Leçon d’astronomie pour Clément

Deuil en cours
Qui l’eut crû ? On peut bien voir des aurores boréales de la ville de Québec, malgré la pollution lumineuse et la pleine lune scintillant de tous ses feux !! Oui, oui Clément, comme pour souligner ton départ depuis maintenant trois mois – c’est long trois mois sans toi -, la Dame a dansé au-dessus de la Basse-ville dans la nuit du 5 au 6 mai 2023, entre 23 h et 3 h, peut-être plus, je me suis couchée à ce point. Pas de couleur perçu à l’oeil, mais beaucoup de mouvement et de luminosité. Pas de photos qui a vraiment réussi à la capturer dans toute sa splendeur. Tout de même, ma théorie a été prouvée. Même en plein coeur de Québec, on peut admirer sa danse. Avec moins de paillettes et de froufrous peut-être, ce qui ne réduit pas tant l’importance du moment, sa symbolique.

Je t’imagine danser dans les cieux, virevolter entre les étoiles, tentant d’attraper les rubans lumineux que la dame laisse dans son sillage. Tu t’amuses follement ces nuits-là où elle est de sortie, n’est-ce pas ? Pas mal plus d’actions que d’attendre le passage d’un météorite à poursuivre…

Dire que nous aurions pu admirer ce spectacle ensemble si j’avais su, si j’avais pris la peine de faire mes recherches plus tôt. Ça fait longtemps que je rêve d’aurores boréales, depuis la veille de mon adolescence au moins. Je pensais sans doute que le hasard ferait les choses un jour… peut-être l’aurait-il fait, qui sait ? Néanmoins, pour réaliser certaines choses, ça aide de provoquer un peu le destin, de le bousculer un peu, au lieu de juste attendre qu’une occasion se présente. L’ironie ne m’échappe pas que je puisse en entrevoir de la maison où nous avons passé tant de soirées ensemble, mon chaton. Imagine les nuits de contemplation que nous aurions pu partager si j’avais su… En même temps, Clément, c’est surtout maintenant que j’ai besoin de ce petit remontant que la chasse aux aurores représente pour moi. Quelque chose de plus auquel m’accrocher, quelque chose d’infiniment plus grand que tout le reste. Cette chasse est un véritable éclat de joie dans la pénombre de mon quotidien endeuillé !

Je chasse les aurores comme tu chassais les ombres, pour le plaisir (si vain ?) de les observer et de tenter de les saisir au vol. Un jour, je te rejoindrai dans la grande valse des cieux, mon Mément… En attendant, amuse-toi bien, mais garde tes distances des astres lumineux qui y pullulent, ils sont bien plus brûlants que les chandelles qui te brûlaient le bout des moustaches quand tu t’en approchais trop. Je t’aime gros comme l’univers ! Mon amour est en constante expansion – mais n’implosera pas sur lui-même ne t’inquiète pas, bien que j’en ai eu parfois l’impression ces derniers temps. C’est la principale différence entre l’amour et l’univers… L’univers croîtra jusqu’à qu’il commence un jour à s’atrophier. L’amour, tant qu’il est nourri et soigné, grandit sans limite de temps ou d’espace.

Voilà ma petite leçon d’astronomie apprise en cette nuit de pleine lune fleurie !

Je ne pensais pas souligner les trois mois écoulés depuis le décès de Clément sur mon blog, mais les circonstances en ont décidé autrement… Le texte ci-dessous a été écrit juste avant de me coucher après avoir passé la soirée à sortir dehors, prendre des photos, rentrer à l’intérieur, importer les photos, douter, puis recommencer. J’ai décidé de le partager tel quel comme son style résonne avec celui du texte dans lequel je vous ai partagé la première fois que j’ai croisé l’horizon de la Douce Aurore lors de mes Pérégrinations vers l’Ouest. Cette fois-ci, j’ai décidé d’inclure en plus un peu de contexte général sur le phénomène afin de compléter cette leçon d’astronomie. Alors, les aurores boréales se produisent lorsque les vents générés par le soleil, dits vents solaires, atteignent la Terre avec une vitesse très rapide et qu’une partie de leurs particules sont déviées par le champ magnétique entourant la Terre et sont, en gros et sous certaines conditions, propulsés vers l’atmosphère terrestre où elles entrent en contact avec les gaz de l’atmosphère, engendrant des lueurs visibles. Je résume à partir d’informations partagées sur le groupe Facebook « Les Aurores du Québec » et sur le site Web AuroraMax.

