Pérégrinations dans l’Ouest canadien – extraits de mon journal de voyage 1/2

Deuil en cours, avec Tranche de Miaougraphie imaginée

Quand je me préparais pour ma semaine en Alberta, je savais que je voulais continuer à écrire pendant mon séjour. Je n’avais pas d’idée précise. Je souhaitais consigner mes impressions de voyage autant que mes humeurs ou inspiration du moment. J’ai commencé à rédiger une première entrée de mon journal de bord et puis, j’ai vite trouvé une place pour mon Clément à mes côtés. Cela a donné le ton, la direction pour les autres entrées. J’ai compilé plusieurs extraits pour vous partager quelques passages de ce premier grand voyage depuis la mort de notre vieux chaton. La façon dont le texte est tourné est différente de celle que je suis habituellement et j’ai peu édité le texte de base, à peine pour faciliter les transitions entre les bouts coupés et pour harmoniser la conjugaison des verbes. Voici les premiers extraits, je vous partage la suite d’ici un à deux jours. Les dates correspondent au moment où j’ai rédigé l’entrée dans mon journal initialement.

7 avril 2023
Deux mois depuis que nous avons assisté à la vie quittant le corps de notre doux Clément. Ô mon beau chat, que tu me manques ! C’est si difficile de vivre sans toi, si différent. Maintenant, tu ne seras plus jamais laissé derrière… mais tu peux nous suivre partout où nous allons en quelque sorte. Alors, je te souhaite la bienvenue à Edmonton, Clément ! Ton copain-jumeau Clément II nous y a déjà accompagné dans le passé au moins une fois. Et dans nos pensées, tu as été très présent les trois fois que je suis venue ici durant ta vie et nombre de fois, j’en suis sûre, où mon conjoint y est allé sans nous deux.

Cette fois-ci, je me dis qu’une plus grande partie de toi a pu nous suivre jusqu’ici pour explorer de plus près les Prairies canadiennes. Ainsi, aujourd’hui, tu as pu suivre de près la progression des pies, des canards, des oies et du rat musqué que nous avons croisé dans nos promenades en ville et dans le Lois Hole centennial provincial park à St. Albert. Les quelques sessions de magasinage sur la 124th street et au London Drugs ne t’ont probablement pas intéressé ; tu en as sûrement profité pour vagabonder à la recherche de la faune urbaine, petits rongeurs, oiseaux et même de passants humains sur lesquels imprégnés ton odeur fantomatique.

Sous le soleil ardent de l’après-midi, tu as dû apprécier notre visite du marais de joncs à proximité de Big Lake dans le Lois Hole centennial provincial park. La forte présence canine ne t’aura pas empêché de t’amuser entre les joncs, de te mouiller les papattes quelque peu en tentant de t’approcher des canards. Difficile d’éviter les zones humides, peu de coins sont asséchés. Tu as sans doute repéré avant nous le rat musqué qui allait et venait sous et sur la glace du lac. Je te vois rester derrière nous, gardant en vue ce gros rongeur jusqu’à ce que nous soyons presque hors de ta vue et que tu te décides enfin à nous rattraper. C’est problablement avec la même peine que j’ai ressenti que tu as quitté ce lieu enchanteur pour rentrer chez les parents de mon conjoint pour le souper, mais ça te fait du bien de te reposer dans un lieu moins effervescent, plus familier, où tu peux te rouler en boule quelques heures en attendant que nous soupions. Tu nous as probablement attendu là, trop confortable pour ressortir pour notre petite escapade nocturne. Tu n’as pas tant manqué, nous avons chassé sans succès les aurores boréales, se rendant dans le nord de la ville. N’empêche que c’était un ciel dégagé, rempli d’étoiles simplement magnifique.

Alors, je te retrouve ce soir, entre les pages de ce carnet que j’ai entamé spécialement pour ce voyage. Clément-chou, j’espère que tu as apprécié cette première journée complète autant que moi. Plus d’aventures nous attend dans les jours à venir. Dormir nous fera du bien, nous avons besoin d’énergie bébé chat pour bien profiter du temps que nous avons en Alberta.

