Pour mon année américaine, take me to the ball game

Défi culturel

Je m’étais promise que si les Capitales remportaient le championnat de leur ligue, je finirais de préparer ce billet que j’avais dans mes cartons rapidement. But atteint samedi dernier, billet publié peu après. Alors, en l’honneur des champions à nouveau, aujourd’hui, je vous parle de baseball dans le cadre du défi annuel An American Year,  organisé par Chroniques littéraires et The Cannibal Lecteur. J’allais écrire à propos des Capitales de Québec que c’est la seule équipe professionnelle de baseball au Québec, mais ça fait déjà quelques années que ce n’est plus vrai comme Trois-Rivières s’est aussi doté d’une équipe. Attention, professionnelle, mais on ne parle pas de la MLB, Major League Baseball ! Ça, il n’y a plus d’équipe au Québec dans cette ligue depuis la fin des Expos… C’est parce que le baseball est loin d’être aussi populaire au Québec (ou au Canada en général) qu’aux États-Unis, bien qu’il a ses fans occasionnels, ses joueurs amateurs et ses fans inconditionnels au Québec et dans d’autres provinces. Aux États-Unis, c’est une autre ball game. Le baseball doit être l’un des sports ayant le plus de ligues professionnelles aux États-Unis, 9 si la page Wikipedia est à jour et ce, sans compter les sous-divisions et ligues composant la MLB et la MiLB. Cela inclut celle dans laquelle les Capitales évoluent, la Frontier League qui comptent trois équipes canadiennes, le reste des formations sont basées aux États-Unis.

Pour ceux et celles qui connaissent peu ou pas les règles du jeu, je ne tenterai pas de vous les expliquer, mais j’ai trouvé ce vidéo explicatif assez court et complet offert par Baseball Québec, avec les termes français plutôt que ceux en anglais. Ça m’a rafraîchi la mémoire aussi comme je discute plus souvent de baseball en anglais avec mon conjoint qu’en français ; certains termes sont loin pour moi. Dans les étés de ma jeunesse, dans mon village, nous étions un groupe d’adultes et d’enfants à nous réunir une fois par semaine pour jouer à un mélange de baseball et de softball. Ce sont de beaux souvenirs, toutefois, je n’avais jamais regardé plus que quelques minutes d’une partie professionnelle de baseball avant d’assister à ma première partie des Capitales de Québec en 2010. Il faut dire que les partisan-es de Québec savent mettre une ambiance de feu dans le stade qui est très contagieuse et au fil des parties, plusieurs traditions ont fini par me convaincre que le baseball, ce n’est pas juste amusant à jouer ! Depuis le début de la pandémie, je n’étais toutefois pas retourner au Stade Canac (anciennement simplement connu comme le Stade municipal) pour encourager les Capitales, jusqu’à mes récentes vacances d’août.

En effet, durant nos vacances, mon conjoint et moi sommes allés voir une partie au Stade Canac. Nous étions aussi accompagnés de Clément II, notre petit explorateur royal, qui a ainsi assisté à son tout premier match de baseball à vie ! Ça aurait sans doute encore mieux convenu pour le défi An American Year si l’équipe adverse avait été américaine. Cependant, c’étaient les Aigles de Trois-Rivières que les Capitales recevaient ce soir-là. Qu’à cela ne tienne ! Il y a suffisamment de traditions plus américaines que québécoises liées au baseball dont je peux vous entretenir aujourd’hui en commençant par l’hymne non officiel de ce sport depuis le début du XXe siècle. S’il y en a parmi vous qui sont familier-ères avec le baseball, vous aurez sûrement replacé (et entonné la suite) de cette chanson classique de la culture sportive américaine, une chanson qui me trotte régulièrement dans la tête depuis que je suis, plus ou moins assidûment, les Capitales de Québec (presque quinze ans déjà). Chaque partie au Stade Canac comme dans tous les stades de baseball aux États-Unis ou à peu près, cette chanson résonne, entonnée en chœur par la foule enthousiaste. J’ai d’ailleurs partagé sur Instagram un petit vidéo, intégré ci-dessous, de ce moment vécu pour la toute première fois par Clément II en août dernier.

