Miaougraphie de Clément

Deuil en mode pause estivale
(Pour la première partie, voir le billet précédent)

L’Exporail était notre destination principale, de par avec une visite auprès de ma mère, et c’est cette épisode de notre séjour en Montérégie que j’ai envie d’approfondir un peu. C’était notre première visite de ce musée ferroviaire qui se situe pourtant qu’à une trentaine de minutes de chez ma mère et qui me tente depuis presque quinze ans déjà, depuis que j’ai appris qu’un tel lieu existait à proximité, relative, de moi ! Alors, ici, il faut savoir que j’adore les trains. Je ne suis pas pour autant une experte sur les sujets d’histoire et de mécanique ferroviaire, mais ce n’est pas par manque d’intérêt, juste une question de temps et de priorités.

Durant mes études urbanistiques, je me suis particulièrement intéressé à la question des transports, de la mobilité et de l’accessibilité, et c’est à cette époque que j’ai découvert l’existence de l’Exporail, que j’ai aussitôt ajouté dans ma liste mentale de lieux que je voulais absolument visiter. Pourquoi cela a-t-il pris autant de temps avant que je m’y rende ? Honnêtement, je ne saurais trop dire, bien que le fait que c’était une note mentale seulement et que donc, je n’y pensais pas fréquemment quand nous étions relativement dans le coin, joue sans doute, s’ajoutant à cela un mélange de temps et argent limité durant les études, puis un manque de connaissance de cette partie de la Montérégie. Bref, l’important, c’est que cette année en 2023, j’avais pris la résolution de visiter l’Exporail enfin ; c’était par ailleurs le seul gros objectif de vacances que j’avais établi d’avance. Je suis tellement heureuse d’avoir arpenté ce magnifique lieu de culture et d’histoire. Je vous l’ai écrit hier, ça a été un coup de coeur. Mes attentes étaient hautes, et elles ont été excédées !

D’abord, la raison de notre rapide départ de la maison était qu’en vérifiant les coûts d’admission à nouveau, j’ai réalisé que le musée ferroviaire est un des musées québécois ouvrant ses portes gratuitement aux résidents du Québec le premier dimanche de chaque mois. Au moment de consulter ses informations, nous étions à moins de deux jours du premier dimanche de septembre. Difficile de dire non à cette opportunité, même s’il y aurait sûrement beaucoup de monde sur le site le jour même. Finalement, il y avait du monde, il fallait faire la queue pour entrer (plus ou moins une demi-heure en arrivant midi passé pour nous), néanmoins, une fois sur le site, qui est très grand avec une importante partie extérieure, on ne sentait pas la foule, diluée entre les différents lieux et attractions. Si l’admission était gratuite pour nous cette journée-là, les attractions ne l’étaient pas, mais leur coût était très modique ( 2 $ par personne par balade). Être entré sur le site plus tôt, nous aurions peut-être pris des billets pour chaque train (il y a un train miniature qui fait une boucle en huit, un train passager qui fait un aller-retour d’une quinzaine de minutes à l’arrière du site et un trolley qui fait le tour du site). Toutefois, tenant compte du fait que c’était notre première visite et que je voulais voir le plus possible du site, nous avons opté pour l’aller-retour dans le train passager de 14 h (et le train était à l’heure, oui oui !) et mon conjoint a opté pour l’activité du simulateur de conduite de locomotive, une autre attraction payante (3 x 5 minutes pour 5 $) pour 15 h. Il était passé 13 h quand nous sommes entrés sur le site finalement.

Je tenterai de vous résumer les grandes lignes de cette visite, mon but n’étant pas de jouer les guides touristique, mais de partager avec vous mes impressions d’un des moments particulièrement magiques de notre courte escapade. Des trains en voulez-vous, ils en ont ! De bien des époques ; de toutes les tailles : des miniatures faits de Lego dans la version Lego du site de l’Exporail exposé sur place ou de plastique et de métal qui arpentaient l’impressionnant diorama, jusqu’aux locomotives géantes, haute de plus de deux étages ; des interurbains, des banlieusards, des urbains (tramways et trolleys), des commerciaux, sans oublier les trunks et tricycles qui ont servi à l’entretien des rails ; de partout au Canada et même d’ailleurs, dont une locomotive et un wagon du SNCF ; du luxe autant que des wagons à bestiaux. J’ai trouvé leur présentation représentative de la place que les trains ont occupé et occupent toujours dans différents aspects de nos sociétés, que ce soit pour les déplacements quotidiens ou les longues-distances, son rôle dans l’occupation territoriale (en Amérique du Nord, le train a joué un important rôle dans l’ouverture de plusieurs régions à la colonisation), pour le transport des marchandises et le développement industriel, pour les conditions affrontés par le train… Là-dessus, j’ai aimé admirer le train-souffleuse de neige et la locomotive avec une pelle frontale énorme.

