera tout de même fortement présente dans les semaines à venir et je ne réfère pas pas à cette guirlande de Noël. Mon conjoint a écrit ces mots sur Clément en vue de la cérémonie funéraire que nous avons tenue en mars dernier : « You came into our lives at night. You left our lives at night. Between those two nights, we only had light, thanks to you. » En français, ma traduction libre : « Tu es arrivé dans nos vies une nuit. Une nuit, tu es reparti de nos vies. Entre ces deux nuits, tout n’a été que lumière pour nous, grâce à toi. » Je n’aurais pu mieux le formuler moi-même. Il émanait de notre vieux chaton une chaleureuse lumière qui nous éclairait au quotidien. J’ai écrit durant le printemps comment Clément était un chasseur d’ombre. Chasseur d’ombre, il l’était à plus d’un titre par sa radieuse présence. Clément a illuminé nos vies pendant 15 ans et je pense qu’il continue de le faire encore maintenant, même des mois après son décès. En réponse à ces lignes écrites par mon conjointe, j’avais pondu ceci : « Clément, lumière tu étais et tu seras toujours. Même dans la mort, tu illumines nos coeurs et nos êtres d’un amour irradiant. ». Je le pense toujours.

Aborder la lumière aujourd’hui est très appropriée en ce premier soir d’Hanouka, la fête juive célébrant le miracle de la fiole d’huile qui resta allumée huit jours et nuits. À ceux et celles qui soulignent cette fête, je vous souhaite un joyeux Hanouka, Hag Sameah !

Sur ce, je vais de ce pas aller quérir un peu de chaleur auprès de la musique que vous avez suggéré pour la Méga Playlist Scintillante. D’ailleurs, merci à tous ceux et celles qui ont contribué ! Votre participation est très appréciée et je pense que nous aurons une belle playlist musicale lumineuse et variée. Il n’est pas trop tard pour soumettre vos idées ou en ajouter. Je ne mets pas de date limite. Vous pouvez déposer vos suggestions sous le billet original ou sous n’importe lequel de mes billets. Je rassemblerai le tout, peu importe où vous les laissez.