Deuil en cours et plus encore…
Tourner la page, un mois de plus d’écoulé. À chaque mois que je tourne ton cha-lendrier, Clément-chou, je semble trouver cela plus difficile. Comme si l’acte de tourner la page équivalait à dire aurevoir à un de tes aspects. Mai représentait ton côté doux et sucré. Juin représente ta volonté de fer (et de contrôler le plus possible)… J’imagine que ça signifie que j’ai bien monté ton calendrier, il te ressemble ! Toutefois, cela donne une dimension symbolique au tournant de chaque mois qui sembler s’alourdir avec le temps. Le 1er juin, quand j’ai proposé de tourner le calendrier, je me sentais vaillante et d’humeur stable, et pourtant, entre la proposition et le geste, mon état a vacillé. Peut-être ma phrase rituelle qui accompagne le changement de mois où je dis littéralement aurevoir à la photo et son thème du mois terminé amplifie-t-elle l’effet.

Devrais-je altérer légèrement le rituel en mettant de côté ces mots ? Ce rituel me semble trop important pour le changer, mais force est d’admettre qu’il est difficile à maintenir. J’avais à peine commencer à dire aurevoir à mai que les sanglots ont monté. Je devais être incompréhensible, mais mon conjoint est tellement habitué qu’il a dû comprendre entre les larmes. En même temps, si ce rituel semble souligner la distance qui nous sépare de plus en plus, Clément, je sens malgré tout que je m’habitue tranquillement à la vie sans toi et cette sensation est difficile à accepter. Le temps où tu te pavanais à travers l’appartement, où tu reposais ton noble derrière où ça te chantait, où tu glissais ton corps sur nos pieds à ta guise, semble de plus en plus lointain, souvenir d’une toute autre vie.
J’ai parfois de la difficulté à digérer ma propre capacité à m’adapter. N’empêche, mon Mément, je sais que m’habituer n’équivaut ni à ne plus m’ennuyer de toi, ni à ne plus être triste du tout. C’est juste que mon quotidien a trouvé un nouveau rythme, sans toi… mais pas vraiment sans toi ! Il est vrai que je ne peux plus te ramasser dans mes bras et t’installer dans la pièce de l’appartement où je m’occupe (avec plus ou moins de succès à te convaincre de rester auprès de moi), que je n’ai plus à surveiller les stocks de litière et de croquettes pour toi, que je ne te déplace plus avec mes pieds quand je tourne et me retourne lorsque je cherche le sommeil. Toutefois, j’ai trouvé d’autres moyens de te garder une place dans mon quotidien : en assemblant des mots pour décrire tout ce que je ressens pour toi, sans toi ; en racontant tes frasques ; ainsi qu’en traçant tes traits royaux et tes motifs chatoyants. Je suis contente de t’avoir trouvé cette place dans ma vie, même si je préférais que tu occupes celle d’avant.
Décidément, le début du mois est une période douloureuse entre l’accueil d’un nouveau mois sans ta présence physique et le rappel de ton euthanasie. Plus que quelques jours avant qu’un autre mois complet se soit écoulé depuis l’événement…
Il y a des moments, il y a des sujets, qui sont plus faciles à aborder lorsque je les adresse directement à Clément. C’est toujours une question à savoir si je les publie tel quel ou si je les modifie pour l’adresser comme absent, mais justement, si je m’adresse directement à lui parfois, c’est que j’ai besoin de sentir sa présence. Alors, j’opte pour partager le texte tel quel avec juste les corrections et les ajustements requis, parce qu’entendons-nous, dans le vif, mes textes ne sont pas dénués de fautes, d’erreurs et de syntaxe douteuse bien qu’en général, je passe plus de temps à les relire pour m’assurer que tout va avec le sens et la langue qu’à apporter des modifications.
Ma démarche autour de la Miaougraphie de Clément se veut authentique, sincère et explicite. Je ne me censure rarement, même si parfois, je me questionne sur la pertinence d’un sujet ou d’un thème comme quand j’ai publié sur mon envie de rien faire. Est-ce que c’était vraiment lié à mon deuil ou non ? Jusqu’à quel point ? Mais voilà, le deuil, ça touche d’une façon ou d’une autre tous les aspects du quotidien. Un peu comme si, après le décès de Clément, un filtre s’était interposé entre mes sens et le monde qui m’entoure. L’absence de Clément et tout ce qui vient avec teintent à un niveau variable mes activités, mes humeurs et mes pensées. Alors, je ne me prive pas d’explorer toutes les avenues qui se présentent à moi. Parfois, ça donne simplement des textes plus décalés du reste.
Ce qui m’amène à mon deuxième sujet en ce début de juin. Le défi de mon titre ne réfère pas seulement au défi de vivre un nouveau mois sans Clément. En fait, j’ai décidé de participer à l’édition 2023 du Mois anglais, challenge initié par Martine de Plaisirs à cultiver, Lou de My Lou books et Cryssilda de Voyager… lire… et organisé cette année par Martine et Lou. Je ne pense pas faire énormément de publications sur comment je relève ce défi, mais assez pour dire que j’ai participé et vous partager de quelles façons. Alors, qu’est-ce que le mois anglais ? En très succinct, c’est un rendez-vous pour échanger sur des lectures, des films, des séries, des récits de voyage, des artistes en lien avec l’Angleterre, même la cuisine.
