Miaougraphie de Clément

Tranche de Miaougraphie

Il y a des choses que je me dis que Clément ne s’ennuiera pas. Du moins, j’espère que ce qui l’attend après la mort, s’il y a quoi que ce soit après, je n’ai pas de croyance ferme sur le sujet, n’inclut pas ces choses que Clément vivant n’appréciait pas.

Dans les choses qui ne doivent pas lui manquer, il y a :

• Le bruit de l’aspirateur et du séchoir à cheveu ;
• Les opérations de déneigement qui faisaient vibrer tout le bâtiment ;
• L’orange (le fruit) et tout ce qui sentait fort l’orange ou la clémentine ;
• Les moments de nos départs quotidiens et ponctuels ;
• Le poil mouillé ;
• Les jappements incessants de chien ;
• Les écureuils qui se moquaient de lui ;
• Se faire écraser la queue ;
• Avoir une griffe prise dans une position inconfortable, comme totalement étiré debout dans le cadre de porte, une griffe prise dans la gâche de la porte.

Je pensais à cela en dévorant un morceau de chocolat à saveur d’orange, deux choses que Clément n’aimait pas, bien qu’il n’évitait pas l’odeur du chocolat comme celle de l’orange. À cette liste non exhaustive, s’ajoutent également les porte fermées… Ah qu’il n’aimait pas les portes fermées, et ce, depuis qu’il était mini !

J’ai déjà écrit que Clément dormait généralement avec nous, mais ça n’a pas toujours été le cas. En effet, cela a pris un moment pour bébé chat d’adopter des habitudes permettant de belles nuits de sommeil pour tous. De un, chaton, il était plutôt nocturne. De deux, il avait beaucoup d’énergie à dépenser et adorait jouer avec ce qui dépasse de la couverture, surtout les pieds (la tête, c’était correct en général). Alors, au bout de quelques nuits, au commencement de notre cohabitation, nous avons décidé de fermer la porte de la chambre et de laisser le reste de notre 3 et demi de l’époque à Clément. Durant cette période de ma vie, je ne tenais pas de journal, me fiant à mon excellente mémoire pour consigner les petits détails du quotidien. Je ne me souviens donc plus combien de temps nous avons tenu avec la porte fermée. Voyez-vous, nous allions nous coucher et fermions la porte, puis bébé chat se réveillait et se mettait à courir dans tout le reste de l’appartement, jouant enfin avec sa balle bruyante qu’il touchaità peine dans le jour! Surtout, il s’arrêtait devant la porte de la chambre et se mettait à miauler comme un damné, puis repartait à courir après sa balle!

La première nuit, je pense que c’est qui m’étonna le plus, les miaulements, parce que Clément n’était pas un chat très vocal dans sa jeunesse. Ça en était presque intimidant d’avoir un chat aussi silencieux. Apparemment, il ne manquait pas de voix pour autant. Nous avons tout de même tenu quelques semaines avant de réouvrir la porte. Depuis ce jour, nous avons vécu dans nos différentes demeures avec une politique de la porte ouverte. En effet, notre chaton semble être resté traumatisé de la porte fermée et dès que nous fermions la porte d’une pièce, même si nous n’étions pas à l’intérieur, il se mettait à miauler intensément. Il faut dire qu’avec le temps, nous avons eu quelque fois à l’enfermer dans une pièce fermée, comme lors d’un déménagement ou lorsque la porte d’entrée devait rester ouverte pour quelque temps pour des travaux ou pour déplacer un gros meuble. Cela n’a sûrement pas aidé… Quand nous devions l’enfermer, il ne miaulait pas toujours comme une âme damnée, selon la pièce où il était et le temps que nous l’y laissions, mais ce n’était pas plus agréable de l’entendre gratté désespérément à la porte…

Que voulez-vous ? Clément n’aimait pas les portes fermées et il tolérait à peine les portes extérieures fermées. D’ailleurs, il ne comprenait pas le principe de garder les mouches dehors… Dans la cour durant la belle saison, il semblait demander de retourner à l’intérieur fréquemment, mais en fait, il voulait plutôt aller et venir entre l’intérieur et l’extérieur, ou carrément s’installer à travers le seuil de l’entrée! J’admets que sur ce point c’était un comportement typiquement félin !

Pour revenir à l’intérieur, les portes ouvertes incluaient la salle de bain, et oui! La porte n’avait pas à être complètement ouverte, juste assez ouverte pour que Clément puisse se faufiler sans avoir à pousser la porte. Pas parce que monsieur ne pouvait pas ouvrir les portes presques fermées ou même certaines portes entièrement fermées! Oh qu’il pouvait être une forte tête par moment et jouer au bélier pour enfoncer une porte! Je ne compte pas le nombre de fois où j’ai fini ma douche avec un courant d’air frisquet, car mon coquin de chat avait ouvert grand la porte après que j’aie embarqué dans le bain. Sacré Clément! N’empêche qu’il y avait quand même des situations pour lesquelles il acceptait les portes fermées, principalement quand nous hébergions des amis ou de la famille. Pour les placards et garde-robes aussi, la porte fermée en tout temps passait, bien qu’il accourait dès que nous en ouvrions la porte !

J’ai réalisé assez rapidement après le décès de Clément que nous n’avions plus besoin de garder les portes ouvertes à tout vent dans l’appartement. Toutefois, j’ai pris l’habitude de vivre avec des portes grandes ouvertes et je n’ai pas du tout envie de changer cela. Je les garde donc ainsi, en sa mémoire. Sans compter que je trouve que c’est plus invitant et convivial, une maison dont les portes ne sont pas constamment fermées! Une petite leçon de notre kitty cat que je retiens!!