Miaougraphie de Clément

Deuil en cours

Après avoir hésité à s’installer, l’hiver a posé ses valises dans mon coin et, au vu de tous les bagages qu’il transporte, il est là pour rester un long moment. Nous avons enfin une belle couette de neige qui recouvre tout ou presque et le froid a suivi quelques jours après, pas aussi polaire qu’il peut l’être (définitivement pas les températures glaciales qu’a connu l’Alberta il y a peu), mais quand même des -20 degrés Celsius la nuit, sans tenir compte du vent, avec des maximums pour certains jours de -15. L’hiver est donc enfin arrivé et il est temps que je vous partage comment je compte affronter ce premier hiver qui se déroulera entièrement sans Clément.

Préparer mon plan a été un exercice plus ardu que j’anticipais. Quand je songeais à l’élaboration de ce quatrième programme saisonnier, je m’attendais à quelque chose de plus défini semblable à celui de l’automne avec des objectifs assez mesurables. J’avais déjà des idées pour concocter ce programme avant la fin de l’automne, pourtant, les rassembler dans un tout ayant une certaine cohésion a été beaucoup plus difficile que lors des précédents plans saisonniers. J’admets qu’il y a eu des ajustements à faire compte tenu de circonstances externes et ça a dû jouer un rôle. Cependant, je ne peux m’empêcher de penser que c’est aussi en partie dû au fait que cet hiver 2024 représente la dernière saison à traverser au complet pour la toute première fois sans notre vieux chaton. En dressant ce plan, je me suis rendue compte qu’une approche plus ouverte et flexible me conviendrait sûrement mieux comme je ne sais trop à quoi m’attendre pour cet hiver et que je préfère une formule que je peux mieux adapter à mes besoins du moment. Après les balbutiements de plan pour survivre à un printemps entier sans Clément, suivi d’un programme complet pour profiter de l’été sans lui et un autre pour l’automne, voilà un genre de plan pour l’hiver. Vous verrez, je n’ai pas identifié d’objectifs précis ou mesurables cette fois, je n’ai pas non plus choisi de volets spécifiques que je souhaite adresser. C’est un plan plutôt général que j’ai divisé en trois parties.

Souhait pour un hiver festif

Je vous ai mentionné déjà que j’avais eu l’idée, l’envie d’un thème festif pour cet hiver, pas festif dans le sens de célébration de la fin de la vie de notre petit roi, mais dans le sens de faire durer un peu les plaisirs et la magie des Fêtes au-delà du début de janvier. Je pense que cette envie est associée aussi au fait que les Fêtes m’évoquent souvent une certaine mélancolie nostalgique qui ne ternit pas pour autant, en général, ma joie. Avec ce qui se profile à l’horizon cet hiver pour moi, c’est on ne peut plus approprié. Mais voilà, je me suis posée la question de qu’est-ce qui rendrait cet hiver festif, qu’est-ce qui permettrait de prolonger quelque peu l’esprit des Fêtes, sans tomber totalement dans une thématique de « C’est Noël à tous les jours ». Parce que j’ai beau adoré Noël, je ne sens pas le besoin de le fêter à tous les jours. J’apprécie en général le côté spécial de célébrer chaque moment à une période déterminée. Même si j’aime fêter longtemps, toute occasion spéciale a sa fin pour l’année en cours quand même. Malgré tout, des éléments typiques des Fêtes de fin d’année apparaissent dans mon plan pour un hiver festif comme prolonger le visionnement des films de Noël et les lectures saisonnières ainsi que laisser quelques décorations pour une partie, voire la majorité de l’hiver. Toutes des choses que je fais déjà depuis le début du mois de janvier. D’ailleurs, mon dernier film vu vendredi soir est A Heidelberg Holiday, mon livre en cours en ce moment est Les ours mal léchés s’apprivoisent à Noël et, à part le sapin, la plupart des décorations sont encore en place chez moi. Je pensais en retirer certaines déjà, mais finalement, je n’ai pas eu envie d’en retirer plus pour l’instant (et même le sapin a été « remplacé » par cet arbre-livre que je vous ai présenté un peu plus tôt dans mon programme du Cold Winter Challenge).

Au-delà de ces éléments, j’ai bloqué un temps à chercher ce qui pourrait rendre cet hiver festif au-delà des éléments fortement liés à Noël. Au final, je me suis rendue compte de ces choses qui me mettent dans l’ambiance des Fêtes : décorations, musique, bricolage, gourmandises et divertissement. J’ai ensuite réalisé que la musique n’a pas besoin d’être dans la thématique des Fêtes pour faire la fête, même chose pour le bricolage ou les gourmandises. L’important, c’est plus d’incorporer des instants de magie un peu fougueuse à mon quotidien endeuillé. Pourquoi pas une soirée dansante dans le salon ? Ou encore un train en pain d’épices ? Ou une soirée popcorn et Netflix avec un mini-bar à chocolat chaud ? Ou bien une deuxième galette partagée avec des ami-es (comme il est de coutume apparemment, bien que je n’étais pas familière avec celle-ci avant cette année) ? Tout d’un coup, j’ai pleins d’idées de ce que je pourrais faire pour rendre cet hiver festif, trop même, je n’arriverai pas à tout faire en deux mois ! Toutefois, j’ai plusieurs pistes de comment je peux ajouter une touche festive à cet hiver qui s’annonçait autrement morose et rude, sans oublier que j’aimerais également profiter de ce que l’hiver offre par des activités typiquement hivernales comme le patin, la raquette, ou juste jouer dans la neige. Avec toutes ces idées qui pullulent et ne sachant trop ce dont j’aurai envie, voire ce dont j’aurai besoin, je ne me fixe pas de liste détaillée d’activités et de moments à cocher. Je préfère m’en tenir à une intention, celle de vivre au moins un moment festif par semaine, au-delà des lectures et des films. Ce moment, je pourrai le passer seule, avec mon conjoint, entre ami-es ou en famille, en espérant qu’il y en aura au moins quelques-uns de partagés ; je n’ai pas envie de passer un hiver totalement encabannée.

