Miaougraphie de Clément

Un nouveau volet de la Miaougraphie dessinée ?

Depuis que j’ai planché sur le projet dont je vous présente la première mouture aujourd’hui, j’avais très très hâte de vous en parler. Comment ai-je fait pour attendre si longtemps pour vous le présenter ? Si longtemps est très relatif ici, ça ne fait pas enore un mois que j’y ai planché… Mais bon, je tenais à patienter pour mettre en place un peu le contexte entourant ce projet quelque peu différent de tout ce que je vous ai présenté jusqu’à maintenant. Ces éléments de contexte, pour la plupart, je vous les ai partagés dans mon billet récent sur les moments ordinaires. Ce qui n’y avait pas sa place suit ci-dessous.

Ce qui différencie ce dessin de ce que je vous ai déjà partagé est d’abord que cette ébauche-ci représente un Clément (ré)imaginé et non basé sur des photos existantes de lui, ce qui n’est le cas que d’une poignée des dessins de mon vieux chaton que j’ai réalisés à ce jour. Même quand je m’éloigne de l’image de référence, j’ai tout de même tendance de partir d’une ou plusieurs photos de Clément pour l’esquisser. Ici, ce ne fut pas du tout le cas. Un autre point distinctif à ce projet, c’est que, bien que ce que j’y ai représenté soit imaginé, c’est tout de même basé sur des centaines de souvenirs d’interactions avec Clément. Peut-être que le précédent billet susmentionné vous donne l’idée, et c’est bien ça, le but était de mettre en scène un de ces nombreux moments ordinaires dont notre quotidien avec notre adorable roi était composé. Enfin, le dernier truc spécial sera unique à cette mouture particulière du projet, j’ai utilisé une page d’un grand carnet de dessin sur laquelle j’avais tracé par le passé, durant l’ère Avant-Clément I, le découpage d’une planche de bande dessinée dont je n’avais jamais rempli les cases. À moins que j’en ai d’autres qui traînent dans mes archives dont je pourrais me servir, ça sera la seule fois où je pourrai réaliser un projet similaire de la sorte.

Là, ici, je me permets une parenthèse pour enfin vous parler d’une partie de mon parcours de vie que vous avez sans le savoir précisément pour la plupart d’entre vous, sauf pour ceux et celles qui me connaissent d’avant la Miaougraphie de Clément, entrevu par la Miaougraphie dessinée de Clément. Mes premières années d’études post-secondaires ont été passées dans le domaine des arts visuels, les deux premières étant générales pour passer ce que nous appelons au Québec mon DEC, diplôme d’études collégiales en arts plastique, et la suivante et dernière plus spécifique dans un programme universitaire de premier cycle en bande dessinée (quoi que durant ma première année, le programme était en train de changer pour devenir un BAC ès arts viuels avec une mineure en bande dessinée…). Une bonne partie de ma base en dessin, de mes connaissances en arts visuels, en matières et en médiums ainsi que les outils dont je dispose encore proviennent de ces années-là. C’est après cette année en bande dessinée que je me suis réorientée vers d’autres domaines, des arts au sens plus large de sciences sociales, et que j’ai mis en pause le dessin et l’écriture. Si j’ai repris l’écriture avec une certaine régularité bien avant la mort de Clément et le lancement de la Miaougraphie, je ne m’étais pas remis à dessiner régulièrement depuis ma première année universitaire. Ainsi, la mort de Clément m’a motivé à renouer avec la pratique du dessin.

Avec ces éléments de contexte de plus, vous me voyez peut-être venir, ces cases vides dans mon grand carnet dataient de cette année universitaire-là. Cela étant expliqué, je peux maintenant passer à comment la planche de bande dessinée de Clément que je vous partage aujourd’hui a pris vie. En premier, il y a eu le germe d’idée. J’oublie si c’est venu avant que je rédige le brouillon du billet sur les moments ordinaires partagés avec Clément ou si j’en étais encore juste à formuler cette réflexion dans ma tête. Toutefois, je sais parfaitement où les scènes représentées dans la planche me sont venues. En voyant la planche, vous le devinerez sans doute, je macérais dans mon bain, un soir d’une journée très chaude où l’appartement était un four à combustion lente. Peut-être est-ce la chaleur de la journée, ou peut-être est-ce mes pensées qui me ramenaient sans cesse à mon vieux chaton, mais j’ai eu soudain l’impression de revoir Clément pousser la porte de la porte de la salle de bain et se diriger vers le bain (Pour les habitudes de Clément dans la salle de bains, je vous avais raconté un bout de ses saucettes involontaires.). Ces images de Clément dans la salle de bain étaient tout d’un coup si limpides dans ma tête que j’ai voulu les mettre sur papier dès ma sortie de la baignoire.