10 avril 2023
Dimanche, départ tardif imprévu, mais qui ne nous a pas empêché de profiter de la journée d’Edmonton à Calgary, Clément-chou. Nous sommes arrivés pile pour le souper à Calgary où nous étions attendus par l’oncle de mon conjoint chez qui nous allions aussi passer la nuit. Nul doute que tu y aurais reçu un accueil aussi chaleureux que nous-mêmes. Comme nous voulions profiter de la ville un peu, nous sommes sortis en soirée en direction du centre-ville. Nous avons marché un peu dans le Chinatown avant de longer la rivière Bow jusqu’au Prince’s Island park, un sublime petit parc sur une île au milieu de la Bow en plein coeur du centre-ville qui t’a probablement beaucoup plu. Le soleil se couchait, la faune urbaine était très active, d’humain à outarde, avec quelques canards et au moins un rat musqué, et qui sait quoi d’autres que nous avons manqué dans les ténèbres grandissantes.

Surface d'un étang sur Prince's Island park réflétant le ciel sous ses atours entre chien et loup et la silhouette noire de deux conifères se détachant du reste de la végétation.

Tu as sûrement débusqué un ou deux autres animaux qui ont échappé à nos sens. Plaisir, photos, contemplation, détente et marche furent les mots d’ordre de cette promenade au crépuscule. La soirée aurait pu se terminer là comme nous sommes retournés à la demeure de l’oncle de mon conjoint, mais j’ai jeté un oeil sur le fil des chasseurs d’aurore de l’Alberta et les webcams d’observatoire d’aurores boréales de Yellowknife et Athabasca et c’était plus que prometteur ! La dame électromagnétique était active même à Athabasca, qui est quand même plus au nord que Calgary, même au nord d’Edmonton, mais sur le fil Facebook du groupe de chasseurs, des gens d’Edmonton et des environs de Calgary ont commencé à partager des clichés. J’ai essayé de voir d’où nous étions, mais rien ne semblait visible au nord. L’oncle de mon conjoint a offert de nous conduire et nous sommes partis à sa recherche.

Clément, mon bébé d’amour, c’était très excitant, n’est-ce pas, bien que ce qui t’a intéressé durant cette escapade n’était probablement pas les mêmes choses que nous. Ce qui se passait ou non dans le ciel t’aurait peu interpellé, mais tu as sans doute apprécié les lieux visités. D’abord, le sommet de Nosehill park, un grand parc urbain vibrant de vie, à ce qu’on nous a dit parce que nous n’avons pas croisé le chemin du moindre animal. Il faut dire qu’il était passé 23 heures et que probablement qu’il était préférable de ne pas croiser ce qui se promène à ces heures-là. As-tu décelé quelques pistes avec ton fin odorat et ton ouïe sensible pendant que moi, j’étais concentrée sur le ciel et sur le vent qui nous chahutait ? Malheureusement, à part de nombreuses étoiles clairement visibles, dont plusieurs au sein de leur constellation reconnaissable, nous n’avons rien vu, mais il y avait beaucoup de pollution lumineuse. Nous étions en hauteur, mais encore au coeur de la ville bien qu’en banlieue.

L’oncle de mon conjoint a décidé de nous amener un peu plus loin, dans un coin moins lumineux. Nous sommes finalement atterri au milieu de champs, juste hors d’une zone industrielle en périphérie de Calgary. Il ventait encore très fort, nous étions entièrement exposé, mais à l’horizon, on distinguait vaguement un film grisâtre au bas de l’horizon qui n’avait clairement pas l’apparence d’un nuage. La localisation de ce film suggérait une aurore boréale, bien qu’aucune couleur n’était visible. À ce moment-là, mon Clément, j’ignorais encore qu’entre la pollution lumineuse et la distance du phénomène, cela arrivait fréquemment dans la zone sub-aurorale de ne pas voir l’aurore boréale à l’oeil nu. Malgré cela, j’ai essayé de prendre quelques photos, mais sans trépied, luttant contre le vent et dans le noir presque total où nous trouvions, c’était difficile et je ne voyais pas bien ce que je faisais…

