Miaougraphie de Clément

Tranche de Miaougraphie
En regardant ensemble une vidéo partagée sur un réseau social, je n’ai pas remarqué lequel, d’un chaton tentant d’interagir avec le dessin animé de Tom et Jerry (vraiment trop mimi), mon conjoint et moi avons échangé quelques souvenirs sur la jeunesse de Clément. C’est parti d’une exclamation de ma part sur le contraste présenté par ce chaton si intéressé par ce qui se passait à l’écran tandis que Clément, pendant ses quinze années auprès de nous, réagissait très peu à ce qui était sur écran. Ce n’est pas que notre royal félin se désintéressait totalement de tout mouvement sur un écran lumineux. Non, il avait même quelques émissions favorites, comme l’émission animée jeunesse Pocoyo où les personnages se détachent très clairement du fond perpétuellement blanc. Néanmoins, il a rarement tendu la patte à l’écran et, bien qu’il levait l’oreille à certains sons enregistrés, il ne miaulait pas plus en réponse. De là, mes pensées ont sauté au fait que Clément, par ailleurs, avait peu de réactions par rapport à son reflet sur la surface d’un miroir, ce à quoi mon conjoint a exprimé son désaccord.

Voilà, le contentieux est lié aux premiers mois de vie commune avec notre chaton dans notre tout premier appartement où il y avait un garde-robe avec portes miroirs double. C’est d’ailleurs le seul appartement où nous avons eu, à hauteur de chat, une surface réfléchissante. Alors, mon conjoint, lui, se rappelle que Clément était très intéressé par son reflet. Curieux, il cherchait l’autre chat, mais quand il ne le trouvait pas, il passait à sa prochaine distraction. Et en y réfléchissant, je me suis souvenue que c’était le cas. N’empêche que Clément interagissait peu avec ce reflet et c’était mon point principal. Il ne faisait pas le dos rond, ne levait ni sa patte de façon menaçante, ni ne battait le miroir. Au final, nous nous sommes entendus que, oui, Clément réagissait à son reflet, mais de façon modérée et peu interactive.

J’y ai repensé après notre brève discussion et je me suis rappelée qu’une des portes du garde-robe était presque toujours entrouverte. Pourquoi est-ce pertinent ? Eh bien, je me rappelle que Clément aimait beaucoup passer la tête pour jeter un oeil à l’intérieur du garde-robe et je pense, en rétrospective, que c’était dû à son propre reflet. Il regardait dans le garde-robe pour voir s’il y avait trace d’un autre chat. N’en trouvant pas, il passait son chemin rapidement. Quand la porte n’était pas ouverte, il tentait de l’ouvrir, mais si je me souviens bien, elle était trop lourde pour notre petit chaton. Dans ces cas-là, il se désintéressait au bout de quelques tentatives infructueuses d’ouvrir la porte pour y jeter un oeil.

Des fois, quand je comparais le comportement de Clément à ceux visibles dans des vidéos partagés sur le Web, je trouvais que mon chat paraîtrait à d’autres comme ennuyant et peu excitant. Je dis bien « paraîtrait » parce que je n’ai jamais trouvé bébé chat ennuyant. Il savait nous garder sur le qui-vive et était une source de divertissement et d’émerveillement continuelle pour mon conjoint et moi. Il l’était juste d’une façon qui n’était pas aussi spectaculaire que d’autres et, en fait, ça me dérangeait pas, c’était relativement plus reposant ainsi. Alors, Clément était un chat très attachant et il faisait parfois des mauvais coups. Il était surtout très affirmatif et redéfinissait les limites de son territoire constamment par ses comportements et ses habitudes de repos.

En fait, ses prouesses les plus spectaculaires ont eu lieu surtout à des moments peu opportuns pour les enregistrer… comme la chasse aux ombres décrites dans un autre de mes textes ou encore la course-poursuite après les phares de voiture. Dormir avec lui dans la chambre n’était pas toujours de tout repos durant ses années de jeunesse à Montréal. Les phares des voitures qui parfois se réflétaient sur les murs attiraient son attention et nombre de fois, il piquait un sprint et même bondissait pour tenter de les attraper, parfois de façon très acrobatique et surtout, très surprenante. Entre la noirceur requise pour que les phares illuminent bien quelque point du mur et notre état ensommeillé, les conditions optimales n’étaient pas réunis pour immortaliser cela en image. Dans notre appartement actuel, comme nous habitons sur une rue à sens unique, il y avait peu de reflets de phares de voitures et donc, c’était plus tranquille, de ce côté-là du moins.