Miaougraphie de Clément

Tranche de Miaougraphie

Voilà, la boucle se boucle. La série initiée au printemps dernier arrive à sa fin. Pas qu’il ne sera plus question de saisons et d’anecdotes de Clément, mais avec le texte d’aujourd’hui, je finis mon tour de comment Clément vivait chaque saison avec l’hiver, la dernière saison qu’il a connu, qu’il avait connu quinze fois avant ce dernier. Clément ne comprendrait sans doute pas pourquoi les humains tendent à surnommer l’hiver la saison morte. Il la présenterait sans doute plutôt comme une saison de repos, où il fait bon se réchauffer auprès des gens qu’on aime. C’est souvent une période plus calme, surtout après le blitz de la saison des Fêtes, durant laquelle mon conjoint et moi sortons moins, sauf pour le travail et les courses. Ainsi, Clément pouvait profiter au maximum de notre présence.

En échange, il devait concéder que son annexe, la cour extérieure, était hors limite pour toute la saison, à quelques jours près. Ça ne l’empêchait pas d’être intrigué si nous ouvrions la porte donnant sur la cour et même, à faire quelques pas dans la neige ou sur la glace. Il fallait le voir avancer de façon expérimentale, incertain d’approuver les sensations étranges que ces surfaces froides provoquaient sur ses coussinets et le peu de porosité du sol couvert de glace. Il levait souvent la patte en la secouant, puis levait l’autre, et ainsi de suite, marchant tant bien que mal jusqu’à ce qu’il en ait assez et demande à rentrer, ce qui prenait rarement plus d’une ou deux minutes.

Je ne pense pas que ce n’était qu’une question de température, comme il avait quand même l’habitude du froid sous ses pattes, les planchers de nos derniers appartements, l’actuel et celui que nous avons occupé juste avant, étaient plutôt froids. La texture de la glace et de la neige, l’humidité qui s’en dégage, sont sans doute d’autres aspects qui lui rendaient la promenade moins intéressante. Bébé chat préférait donc regarder la neige tombée du confort intérieur de son royaume en général, bien qu’il ne s’installait pas ou très peu dans la fenêtre pour ce faire, trop de courant d’air frisquet à son goût sur le rebord de la fenêtre. Quoi que ça ne l’a pas empêché de s’intéresser de près aux pellicules de plastique que nous avons utilisé pour isoler les fenêtres durant ses premiers hivers auprès de nous… Justement, il ne sentait pas à quel point ça retenait le froid et affectionnait trop l’effet de cette pellicule sous la dent et la griffe. Nous avons cessé cette pratique au deuxième hiver dans l’appartement actuel, parce que la pellicule tenait rarement plus d’une semaine avant que Clément ne la transperce ! C’était beaucoup de travail les poser pou bien peu de bénéfice et ce n’est pas fait pour être réparé en cours de route.

Penser aux hivers de Clément et surtout à son rapport à la neige m’évoque un des souvenirs marquants de notre dernier hiver avec lui que j’ai relaté dans une des premières tranches de Miaougraphie partagées après son décès. Je vous la repartage ci-dessous.

Un moment d’infini douceur avec Clément

Notre petit roi avait tout de même une certaine fascination pour la neige, tant qu’elle restait assez loin de lui ou sur son pelage dans sa forme non fondue. Clément ne batifolait peut-être pas dans la neige, ne vous laissez pas berner par cette photo de lui escaladant la montagne de neige, ça ne l’empêchait pas pour autant de la contempler et d’apprécier ce que nous en faisions, comme les quelques fois où j’ai fait un bonhomme de neige, il y a quelques hivers, sur le trottoir devant chez moi après une tempête de neige. Ah ! Parlons-en de ces jours de tempête de neige, moment privilégié où nous nous emmaillations devant un bon film ou avec un livre intéressant, Clément tout collé contre nous. Plus le vent hurlait contre la porte, plus il se pressait contre nous, se rassurant par nos présences, nous rassurant par la sienne.

