Miaougraphie de Clément

Tranche de miaougraphie
Pour les personnes qui ont connu Clément, ce texte ne vous apprendra pas grand-chose sûrement, mais vous rappelera peut-être des souvenirs de votre première rencontre avec ce noble représentant des félidés.

La date de naissance de Clément demeure un mystère à ce jour, quelque part vers la fin de l’été et le début de l’automne 2007. Ma grande soeur qui hébergeait la mère de Clément ne se souvient pas exactement. Chose certaine, les débuts de son existence n’ont pas été des plus faciles : sa mère et ses frères et soeurs sont décédés les uns après les autres, le laissant seul, non sevré. Ma grande soeur l’a nourri à la bouteille et il a survécu.

J’ai passé à peu de choses de perdre mon opportunité de vivre quinze merveilleuses années en sa compagnie. En effet, bien que j’étais intéressée à l’adopter, les circonstances m’ont longuement fait hésiter (financièrement, début de bac. houleux, et plus). Au final, avec une poussée de ma soeur et une de mon conjoint, Clément est arrivé chez nous en décembre, un peu avant Noël, chaton débordant d’énergie et exigeant beaucoup d’attention. Le meilleur cadeau au monde!

Dans ses premières années de vie, il nous en a fait voir de toutes les couleurs, ce petit coquin rouquin. Nous avons oscillé entre adoration, frustration, frayeur, douleur (il avait ses griffes et ne se gênait pas pour utiliser ses dents également), amour, impatience et bien sûr, une immense quantité de joie. Avec le temps, il s’est assagi quelque peu. Toutefois, cela ne signifie pas que nous avons pu relâcher notre vigilance, oh ça non! Il testait nos réflexes cet éternel chaton.

Clément dégageait un charme particulier qui ne laissait personne, ou presque indifférent. Je n’ai pas compté le nombre de fois où une personne disait ne pas aimer les tabby roux en général, mais trouvait Clément tout simplement craquant! Des gens de notre entourage ne l’ayant jamais rencontré en chair et en os nous demandaient de ses nouvelles régulièrement. Comme si son adorable minois ne suffisait pas, Clément avait un petit côté vaniteux. Il aimait les accessoires et avait un goût prononcé pour l’élégance. Il a porté durant de nombreux mois, à quelques reprises, une cravate que je lui avais confectionné à partir de la ceinture satinée d’un vieux pyjama. Nous lui avions acheté un noeud de papillon qu’il aimait bien porter (mais je pense qu’il était définitivement un chat à cravate). Puis, le moindre ruban qui traînait se trouvait souvent autour de son cou, et bien qu’il avait en permanence son collier avec sa médaille, il semblait adorer l’ajout d’un ruban.

Si vous vous demandez d’où vient son nom, ce n’est pas nous qui l’avons choisi. Le nom vient d’une BD européenne, La Nef des fous, où Clément était le nom du roi. Nous n’avons pas songé le renommer tellement Clément lui allait comme un gant à ce noble et clément souverain!

Clément a appris à faire absolument confiance à mon conjoint et moi au long de ces quinze années de vie communes et il tolérait nos essayages de chapeaux, de tuques et même de déguisement d’Halloween. Pas longtemps forcément, mais assez pour une pause admiration et parfois, une photo. Ce fut tout un privilège que d’être le bénéficiaire de son amour et de sa confiance! Nous avons eu beaucoup de chance de pouvoir accueillir cette créature affectueuse dans nos vies et il nous manque énormément.

Bébé chat était un grand curieux, toujours à l’affût de nouvelles expériences, toujours prêt pour une aventure dans la cour. Il aimait les plantes (comme bien des chats), le lait, le thon, le pain pita et les oeufs. Clément avait deux saisons préférés, la fin du printemps/début d’été où nous sortions assez fréquemment avec lui dans la cour et Noël, sans doute parce qu’il est arrivé en décembre dans notre famille. Il faisait ses griffes sur nos sacs et bagages. Il adorait jouer, était un avide ornithologue et un grand coureur. Il n’était ni le plus habile des chats, ni le plus agile, manquant d’équilibre. Je ne m’en suis jamais plainte, car au moins, certaines zones de la maison restait hors de sa portée! Mais j’oubliais de ranger une boîte ou une chaise rendant un de ces coins généralement inaccessibles accessibles et il sautait sur l’occasion.

En contraste avec son côté explorateur, Clément était assez pantouflard. Nous nous disputions fréquemment, Clément et moi, pour mes jetés et doudous. Il avait ses préférés parmi celles-ci. Nos peluches étaient ses amis et courtisans, il recherchait souvent leur compagnie. Il passait beaucoup d’heures de lectures à mes côtés et partageait régulièrement la lecture du journal de la fin de semaine avec mon conjoint. Bien que plusieurs disaient qu’il était idiot, il avait des tendances savantes et sages. Il en aurait montré à plusieurs sur la sagesse. Néanmoins, Clément était un peu naïf et jusqu’à la toute fin de sa vie, je pouvais le faire jouer avec sa queue. Mon vieux chaton ne se tannait pas de tenter et de réussir d’attraper sa propre queue que j’agitais sous son nez.

C’était un félin indépendant, mais qui aimait nous savoir proche. Avec les années, il nous collait plus souvent. Il dormait quasiment tous les soirs et pour la durée de la nuit dans notre lit. Il se précipitait à la porte pour nous accueillir quand nous rentrions. Il jouait à la chaise musicale avec nous dans le salon (et gagnait toujours ou presque). Il nous gardait au chaud; il nous volait notre chaleur. Il n’était pas le chat le plus ronronnant ou le plus câlin, ce n’était pas faute d’être très affectueux à sa façon. Nous sommes et serons toujours très attachés à lui. Clément continuera de vivre dans nos souvenirs et nos histoires!

Je l’ai déjà écrit sur Facebook, mais je le répète : Longue vie au roi. Le roi est mort.