Deuil en cours
Pour certaines personnes, adopter un nouvel animal suivant un décès peut être une solution pour les accompagner dans le deuil. Je ne fais définitivement pas partie de ce groupe de personnes. En effet, je ne me sens pas du tout prête à faire entrer un nouveau chat, ou même un autre animal, dans la maison. Même que je doute en accueillir un de nouveau un jour. Bien sûr, ça a le temps de changer !
Pour l’instant, à la question si j’adopterai de nouveau un chat ou autre animal, la réponse est non simplement. Immédiatement, la principale raison de ce refus est que j’aurais l’impression de vouloir remplacer Clément. Mais comme tout être vivant, il est irremplaçable.
Puis, je ne pense pas que je serais juste envers le nouvel ami comme je le comparerais sûrement trop fréquemment à Clément et que je tenterais plus que probablement de rebâtir une relation à l’image de celle que j’avais avec mon défunt vieux chaton. En tout cas, je testerais sûrement ses réponses à des choses que je faisais avec Clément.
Je n’ai pas non plus envie d’entamer une relation avec un chat dans la tristesse de la mort d’un autre. Je préfère donner l’opportunité au temps d’agir et d’apaiser ma douleur avant d’intégrer un animal dans notre milieu de vie.
Surtout, je réalise bien que j’avais une relation unique avec Clément, bâtie sur de nombreuses années et un lien de confiance très puissant. J’ai longtemps rêvé, enfant, de vivre une telle relation avec un chat, moi qui adore les chats depuis toute jeune, mais qui avait tendance à les laisser indifférents. Même avec bébé chat au début, il était tellement indépendant et peu colleux, prenait les caresses pour une invitation au jeu et dormait peu la nuit, je ne pensais pas arriver à établir une telle entente entre nous. Et pourtant, c’est arrivé au fil des mois et des années. Je ne pourrais nommer le moment exact du changement, le point tournant de notre relation, tout ce que je sais pour sûr c’est que ce petit miracle s’est produit et que j’ai eu la chance d’entretenir cette relation avec Clément pour le restant de ses jours.
Alors, je ne m’attends pas à un jour retrouver ce type de relation avec un nouvel animal. Malgré le fait qu’on pourrait penser qu’il ne devrait pas y avoir de problème à adopter un petit compagnon de maison comme mes attentes sont basses, je pense qu’au contraire, cela me ferait plus mal qu’autre chose de vivre avec un autre chat et d’être rappelée constamment de ce que je n’ai plus. En fait, c’est la raison pour laquelle je considère qu’il soit possible que je n’aille jamais d’autre chat après Clément. Pas la douleur de la comparaison, mais le fait d’avoir vécu cette relation si particulière et de ne peut-être jamais rien retrouver de semblable auprès d’un autre félin.
Donc, voilà, je ne suis pas prête à adopter et je ne suis pas pressée de l’être un jour. Notez bien que la souffrance que je vis ne fait pas partie des raisons qui influence ma réflexion sur l’accueil d’un nouveau compagnon animal. Mon petit coeur est bien meurtri actuellement, mais ce n’est pas cela qui m’empêchera d’aimer un nouvel animal un jour aussi bien que j’aime Clément. L’espérance de vie relativement courte des meilleurs compagnons animaux ne m’effraie pas. Je trouve qu’ouvrir sa maison et son coeur à ces amitiés poilues, ailées ou écailleuses en vaut la chandelle, peu importe pour combien de temps celle-ci brûle.
D’ailleurs, j’espère qu’en documentant mon deuil et mon expérience avec mon vieux chaton, je ne découragerai aucune personne qui hésite sur la question d’adopter un animal en partie sur la base de la mortalité de ces petites bêtes-là. En fait, je souhaite à tous de trouver un jour leur Clément. Si vous l’avez déjà trouvé, choyez-le ! Si vous ne l’avez plus, je vous invite à garder votre coeur ouvert pour votre Clément que vous n’avez plus et pour l’autre que vous pourriez encore trouver ! Nous ne savons jamais ce que la vie nous réserve et bien que chaque être est unique et chaque relation que nous construisons est singulière, nous sommes amenés à rencontrer nombre d’êtres qui valent la peine d’être connus et d’accueillir dans son cercle intime.
Qui sait, peut-être que je croiserai la route de mon prochain compagnon animal plus tôt que je ne le pense. Quand j’écris que je ne suis pas prête d’adopter, c’est ce que je ne compte pas chercher activement un autre chat, pas que ma porte est totalement fermée et verrouillée à triple tour !
En attendant, j’ai tout de même envie de fréquenter des animaux de compagnie, mais ceux des autres. J’ai été très heureuse de rencontrer le chat d’une de mes meilleures amies pendant mes plus récentes vacances et de pouvoir la câliner. Elle m’a même salué d’un bisou nez à nez qui m’a donné un petit pincement au coeur, parce que c’était l’une des marques d’affection particulières que Clément et moi partagions. C’était un doux pincement au coeur, du genre que je me suis dit, mais comment savais-tu Grisette que Clément et moi échangions régulièrement un bisou nez à nez et que c’est un de ses petits gestes qui me manque le plus ? Ça m’a fait un bien immense.
J’espère pouvoir visiter d’autres cousins de Clément prochainement. Oui, les chats de mes proches sont désignés comme cousins, bien qu’il n’y a aucun lien de parenté entre eux. Clément était l’aîné d’entre eux. J’aimerais également enfin visité certains des cafés de chats que compte ma ville prochainement. Il y en a un entre autres devant lequel je passe presque chaque fois que je me rends au bureau. Enfin, je salue et complimente tous les animaux rencontrés sur mon chemin au hasard de mes déambulations urbaines. Et, pour l’instant, cela me suffira.





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