Saison de repos, c’est tout de même relatif. Clément dormait peut-être plus en hiver que durant les autres saisons en général, mais son sommeil était souvent troublé par les bruits et les odeurs provenant de la cuisine. L’hiver, après tout, c’est la saison où il fait bon se réchauffer devant le four, et mon vieux chaton savait en profiter pendant que je m’activais. Il préférait de loin quand je confectionnais quelque chose à base de lait, crème, oeufs ou beurre ou que je préparais de la viande rouge, de la volaille, ou du poisson. Volontairement, il ne recevait que lait et thon. Involontairement, il grignottait des copeaux de fromage, léchait des éclaboussures d’oeuf ou de jus de cuisson et même, ramaissait à quelques rares occasions un bout un peu plus gros de quelque chose. Ça, c’était si nous étions moins rapides que lui pour mettre hors de sa portée ces miettes d’aliments auxquels il n’avait pas droit d’ordinaire ! Ce n’est pas pour rien qu’il aimait traîner dans la cuisine… Plus il était au coeur de l’action, plus il avait de chance de se mettre un petit bonus sous la dent. Clément a d’ailleurs déjà reçu sur la tête du lait et des oeufs, tellement il gardait sa tête collé contre le bas du comptoir parfois pendant que nous préparions à manger. Malheureusement pour lui, le dessus de sa tête étant difficile à atteindre, il n’avait presque pas l’occasion de pleinement profiter de cette douche incidentielle que je le nettoyais avec un chiffon humide ! Ne nous le cachons pas, certains de ces incidents étaient en partie causés par Clément… C’est qu’il était plutôt grand et arrivait à aggriper un peu plus loin que le bord du comptoir. De la sorte, il a fait rouler au moins une fois un oeuf en bas du comptoir, renversé quelques tasses, verres ou bols dont je suis arrivée trop peu de fois à intercepter la chute. Bref, il fallait être vigilant quand bébé chat était dans les parages.

En plus des préparations culinaires plus fréquentes, l’hiver est également la saison des boissons chaudes qui intriguaient toujours notre coquin de rouquin. Café, thé, chocolat chaud, il aimait les sentir d’un peu trop près. Il a renversé nombre de mes tasses de thé sur le sol, sans trop se brûler, par chance, mais pas sans dégât ! Si les parfums de ces boissons l’interpellaient et leur chaleur l’attirait, il était surtout intéressé à savoir si elles contenaient lait ou crème. Bien souvent, quand je me préparais un chocolat chaud, je lui versais un peu de lait dans une soucoupe pour qu’il soit moins tenté par ma boisson. Le chocolat, ce n’est pas conseillé pour les chats.

Enfin, l’hiver était aussi une période propice pour les après-midis et soirées de jeux de société et de jeux vidéo pour mon conjoint et moi. Nous trouvions souvent en Clément un troisième joueur passif, du moins dans le déroulemet officiel des jeux, car en vrai, il s’activait souvent ardemment à réarranger la disposition des cartes, à s’assurer que nous ne perdions pas les dés malencontreusement, à se coucher sur la planche ou la surface de jeu. Je vous avais parlé un peu de ces souvenirs de jeu au printemps dernier. Évoquer les jeux me rappelle aussi une des rares expériences de sport d’hiver humain que Clément a pu vivre en quelque chose. Bon d’accord, ce n’est pas la version grandeur nature, mais une version de table, n’empêche qu’il a bien tenté de jouer au hockey de table avec le jeu que mon conjoint avait acheté en usagé il y a quelques années. Autrement, ses expériences de telles activités se sont surtout cantonnées à leur visionnement sur la télévision, entre les heures passées à roupiller devant les Jeux Olympiques, le curling, le hockey, le patinage artistique, selon ce qui nous intéressait à ce moment-là.

Un des jeux favoris de Clément en hiver, cependant, demeurait « Le plancher est de la lave glaciale ». Je vous explique le jeu, le principe est simple, vous allez voir, il s’agit de privilégier tout matériel permettant d’éviter de poser vos pattes directement sur le plancher frigorifiant – tapis, couverture, carton, papier d’emballage, vêtement, sac de plastique, tout ou presque est mieux que le contact direct avec les planches ou les dalles du plancher ! C’est en partie pour cela que quelques hivers après avoir emménagé dans notre logis actuel, mon conjoint a acheté un petit tapis à motif rouge-jaune pour le coin bouffe de notre vieux chaton. Ainsi, Clément pouvait manger sans trop se refroidir ses douillets coussinets. Contrairement à bien des items que nous lui avons acheté au fil des années, il a rapidement adopté ce tapis et s’en est servi régulièrement.

L’hiver, j’étais souvent plus occupée à faire une activité ou une autre à la maison, et j’ai peu pris de photos de Clément durant cette saison. De plus, c’est surtout mon conjoint qui pellete la cour et qui, à l’occasion, laissait Clément se promener dehors. Ainsi, les photos de Clément sur la glace ou dans la neige ci-dessus et ci-desous ont toutes été prises par mon conjoint. Les autres ont été prises par moi.

Voilà un aperçu des hivers de Clément, marqués par le calme relatif dess jours coulés dans le confort du cocon familial, par l’omniprésence du froid, par les jeux et les activités culinaires et par la neige sous toutes ses formes.. La neige qu’il a connu jusqu’à la toute fin, sa toute dernière expérience avec la neige ayant été sur la route de la maison à l’urgence vétérinaire qui s’est faite sous une neige légère.