Envie de souligner le temps qui s’écoule

Le temps file, même si j’ai l’impression qu’il s’égrène de peine et de misère depuis le début du mois de janvier, il ne reste que deux semaines et un peu avant l’avénement du jour commémorant l’extinction de Clément. Je pressens que l’hiver sera un peu coupé en deux entre avant la nuit du 5-6 février et après cette nuit-là. Il y a quoi faire pour me préparer au retour de cette date fatidique et pour la souligner aussi. Puis, ce qui suivra le retour de ce jour. Je ne peux donc pas dresser de plan pour l’hiver sans considérer ces incontournables qui viennent avec le passage d’un an depuis la mort de Clément. Nous n’avons pas encore d’idée précise de ce que nous voulons faire pour souligner le tout, mon conjoint et moi, mais c’est certain que nous poserons quelques gestes et prendront le temps de vivre le tout. J’ai commencé à y réfléchir, ça arrivera rapidement, je le sais trop bien. D’ici la fin du mois de janvier, ce sera probablement décidé.

Le temps qui passe signifie aussi que je dois préparer les nouveaux calendriers pour 2024, je vous en reparlerai certainement prochainement. Je suis consciente également qu’il y a des choses que nous n’avons pas fait, pas remisé depuis la mort de Clément ; son bol de bouffe est encore sorti, une des dernières couvertures sur laquelle il a dormi n’a pas été lavée, son tapis rouge n’a pas été nettoyé autrement que légèrement secoué et balayé, certains de ses jouets traînent encore quelque part… Je ne dis pas que tout sera fait avant le 6 février, ou même la fin de l’hiver, seulement je pense que cette saison sera l’occasion de se pencher sur ces gestes qu’il reste à poser, quand et comment nous allons les approcher. En revanche, la mi-février marquera le premier anniversaire de la Miaougraphie de Clément et ça sens le temps de quelques rétrospectives. J’ai plusieurs idées de ce que je souhaite souligner suivant une année à tenir ce blog, mais encore là, je verrai selon le temps que j’ai à y dédier, l’envie et mes besoins immédiats. Il y aura quelques trucs certainement, je ne m’avancerai pas sur leur nature ou leur quantité pour l’instant. Chose certaine, il y a quelques passages obligatoires que je devrai traverser cet hiver, certains un peu moins tristes que d’autres, et c’est un peu l’idée générale derrière ce plan de me préparer du mieux que je peux, puisque malgré le thème festif que je souhaite imposer à cet hiver, je m’attends à vivre des émotions intenses durant la saison en cours.

Besoin de contrer un hiver de chagrin

La dernière partie de mon plan est justement d’essayer de me tisser un cocon doux et soyeux pour amortir les chocs à venir en me tournant vers ces choses qui me réconfortent et m’apaisent. Dans les mois passés depuis la création de la Miaougraphie de Clément, j’ai identifié de nombreuses sources de réconfort et de bien-être pour moi et j’ai de quoi puiser pour quand j’en ai besoin. Fréquenter plusieurs de vos blogs en fait partie, tout comme prendre un bain, allumer une chandelle, faire un câlin à un ami peluche de notre vieux chaton, jouer à des jeux de société, dessiner, lire, écrire, écouter la Méga Playlist Scintillante, contempler les oeuvres d’illustrateur-trices et des photos de chat-influenceur-ses. Je pense que je ne manquerai pas de ressources pour m’emmitoufler dans un cocon de bienveillance chaleureuse. Le Challenge Feel Good auquel je participe en janvier me donne aussi plusieurs idées. J’espère ne pas avoir recours trop souvent à ces sources de réconcort durant cet hiver, ou plutôt, j’espère y avoir recours plus souvent par envie que par besoin. Cependant, je suis consciente qu’il n’est pas impossible que mon besoin de douceur et de lumière prenne le dessus sur mon souhait d’un hiver festif, bien que plusieurs éléments de ce souhait contribuent en général à mon bien-être. Seulement, si la tristesse s’installe par moment, j’aurai sûrement moins le coeur à la fête.

Je n’ai pas parlé ci-dessus de tous les défis culturels auxquels je participe, j’y reviendrai à part, sous peu j’espère. Voilà mon « programme » pour cet hiver, un des plans les plus étranges que je vous ai présenté à ce jour, il me semble. Après… après, la roue repart pour une nouvelle révolution de la Terre autour du Soleil que mon astre au pelage roux ne connaîtra pas. Suivant la rédaction de ce plan, je ne dirai pas que je suis fin prête à traverser l’hiver 2024, mais je reconnais que j’y suis aussi bien préparée que je pourrais l’être.

Et vous, votre hiver, il se passe comment ? Avez-vous des projets, des envies particulières pour passer ou profiter de l’hiver ?