Beaucoup de conditions doivent être réunies pour pouvoir les observer en allant d’abord de l’activité solaire et sa direction, à l’inclinaison de l’entrée des particules, à la couverture nuageuse, aux phases de la lune et sa luminosité, à la direction des vents déterminant où elles apparaîtront… Par chance, il y a des gens passionnés qui défrichent tout cela, en plus des sources officielles de prévision de météo spatiale. Suivre quelques chasseurs d’aurore permet de savoir quand les chances sont meilleures. Néanmoins, même un soir relativement tranquille peut connaître un bref épisode d’aurore boréale. Ça m’est arrivé de voir les aurores en activité sur la webcam d’un observatoire, tandis qu’il n’y avait aucun fil Facebook démarré sur aucun des groupes que je surveille de temps à autre.

À l’oeil nu, les couleurs de l’aurore boréale ne sont pas toujours visibles et d’autres facteurs comme la luminosité de la lune et la pollution lumineuse humaine peuvent diminuer les couleurs visibles, même pour la caméra. Comment faire la différence ? Dans un ciel assez dégagé, c’est assez facile. La forme, le volume, la texture des aurores n’est pas la même qu’un nuage ordinaire. C’est comme un voile brumeux accroché très haut dans le ciel. Ce voile peut être constituer de quelques bandes ou couvrir une bonne partie du ciel. J’ai vu les deux versions dans le courant de la nuit du 5 au 6 mai. Ses mouvements et sa vitesse de déplacement le distinguent aussi des nuages en général. Hier soir, les aurores se déplacaient assez vite. Au point où le temps que je ramasse mes trucs et que je marche le kilomètre environ séparant ma demeure de la côte la plus proche offrant un panorama avec vue plein nord, l’arc le plus visible est passé de derrière chez moi au nord à presqu’au-dessus de ma tête rendue sur la côte qui se situe au sud de chez moi. Autre indice, les étoiles peuvent être clairement perçues à travers. Sur certaines de mes photos, on peut d’ailleurs le voir. C’est quand même difficile parfois d’être sûr quand les aurores boréales se manifestent de cette façon, mais dans le cas de ma dernière rencontre, le fait qu’une tempête kP6 a été confirmée ainsi que sa visibilité à travers tout le sud du Québec aide à m’asssurer de ce que j’ai observé.

Je vous souhaite de pouvoir un jour admirer la dame tournoyée dans le ciel avec vos propres yeux. Moi, je continue de la surveiller espérant voir un peu plus de couleurs la prochaine fois, bien que les prochains mois ne sont pas les plus propices à son observation. À défaut de les voir en direct, il existe des webcams diffusant en direct qui permettent de les observer dont celle de Yellowknife du projet AuroraMax cité ci-dessous et celle d’Athabasca University. La première est malheureusement fermée pour l’été comme les nuit sont déjà trop courtes dans les Territoires du Nord-Ouest, mais il y a des archives disponibles de toutes les nuits. Il n’y a pas d’aurores enregistrés chaque nuit, mais par exemple, vous y trouverez le timelapse du 24 avril dernier de cette tempête majeure qui a rendu le phénomène visible un peu partout dans l’hémisphère nord (j’ai mis la vidéo en lien ci-dessous). La deuxième diffuse 24 heures sur 24, sans arrêt pour l’été. Donc, il n’est pas impossible d’apercevoir quelque chose dans la nuit albertaine.