Je ne saurais vous dire de quand la locomotive du SNCF datait, pas trop récent c’est certain. S’il y a une chose que je dois vous confier par rapport à ma visite, c’est que j’étais tellement obnibulée par les trains et leurs machineries, par tous les détails visibles, et par la prise de photos, qu’au final, j’ai peu lu les panneaux d’interprétation. Il y avait juste tant à voir et à vivre sur le site qu’un après-midi, ce n’est pas tout à fait assez. Je compte y retourner un jour, peut-être un samedi, espérant avoir la chance de voir le John Molson faire son tour, l’élégante locomotive à vapeur que nous avons pu admirer au moins immobile lors de notre passage. C’est une réplique, mais très belle et fonctionnelle, apparemment. Bien que j’aie fréquemment pris le train avec Via Rail, entre Ottawa et Québec, et même jusqu’à Gaspé une fois, quand le train se rendait encore jusque là-bas, j’étais bien contente de faire un petit tour de train. Pourtant, ce n’est pas le tour le plus scénique que j’aie jamais pris. Il faut dire que j’éprouve toujours une certaine satisfaction à m’asseoir dans un train, à sentir les légers cahottements lorsqu’il se met en mouvement. Je ne m’en tanne pas !

Avant la balade en train, nous avons eu la chance aussi d’assister à la démonstration du fonctionnement du pont tournant, ce dispositif servant à tourner des locomotives très lourdes dans un espace réduit comme dans une cour de réparation permettant ainsi de changer leur direction à la force humaine (et d’un pivot bien conçu ;)). Les visiteurs étaients invités à participer à la démonstration, quelques-uns à la fois, et une fois lancé, même un enfant de quatre-cinq ans pouvait pousser le pont tournant sans effort. Bon, on ne l’a pas vu tourner avec une locomotive de plusieurs centaines de tonnes dessus, mais le pont tournant lui-même pèse plusieurs tonnes, j’oublie exactement son poids. La chance vient surtout du fait que nous avons assisté à une des dernières démonstrations de la journée, comme presque toutes les suivantes ont été annulées à cause de la température élevée et que je n’avais pas prévu commencer notre visite par là. Cependant, en passant devant et constatant que des gens avaient commencé à s’assembler, j’ai réalisé que la démonstration commençait dans moins de deux minutes et que nous avions assez de temps pour en profiter un brin avant de se rendre au point de départ pour notre promenade en train.

Mon conjoint a adoré le simulateur de conduite d’une locomotive moderne, qui utilise le vrai logiciel dont la compagnie canadienne de chemins de fer CN se sert pour la formation et se base sur un parcours réel entre Brockville et Kingston, en Ontario. Moi, je me suis contentée de faire semblant de conduire de véritables locomotives immobiles. Bien que toutes les locomotives et wagons que le musée expose ne sont pas accessibles pour monter dessus et visiter l’intérieur, il y en avait une trentaine au moins qu’on peut visiter de fonds en comble dont un trolley dont la sonnette fonctionnait encore et je me suis fait plaisir à enfoncer la petite pédale pour la faire résonner quelques fois. Il y a même une fosse où on peut circuler en-dessous d’un des trains, mais nous n’avons pas eu le temps d’y faire un tour. Je pourrais aller dans le menu détails et vous raconter minute par minute notre visite de l’Exporail tellement j’ai apprécié celle-ci, mais je vais garder cette version pour mon journal personnel. Une chose que j’ai apprécié sont les éléments de décor qui, sans être très nombreux, nous longent vraiment dans l’ambiance que ce soit celle urbaine d’un trajet de tramway ou celle d’une gare de passagers. Panneaux de signalisation, luminaires, bancs, chariot à bagages, et j’en passe ! Le contexte est bien posé et j’ai vraiment adoré cette attention aux détails.

Notre expérience s’est conclu par un tour dans la boutique de souvenirs dont la sélection était plus que satisfaisante. C’était encore une fois, tout train et chemin de fer, incluant même des jeux comme le très connu Ticket to ride (notez que je n’ai jamais joué à ce jeu) ou encore des puzzles dont quelques-uns liés à l’univers d’Harry Potter. J’ai particulièrement apprécié la sélection de livres sur les trains, malgré que la majorité était en anglais. Il y avait de nombreux ouvrages documentaires, ainsi que de la fiction en lien avec les trains. Je n’ai pourtant pas rapporté de livres de cette expédition, nous en étions encore au début de notre séjour et j’ai été raisonnable niveau budget. La prochaine fois que j’y retourne, je devrais prévoir un budget juste pour les livres :D.

En préparant ce billet, j’ai découvert les autres activités offertes durant l’année et j’ai bien envie d’y retourner cet hiver déjà pour voir leur activité spéciale sur les trains d’hiver. En tout cas, je ne vous dis pas comment cela a été difficile de choisir quelques photos seulement pour acccompagner mon compte-rendu de cette super visite. Par chance, plusieurs photos étaient flous, réduisant le bassin de potentiels. J’évitais d’utiliser le flash, mais les conditions d’éclairage n’étaient pas toujours top et bon, je n’allais pas perdre trop de temps à jouer avec mes réglages chaque fois. N’empêche que j’ai une grande quantité de photos. J’en partagerai sûrement d’autres sur Instagram, quoi qu’au final, la sélection ci-présente donne un assez bon aperçu de ce qu’on trouve à l’Exporail !

Pour la fin de notre petite virée hors de la maison et les derniers jours de vacances, cela est en préparation et suivra probablement d’ici dimanche, à moins que j’aille envie de vous partager entre chose entre-temps. Si vous avez des recommandations de lieux intéressants pour l’histoire et la culture ferroviaire, peu importe où dans le monde, je suis preneuse !