Je ne pensais pas participer à un défi littéraire ou culturel de si tôt, mais quand j’ai pris connaissance de ce challenge que je n’ai jamais fait, j’ai trouvé qu’il rejoignait certains de mes objectifs pour les prochaines semaines. J’ai parlé ici et là que depuis la mort de Clément, je lis beaucoup moins. Mai a été mon mois le plus « sec » depuis des lustres côté lecture, du moins en romans, BDs et autres ouvrages écrits. Bilan de mai : six livres en tout et pour tout, dont quatre BDs. Toutefois, je me suis rendue compte dernièrement que ce n’est pas tout à fait vrai que je lis moins, je lis en fait différemment qu’avant. Depuis mars, je lis énormément de publications sur la blogosphère. La lecture fait donc toujours partie de mon quotidien, mais d’une autre façon. Tout de même, j’aimerais lire un peu plus de romans, d’albums, de BDs, d’écrits sur papier, bien que je ne vise pas revenir à ma moyenne antérieure qui orbitait autour de vingt ouvrages lues par mois. Mon quotidien a trop changé pour revenir à ce niveau dans un avenir rapproché et surtout, je n’ai pas envie de réduire le temps passé sur certaines des activités que j’ai adoptées suivant le décès de bébé chat, comme mon blog et le dessin.
Dans ce but de lire plus de livres, je me suis fixée un objectif de pages par jour depuis deux semaines environ, soit cinquante pages, ce qui me paraissait un nombre assez raisonnable. Quand j’ai recommencé à lire régulièrement, il y a plus de cinq ans déjà, j’avais utilisé cette méthode et ça avait bien fonctionné. Jusqu’à maintenant, je n’ai pas atteint tous les jours cet objectif de cinquante pages, pas même en moyenne répartie sur sept jours. Alors, je considérais d’autres options qui pourraient également m’encourager à dédier plus de temps aux livres et je me suis rappelée que quand j’ai recommencé à lire, je lisais principalement des auteurs qui m’étaient familiers et relisais mes classiques, entre autres Tolkien, Philip Pullman, Lucy Maud Montgomery et Jules Verne avec quelques découvertes récentes comme Madeleine L’Engle et Terry Pratchett. Comparé à la liste de lecture que j’avais élaboré avant que le drame ne survienne en février, ça n’a rien à voir. Dans les derniers mois, les quelques oeuvres que j’ai lus étaient principalement des nouveaux auteurs, des genres moins familiers, des thèmes assez particuliers ce qui, je pense, a nui à me replonger dans la littérature. Ainsi, j’en étais arrivée à la conclusion qu’inclure mes auteurs chouchous, des genres qui me sont plus familiers et des relectures pourraient m’aider à trouver un nouveau rythme de lecture qui me convienne.
Et puis, pouf ! Sur le blog Light & Smell, je tombe sur son programme en vue du Mois anglais 2023 qui se déroule en juin. Ah quel hasard ! Plusieurs de mes classiques et chouchous sont d’origine britannique… En plus, j’apprécie énormément la scène culturelle britannique. Le Canada faisant partie du Commonwealth, nous avons quand même accès facilement ici à plusieurs pans de la production culturelle littéraire et télévisuelle britannique. De plus, mon conjoint qui a grandi avec plusieurs séries télé iconiques, comme Faulty tower, Are you being served ?, les Classic Dr Who et Red Dwarf, il m’a introduit à plusieurs de ces séries et nous en avons découvert d’autres ensembles comme Midsomer Murders, Doc Martin, The Detectorists, Spaced… et bon, la liste pourrait s’étirer encore un bout. Donc, j’ai tout de suite trouvé le challenge du mois anglais très inspirant. J’ai quand même hésité à participer. Étais-je prête à me lancer dans un défi thématique ? Et même, est-ce que je voulais vraiment partager ma participation sur mon blog ? Je me suis vite rendue compte que le challenge est peu contraignant et qu’il pourrait m’être utile pour cadrer non seulement mes objectifs de lecture, mais aussi culturels pour le mois de juin !
Voilà, en gros, ce qui m’a décidé à me lancer ; les motivations sous-jacentes à ma participation pour ce mois anglais. Au niveau du blog, ce que ma participation au mois anglais signifie, c’est que je partagerai au moins deux ou trois autres publications dans le courant du mois de juin pour vous informer sur le processus, mes découvertes et mes expériences en lien avec le challenge. Peut-être qu’il y en aura un peu plus, mais je ne me mets pas de pression. J’ai créé une nouvelle catégorie nommée « Défi culturel », parce que cela pourrait inclure plus que le mois anglais, et une étiquette « Mois anglais 2023 » pour faciliter le repérage des publications en lien avec ce défi spécifiquement. Dans la journée de dimanche ou au plus tard, lundi, je vous partagerai mes idées pour bien remplir mon mois anglais 2023 !





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