Juste comme ça, il y aura possiblement de l’action dans la nuit du 7 au 8 mai, mais il est encore tôt pour se prononcer. La dame est capricieuse et change d’idée comme elle change de couleur. D’ailleurs, si on se fiait aux prévisions du début de la semaine, les chances d’en voir dans la nuit du 5 au 6 mai n’étaient pas très élevées, même en début de soirée, ça ne semblait pas convainquant. Ça change très rapidement ! J’ai appris à utiliser les prévisions publiées par le site Web de Météo spatiale Canada et j’ai vu déjà des moments où ça passe du calme vert au orange pâle de météo active en quinze minutes, bien que les prévisions pour les six prochaines heures ne prédisaient pas même de période agitée jaune, c’est pour dire (les couleurs réfèrent aux codes utilisés par Météo spatiale Canada) !

Ma chasse aux aurores qui a débuté quelque part entre février et mars représente pour moi, je pense, une quête d’espoir. Espoir qu’il y a plus, plus à vivre, plus à aimer, plus à découvrir. J’en avais bien besoin après qu’un pan important de ma vie se soit écroulé avec la mort de Clément. Je ne pense pas en faire mon dada, comme certains, juste un passe-temps qui s’ajoute à ma grande liste d’intérêts. Toutefois, j’admets que c’est facile pour moi de me laisser happer par cette course-poursuite nocturne enivrante. Enfin, nous verrons bien où ça me mènera. Pour l’instant, cela contribue à ramener la joie dans mon quotidien sans Clément et c’est tout ce qui compte.

17 réponses à « Leçon d’astronomie pour Clément »

  1. Merci pour vos photos ! 👍
    Je rêve d’en voir, des aurores boréales !!! A bientôt 😻

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    1. Un jour sûrement ! Une expérience unique à chaque fois 😊. Bonne soirée !

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  2. Je rêve aussi d’en voir 🙂
    Et c’est encore de fortes et émouvantes pensées sur ton chat d’amour que tu partages.

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    1. Je te le souhaite. 😸 Merci, ça vient du fond de mon coeur.

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  3. Une fort jolie leçon.

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    1. Merci ‘vy ! Heureuse de la partager avec vous.

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  4. Pour avoir perdu beaucoup de chats dans ma vie (je suis une dame de 75 ans) dont une persane qui a attendu ses 18 ans pour s’endormir de vieillesse le lendemain, je sais combien il est difficile de supporter ces absences suite à de longues années de partage. On les voit partout, on les imagine dans le monde où ils sont partis, ce qu’il font, s’il est vrai que le chat a 9 vies, s’ils sont plus heureux qu’avec nous. Le chat c’est l’harmonie et la beauté dans une maison et la liberté aussi car nul n’apprivoise un chat, c’est lui qui nous apprivoise à son mode de vie.
    J’ai perdu un chien aussi en août 2021 et c’est toujours l’enfer pour moi, je ne parviens pas à faire mon deuil de cet adorable Border qui m’a tellement donné.

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    1. ❤️ Merci ! Chaque deuil est différent et certains sont plus difficiles que d’autres… Je comprends ce que vous vivez !

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  5. Bonne nuit, est-ce vous le Canada ?

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    1. Oui, je suis bien au Canada. 🙂 Bonne nuit !

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      1. J’ai de la famille au Canada, des cousins, depuis au moins 60 ans. Bonne nuit

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      2. Ils sont en Colombie Britanique… et d’autres au Quebec.

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      3. C’est vaste le Canada. 🙂 Moi, je suis au Québec.

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      4. Québec un pays résolument tourné vers le futur. Je ne supporterais pas le déneigement tous les jours d’hiver. Mon cousin non plus. Il a divorcé et est rentré ur Montpellier…

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      5. « Mon pays, ce n’est pas un pays, c’est l’hiver. » comme chantait Gilles Vigneault. Par chance, j’aime beaucoup l’hiver, mais j’en conviens cette saison vient avec ses désagréments. 🙂

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  6. Avatar de christinenovalarue
    christinenovalarue

    🩵

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    1. Merci du passage Christine ! ⭐️

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