Deuil en cours miaougraphé
Je vous reviens pour un petit épisode de Miaougraphie dessinée et une brève mise à jour. Vous l’avez sans doute remarqué, j’ai ralenti la cadence un peu sur les réseaux dans les dernières semaines, sur WordPress et ailleurs. Je publie un peu moins, je me promène un peu moins, mais je suis toujours là. C’est sans doute en partie causé par l’approche de la marque d’un an suivant la mort de Clément ; je me replie un peu sur moi, j’ai besoin de réserver mon énergie un peu plus pour passer à travers le quoditien. C’est peut-être un peu à cause des heures plus longues au bureau aussi. Ce n’est pas beaucoup plus que d’habitude, mais suffisant pour que je le sente. J’ai moins de temps le soir et moins de concentration.
Bref, je me suis écoutée au lieu de me forcer à maintenir un rythme que je n’arrivais plus à suivre. Ça reviendra, probablement, surtout que j’ai tout plein de sujets que je souhaite aborder, un tas d’anecdotes encore à conter. Ce n’est pas du tout une panne d’idées, ça je vous l’assure. En fait, j’ai amorcé dans ma tête pleins de ces textes déjà durant le mois passé, seulement, ça ne s’est pas traduit en plus d’écriture. Après tout, je ne veux pas non plus me mettre trop de pression. La Miaougraphie de Clément, c’est un projet pour me sentir mieux, pas pire. N’empêche que maintenant que je l’écris enfin, je réalise que ça ressemble beaucoup à des épisodes que j’ai vécus l’hiver et le printemps derniers. Ceux et celles qui me suivent depuis le début ou presque se rappellent peut-être de ces moments de blocage où j’évitais d’écrire comme pour ne pas faire face au trop-plein émotionnel. Je ne pense pas l’avoir évoqué dans ces mots exactement et une rapide recherche des termes blocage, bloqué et bloquer semblent appuyer mon impression. Toutefois, je sais que j’ai déjà abordé quelques fois ces moments où les mots ne veulent pas sortir, emmêlés qu’ils sont dans les fils de mon coeur éprouvé.
Et dire que je trouvais que la deuxième moitié de janvier avait été plus tranquille émotionnellement qu’anticipé ! Peut-être me suis-je laissée berner par l’apparente surface ? Difficile de trancher définitivement, mais je ne peux m’empêcher de croire que j’ai mis le doigt sur le bobo. En tout cas, dans ces premiers jours de février, les émotions, je les ai senti remonter à fleur de peau. J’ai l’oeil larmoyant plus souvent. Mes pensées pour Clément tournoyent plus fréquemment autour de ses derniers jours parmi nous, ce qui n’est pas sans m’évoquer cette période trouble qui a suivi son décès. Chaque geste posé en ce mois de février me laisse un peu plus à vif ; comme préparer les nouveaux calendriers pour l’année 2024, les ramasser frais imprimés et les poser à la place des anciens. D’ailleurs, j’ai été très dernière minute dans la préparation des calendriers. Je n’ai passé ma commande qu’au début de l’avant-dernière semaine de janvier ; une chance que le délai de production n’est pas long. Et je sais pourquoi j’ai proscratiné autant. Ce sont les premiers calendriers conçus sans Clément dormant à mes côtés, qui signifient aussi la fin des derniers calendriers que Clément a vus (même si très brièvement), et surtout qui annoncent le retrait à venir du dernier calendrier mettant en vedette des photos de Clément, du moins, le dernier préparé quand il était encore vivant. Ce n’est pas dit que nous n’incluerons plus jamais de thèmes intégrant Clément dans nos calendriers. Ce n’est pas sûr que nous le ferons non plus. Bref, l’exercice, cette année, était particulièrement chargé en émotions.
J’ai choisi pour nos deux calendriers (un pour la salle à manger, un pour le salon, c’est la tradition depuis que nous avons commencé de faire produire des calendriers à partir de nos réserves de photos) deux thèmes qui me tiennent à coeur : les trains et des photos apaisantes. Les trains ont été un motif omniprésent durant les derniers mois de 2023 et il m’est apparu évident que ça ferait un beau thème pour 2024 et un souhait fort pour que l’année soit entraînante. Cependant, je sentais que nous aurions aussi besoin de douceur d’où le choix de mettre de l’avant des photos qui inspirent la contemplation, le calme et la sérénité pour le deuxième calendrier. Malgré ces choix judicieux, le changement de garde temporelle demeure doucereux. Même que je pensais que nous aurions au moins remplacé un des deux anciens calendriers le 1er février ou maximum le 2. Finalement, nous avons procédé au changement des deux calendriers ce samedi 3 février. Néanmoins, mon conjoint et moi s’étions déjà mis d’accord sur un compromis pour le calendrier thématique Clément de 2023. Au lieu de le retirer du mur dès que nous poserions le nouveau calendrier, nous le déplacerions sur un autre clou sur le mur, de sorte à le garder côte à côte avec le nouveau. C’est ce que nous avons fait aujourd’hui. Ça diminue le chagrin un peu d’avoir tourné la dernière page de ce calendrier. Je ne sais pas pour combien de temps cela restera ainsi ; quelques semaines, quelques mois, l’année complète ? Cela dépendra de comment nous nous sentons tous les deux par rapport à cela.

Après les calendriers, il nous reste encore à traverser le passage des premiers 5 et 6 février depuis que Clément n’est plus. Nous avons commencé à préparer le terrain déjà en planifiant comment nous voulions souligner le tout ensemble, mon conjoint et moi, les gestes que nous voulions poser, ce à quoi nous pourrions réfléchir pour les mois à venir. En gros, il y a de la galette à la frangipane, des fleurs, du thon, du lait, des jeux et bien des souvenirs au menu. Je vous donnerai sans doute tous les détails plus tard, mais peut-être plus après le 6 février. Enfin, je verrai comment je me sens.
Je vous ai promis une Miaougraphie dessinée en premier et finalement, le deuil a pris le dessus. J’inclus tout de même celle-ci, que vous reconnaîtrez sans doute, en ayant vu deux versions différentes déjà l’été et l’automne derniers, mon Clément sur tableau noir que j’ai transformé pour un thème plus hivernal. J’ai un peu trop saturé son visage en voulant réajuster les couleurs après avoir fini le bonnet et la tête du bonhomme de neige et j’ai eu un peu de difficulté à retrouver l’expression de Clément que je trouvais si bien rendu jusqu’à maintenant. il a fallu que je sorte le nettoyant de vitrine pour ce faire. Pour référence, je vous inclus une photo du premier jet avec ajout du bonnet et tête de bonhomme avant que je finisse le des nouveaux éléments et que je tente de réajuster la balance de couleur dans le visage de Clément, c’est celle de gauche. En les regardant côte à côte, j’ai l’impression d’avoir rajeuni Clément quelque peu entre la version initiale et la nouvelle. Ce n’était pas l’effet recherché, mais c’est intéressant comme résultat.


Voilà, comme les prochains jours s’annoncent assez difficiles, je pourrais disparaître à nouveau quelques temps. Ne vous en étonnez pas si ça arrive et ne vous en étonnez pas si, au contraire, je reviens en force. Selon mes besoins et mes envies, les deux scénarios sont possibles, tout comme celui mitoyen qui ressemblerait à ce qui s’est déroulé ces derniers temps… Prenez soin de vous les ami-es et à assez bientôt !




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