J’étais quand même convaincue que c’était bien une aurore boréale, même si mon conjoint et son oncle n’en étaient pas totalement persuadés. Battu par les vents, nous avons rebroussé chemin. Sur le chemin du retour, en lisant le fil Facebook en détails, j’ai remarqué plusieurs commentaires comme « pas visibles à l’oeil nu » ou « à peine visible à l’oeil nu » accompagnés d’une photo illustrant clairement une aurore boréale. De retour chez l’oncle, je me suis installée dans la cour arrière pour tenter de prendre quelques clichés en jouant avec ma caméra, appuyée sur la table de patio. Après avoir pris quelques clichés pointant en direction du nord et un ou deux clichés-test en direction du sud, je percevais un faible halo vert à l’horizon sur ma caméra, assez pour confirmer mes soupçons : le phénomème observé dans le champ à l’extérieur de la ville correspondait bien à une aurore boréale.

J’étais toute heureuse, même si je ne l’avais pas vu dans toute sa splendeur, l’idée d’avoir pu percevoir bien que moindrement le phénomème me comblait de joie. Tout le monde à l’intérieur se préparait à se coucher, pendant que moi j’étais trop excitée pour penser à dormir. En suivant le fil sur les chasseurs d’aurore d’Alberta et en comparant avec les images enregistrés en direct des webcams des observatoires d’Athabasca et de Yellowknife, j’ai remarqué que le phénomème semblait s’amplifier. J’ai décidé pendant que mon conjoint s’endormait, d’éteindre la lumière de notre chambre et de photographier le ciel à partir de la fenêtre de la chambre d’où je pouvais capturer une vue sur le Nord-Est. Eh bien, ma persévérance a valu la peine, j’ai réussi, cliché après cliché à observer et à saisir en image une aurore boréale. Un autre de mes rêves de réalisé !

Le phénomème s’est intensifié un peu et est devenu dans l’heure qui a suivi quasi-visible à l’oeil nul, blanchâtre avec une pointe de vert, et surtout visible par les percées de ciel à travers, reflétant le mouvement de l’aurore boréale. Une telle chance, mon Clément ! Et je t’imagine très bien roulé aux pieds de mon conjoint qui dormait pendant que moi, j’étais accroupie à la fenêtre, les yeux perdus dans les aurores, le doigt sur le déclencheur, les mains tenant fermement ma caméra sur le rebord de la fenêtre. Je rattraperais bien au complet ce journal de voyage, mais il est presque minuit, mes doigts crampent un peu et il y a quand même pas mal aujourd’hui a ajouté avec la visite semi-express au zoo de Calgary, le retour à Edmonton avec souper tôt au Donut Mill de Red Deer et un brin de visite tardive au West Edmonton Mall… Une autre journée de découvertes et de retrouvailes dont plusieurs épisodes t’auraient amusé, mon chatounnet ! Je pense à toi et je te porte dans mon coeur, toujours Clément !

5 réponses à « Pérégrinations dans l’Ouest canadien – extraits de mon journal de voyage 1/2 »

  1. Bravo pour l’attente et la réussite des photos de l’aurore boréale !
    Un beau partage.
    Hier, en France, des photos de même phénomène ont été réalisées , c’est extrêmement rare !
    À bientôt et une douce pensée pour Clément.

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    1. Merci ! J’aurais pu les voir de chez moi aussi, mais c’était trop nuageux. 😦 Au moins, je les ai vu à Calgary une première fois !

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  2. Avatar de christinenovalarue
    christinenovalarue

    💙

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  3. Une chance de voir une aurore boréale. Il y en a eu au-dessus de la mer dans le bourg tout près d’ici. Je n’en ai rien vu, mais nous savons désormais qu’on peut aussi en voir ici. Peut-être un jour aurai-je aussi cette chance.

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    1. Je vous le souhaite! C’est une expérience incroyable ! Je sais qu’à l’heure actuelle, on parlerait de bonne chance d’en voir dans la nuit du 27-28 avril, dans certaines parties de la zone sub-aurorale… Parfois, ça change vite néanmoins. Gardez l’oeil ouvert en direction nord. 😉

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