Miaougraphie de Clément

Tranche de Miaougraphie
Août a souvent été synonyme de grands voyages et les voyages n’étaient pas un événement joyeux pour Clément. Pour mon conjoint et moi, les préparatifs de départ s’accompagnaient souvent d’un brin d’anxiété de séparation. Mon premier grand voyage à vie a d’ailleurs eu lieu durant le premier été de Clément, un voyage qui me mènerait de Montréal à Vancouver en bus et en avion, presque d’un bout à l’autre du Canada. Il n’était pas question d’apporter Clément avec nous parce que nous avions prévu faire l’aller-retour en autobus, ce qui est très long, même pour un humain (deux jours et demi pour aller jusqu’en Alberta, notre premier arrêt). Le plan a changé en cours de route pour le retour, mais ça, c’est une autre histoire. Même avec un autre mode de transport, nous n’aurions sûrement pas voyagé avec lui. Clément chaton bougeait tellement, il n’était pas de tout repos à la maison, alors, l’idée de l’emmener avec nous ne nous aurait même pas effleuré l’esprit. Par chance, nous avions de bonnes candidates pour le garder, mes deux jeunes soeurs venaient d’emménager à Montréal à une distance facilement franchissable de notre appartement et pouvaient donc venir veiller sur bébé chat en notre absence. Rassurant au moins, n’empêche qu’une chance que le voyage ne durait que deux semaines, parce que peu après qu’une semaine se soit écoulée depuis notre départ, j’ai commencé à avoir le mal du pays, autant qu’on peut le ressentir sans quitter le dit pays (c’est tellement vaste le Canada)…

Après cette grande virée, nous n’avions pas prévu d’autres longs séjours pour un moment. Un court voyage en Colombie-Britannique et un autre dans les Maritimes (toute première visite à l’île du Prince-Édouard pour moi), chacun de quelques jours seulement, auraient dû être nos seules escapades de l’année 2009. Cependant, voilà qu’une opportunité en or nous fût présentée sur un plateau d’argent, nous donnant un mode de transport quasi gratuit pour l’aller (juste à payer l’essence) et une destination, Calgary, Alberta. Un road trip se profilait donc à l’horizon pour août 2009, d’une durée d’au moins deux semaines. Si la perspective de pouvoir visiter un peu plus en profondeur quelques coins du Canada m’enivrait, j’appréhendais celle de laisser Clément seul à nouveau. Tout de même, nous pouvions compter encore une fois sur mes soeurs pour aller visiter Clément en notre absence et passer du temps avec lui. Comme si ce service n’était pas déjà énorme, mes soeurs me réservaient une autre surprise pour mon anniversaire qui avait lieu à quelques jours du départ. Sachant que je m’ennuierais de mon chaton durant le voyage, elles ont eu la bonne idée de m’offrir en cadeau une peluche chat presque jumelle de Clément avec ses grands yeux, son pelage rayé orange et un nom aptement choisi. C’est ainsi qu’à la veille du grand départ pour de nouvelles aventures dans l’Ouest, Clément II s’est joint à notre petit équipage.

Si Clément, premier du nom, ne serait pas de la partie pour ce road trip vers l’Ouest, Clément II, lui, pourrait nous accompagner et engranger tout pleins de souvenirs pour les ramener à son presque jumeau. Il demeure que cette peluche était avant tout présente durant ce périple pour me rassurer ; en le câlinant et le flattant, je pensais à bébé chat qui nous attendait tranquillement à la maison. Clément II nous a ainsi accompagné dans nos pérégrinations vers l’Ouest en 2009, de Montréal aux Kootenays, en Colombie-Britannique. Il a vu avec nous une partie des grands lacs, traversé la frontière canado-américaine pour une brève excursion dans le Minnesota, admiré les collines roulantes du sud des Prairies et contemplé les majestueux sommets des Rocheuses. Notre premier roadtrip fut épique. Je vous inclus ci-dessus quelques photos du voyage initiatique de Clément II.

Le grand départ – De Montréal vers l’Ouest

À travers les Prairies canadiennes (Manitoba, Saskatchewan, Alberta), dont un petit tour dans les Badlands en Alberta

La traversée des Rocheuses (Colombie-Britannique et Alberta)

Notre périple vers l’Ouest canadien d’août 2009 fut le premier d’une série de petites et grandes excursions auxquelles Clément II prit part, au nom de son souverain félin. Clément II devint en quelque sorte le proxy permettant à notre chat de voyager un peu partout à travers le pays et même aux États-Unis. Je n’ai pas toujours traîné Clément II avec moi, selon le mode de transport emprunté et la durée du séjour (plus c’est court, moins ça paraissait important), et puis, bébé chat semblait s’être attaché tellement à son jumeau avec le temps que de proxy de voyage, il était devenu proxy de compagnie pour combler nos absences occasionnelles. C’est aussi difficile de me rappeler les fois où je l’ai apporté avec moi, des fois où je l’ai laissé à la maison, parce que je ne le prenais pas toujours en photo. Entre l’habitude qui s’est installé de l’avoir avec nous en voyage et la quantité de photos prises lors de voyages précédents, surtout lorsque nous retournions en terrain connu, ça devenait moins important de l’inclure dans les photos. Surtout que son rôle principal auprès de moi en était un de soutien moral, tandis que pour ses fonctions d’explorateur du roi, il n’avait besoin que de récolter les odeurs des lieux visités. Notre Clément n’avait que faire de photos de voyage, un rapport olfactif lui suffisait amplement.

Je pensais vous inclure quelques photos du deuxième voyage vers l’Ouest de Clément II, mais je trouve qu’au final, il y en a déjà beaucoup juste avec le premier. J’y reviendrai un autre jour. Je peux facilement tirer quelques chapitres des multiples pérégrinations de cette peluche. Ça me donnera l’occasion de plonger dans mes archives et de vous partager quelques impressions de mes voyages des quinze dernières années. Maintenant que notre petit roi n’est plus, Clément II prendra-t-il sa retraite en tant qu’explorateur ? C’est une bonne question qu’il est encore un peu trop tôt pour répondre. Je pense que j’aime l’idée de continuer de voyager avec ce petit compagnon de peluche qui me rattachera toujours à notre vieux chaton adoré. Alors, ses jours d’exploration ne sont peut-être pas terminés.