À ce point-là, je n’avais pas un découpage précis en tête et n’avais qu’une série de deux-trois images qui m’obnibulaient. Le projet qui mijotait dans ma tête me semblait tout de même déjà différent de tous mes dessins réunis dans le carnet dédié à la Miaougraphie dessinée de Clément. J’ai donc décidé de jeter le brouillon de mes idées sur un autre carnet et j’ai saisi le plus grand format que j’ai, que je garde près de moi ces temps-ci parce que mes fées s’y cachent. Et en l’ouvrant, je tombe sur la première page où ces cases vides avec tout juste quelques mots encrés jetés à travers me narguaient presque. Tout d’un coup, les pièces se sont toutes assemblées devant mes yeux, j’ai saisi mon bout de bâton au graphite, que vous pouvez voir dans la photo zoomée ci-dessous, pour capter rapidement les filaments qui me restaient des images entrevues dans la salle de bain.

Ça a donné la planche que vous pouvez voir ci-dessous. C’est très brut pour l’instant, le bâton de graphite en cela étant plus similaire au fusain qu’au crayon de graphite. Malgré tout, j’y trouve la ressemblance à Clément frappante, dans son attitude, dans ses comportements. un des avantages de ce type de médium est justement de pouvoir grossièrement, mais rapidement capté l’essence du sujet. Bien que je ne suis pas servie d’image de référence de Clément pour remplir ces cases, il est certain que d’avoir croqué quelques dizaines de fois le portrait de bébé chat dans les derniers mois a grandement facilité le tout. Le résultat final est très brut, dû au médium utilisé, surtout que le bâtonnet de graphite que j’avais sous la main était plutôt tendre (4B). Je compte le travailler au propre sur une feuille plus solide, probablement du Bristol, et avec mes crayons de graphite en vue probablement de l’encrer. Pour ces détails, je verrai quand je serai rendue à refaire au propre cette planche.

Mon conjoint, quand je lui ai montré, a trouvé cela fort ressemblant aussi et même qu’il trouve qu’une version au propre n’est pas requise parce que ces silhouettes quelque peu embrouillées par le bout épais du bâtonnet de graphite s’approchent de comment il percevait Clément sans ses lunettes du bain, comme mon conjoint est assez myope, beaucoup plus que moi. Cette version brute ne disparaîtra pas puisque je ne la retravaillerai pas directement. J’en ferai probablement cadeau à mon conjoint, une fois la version au propre suffisamment avancée. Pour l’instant, elle n’est même pas encore commencée, même si cela fait quelques semaines déjà que la planche a été réalisée. Je ne me force pas à travailler dessus, je le ferai quand l’envie sera au rendez-vous.

J’ai mentionné l’idée de projet parce que suivant cette première mouture prometteuse, je me suis dit que je pourrais sans doute croquer d’autres de ces moments plus ou moins ordinaires vécus avec Clément sous forme de vignette ou de planche. N’en ayant pas fait aucune autre depuis, je ne peux promettre que ça se matérialisera bientôt ou qu’il y en aura de très nombreuses. Le prochain que je vous montrerai dans ce genre sera probablement la mise au propre de la planche ci-dessus. J’espère du moins qu’il y en aura beaucoup d’autres comme celle-là. Néanmoins, je peux difficilement forcer ces moments à me venir en tête et je ne pense pas que le résultat serait très probant si je n’ai pas des images suffisamment clairs en tête.

Donc, à suivre, possiblement, probablement, un de ces jours sûrement !