Miaougraphie de Clément

Deuil en cours qui vire en tranche de Miaougraphie vers la mi-chemin

Je traîne de la patte niveau écriture ces temps-ci. J’ai l’habitude d’avoir trois-quatre textes en réserve et une ou deux ébauches derrière et en fait, je me rends compte que c’est à peu près que j’ai en ce moment. J’ai seulement l’impression d’en avoir moins, peut-être parce que les textes en attente sont moins peaufinés que d’ordinaire, peut-être parce que j’écris moins et différemment depuis mon retour de l’Alberta… Je ne pense pas que ce soit totalement mauvais ; ça démontre sans doute la diversification de mes loisirs durant mes temps libres ainsi que l’évolution de mon besoin.

J’occupe mes temps libres autrement : lectures, cuisine, sorties, jeux, dessin, en plus de l’écriture. Puis, c’est certain que le week-end dernier a été bien rempli, ce qui m’a laissé moins de temps pour rattraper ce que je n’ai pu faire durant la semaine. Bien rempli puisque nous soulignions notre anniversaire de vie commune, mon conjoint et moi. Si vous considérez que nous avons recueilli Clément durant l’année où nous avons emménagé ensemble, vous pouvez faire le calcul, ça fait pas mal d’années que nous partageons notre quotidien… Un moment de réjouissance que nous avons souligné festivement avec plusieurs activités dont une randonnée à Cap-Tourmente, une batch de biscuits faite ensemble et des jeux.

Agréable tout cela, nécessaire pour nous ressourcer tous les deux, et mélancolique… parce que c’est notre premier anniversaire sans Clément à nos côtés pour fêter. Étrange et surréel que de vivre ce moment. Lorsque nous avons célébré notre premier anniversaire de vie commune, Clément n’avait même pas encore atteint sa taille adulte ! Il avait toutefois plus que doubler de taille déjà, ça pousse tellement vite un chaton…

Ça me fait penser qu’après avoir publié ma plus récente Miaougraphie dessinée au début de la semaine, j’ai eu envie de discuter un peu de la jeunesse de Clément avec mon conjoint. Il y avait trop de zones d’ombres dans ma mémoire et je ne tenais pas de journal à l’époque, donc mes sources personnelles sont limitées. Cependant, en se mettant à deux, nous pouvons retrouver des fragments de souvenir. Alors, pour cet échange sur l’époque tout jeune chaton, ma première question a porté sur l’arrivée de bébé chat dans notre chez-nous. C’était flou dans ma tête et en discutant avec mon conjoint, j’ai compris pourquoi et c’était tellement logique que j’ai été étonnée de cet oubli ! Clément est arrivé dans sa cage de transport et a été déposé directement dans la salle de bain, seule pièce fermée où il n’avait nul part pour se cacher. Il y a passé ses premiers jours parmi nous, le temps qu’il s’acclimate un peu. Il n’a pas particulièrement apprécié bien que notre première salle de bain était assez spacieuse. Du moins, je pense parce que ça expliquerait pourquoi il nous suivait peu dans la salle de bain de notre premier appartement, contrairement à ses habitudes dans les deux autres appartements où il a vécu auprès de nous.

Sur cette lancée, mon conjoint et moi avons ressassé un peu plus. Il m’a rappelé les petites griffes de notre rouquin de roi et comment elles s’agrippaient partout surtout qu’elles étaient presque tout le temps sorties. Ça m’a évoqué les canines minces et longues, perçantes comme des aiguilles de notre chaton, et comment cela me faisait rire quand il me mordait parce que ça ne faisait pas mal du tout ! Je me suis dit que ce n’était probablement pas la meilleure réaction à avoir… j’ai probablement par inadvertance encourager la poursuite de ce comportement. Pas que ça soit devenu un énorme problème, juste que Clément a gardé l’habitude de mordre en jouant, délicatement en général, sauf quand il était très excité ou tanné.

Enfin, ce qui m’a le plus surprise de cette petite conversation, c’est que mon conjoint se souvient d’un bébé Clément timide et gêné dans son enfance, tandis que moi, je me souviens d’un chaton curieux, surexcité et demandant ! Et je pense que nos deux impressions sont justes et représentent en fait les différences entre nos interactions respectives avec Clément. Au début de notre vie avec Clément, étant étudiante, je passais plus de temps à la maison que mon conjoint et, donc, bébé chat s’est habituée à moi plus vite. Puis, il y a la différence de carrure. Mon conjoint étant plus imposant que moi, avec une voix grave dont Clement n’avait pas l’habitude étant né dans un foyer de femmes, je pense que chaton était un peu intimidé. Il s’est habitué avec le temps , mais a toujours conservé une certaine déférence envers mon conjoint qu’il n’affichait pas avec moi. Quoi qu’il a plus souvent grimpé et sauté sans invitation sur mon conjoint que sur moi… Une déférence parfois moqueuse ?

Ce fut un douillet moment de partage, ce bref échange sur la jeunesse de notre petit roi. Discuter ainsi permet de faire jaillir certains souvenirs bien ensevelis sous le poids des mois empilés et aussi de comparer notre perception et nos propres expériences distinctives de notre coquin de rouquin. J’espère que nous aurons l’envie de se remémorer Clément ensemble ainsi, bien que pour l’instant, ces partages sont encore rares. Chacun son rythme, chacun ses besoins dans cet apprentissage du deuil. En attendant, je me fie surtout à ma mémoire et aux photos que j’ai collectionnées pour vous pondre des Tranches de Miaougraphie de la vie de notre cher Clément avec parfois, l’apport de mon conjoint en mots et en images.

Parfois, Clément semblait être un tout autre chat quand mon conjoint me partageait ses dernières frasques en mon absence et pourtant, à travers tout cela, il était toujours notre Clément !