Katie Casey was baseball mad,
Had the fever and had it bad.
Just to root for the home town crew,
Ev’ry sou[a]
Katie blew.
On a Saturday her young beau
Called to see if she’d like to go
To see a show, but Miss Kate said « No,
I’ll tell you what you can do: »

Chorus
Take me out to the ball game,
Take me out with the crowd;
Buy me some peanuts and Cracker Jack,
I don’t care if I never get back.
Let me root, root, root for the home team
If they don’t win, it’s a shame.
For it’s one, two, three strikes, you’re out,
At the old ball game.

Katie Casey saw all the games,
Knew the players by their first names.
Told the umpire he was wrong,
All along,
Good and strong.
When the score was just two to two,
Katie Casey knew what to do,
Just to cheer up the boys she knew,
She made the gang sing this song:
Chorus

— Take Me Out to the Ball Game, 1908 version

Si les origines du baseball ne sont pas totalement américaines, cet hymne lui l’est, bien qu’apparemment, les auteurs, Jack Norworth et Alfred Von Tilzer, n’avaient jamais assisté à une partie de baseball avant de composer cette chanson. D’ailleurs, je ne connaissais pas leur version complète, que le refrain. Si vous voulez une version plus « clean » de cette chanson, je vous ai trouvé cet extrait d’une comédie musicale mettant en vedette Gene Kelly et Frank Sinatra. Je n’ai pas encore vu ce film, du même titre que la chanson, mais je le place au haut de ma liste de classiques cinématographiques à visionner. J’aime beaucoup les comédies musicales, du moins, celles du milieu du XXe siècle.

Cette chanson mentionne une autre tradition que nous n’avons pu perpétué en août, du moins, pas au stade, celle du maïs soufflé enrobé dans le caramel et accompagnés d’arachides dont la marque la plus connue est Cracker Jacks. Nous n’avons pas fait le tour des concessions du stade, qui ne sont pas hyper nombreuses, c’est un stade d’environ 5 000 places assises seulement quand même. Nous n’en avons pas trouvé au kiosque à l’entrée où nous nous sommes arrêtés. En fait, nous n’avons même pas mangé de maïs soufflé durant la partie, parce qu’aucun des vendeurs ambulants ne semblait en vendre, même du régulier, ce qui est rare. Dommage un peu, j’adore le maïs soufflé, surtout au caramel. Mon conjoint nous a tout de même acheté des hot-dogs, un autre grand classique des parties de baseball. Toutefois, nous avons eu l’occasion de nous reprendre quelques jours plus tard en ramassant un petit sac de maïs soufflé enrobé d’un caramel à l’érable fait local durant une de nos dernières escapades de vacances. Bon, ce n’est pas tout à fait pareil que de les savourer devant une partie de baseball dans un stade, mais c’est quand même très très bon. J’en confectionne une version maison facile et délicieuse aussi, bien que ça fait longtemps que je n’en ai pas préparé. Si la recette vous intéresse, faites-moi signe.

Une autre tradition musicale que j’adore retrouver à chaque partie est le chantons-ensemble de Sweet Caroline de Neil Diamond. Il est vrai que « Good times never seemed so good » ne résonne pas que dans des stades de baseball, autant aux États-Unis qu’ailleurs. Cette chanson de 1969 est devenue une tradition pour de nombreuses équipes sportives et athlètes à travers le monde, don les Capitales de Québec. Et bon, comme le chanteur est américain, ça convient doublement de le souligner dans ce billet de mon année américaine en cours. Cela étant dit, si vous assistez à une partie de baseball ailleurs en Amérique du Nord, ça ne veut pas dire que la chanson sera jouée, quoi qu’il y a tout de même de fortes chances. Toutefois, c’est quasi garanti (en autant que vous restez assez longtemps, parce qu’elle joue souvent vers la septième manche) que vous entendrez, et pourrez chanter en chœur, Take me to the ball game.

Je ne me contenterai pas de souligner quelques traditions du baseball dans ce compte-rendu, car ce fut une très belle partie, remportée par l’équipe locale. Bien que nous sommes partis avant la fin de la huitième manche il me semble (en général, il y a neuf manches), nous avons vu le principal, soit trois coup de circuit !! Oui, trois ! Ok non, en fait, il y en a eu officiellement, un pour chaque équipe. On peut assister à plusieurs parties sans en voir un seul, alors deux dans la même soirée, c’était vraiment super ! Le quasi-troisième, c’est que la balle est tombée du côté du champ extérieur, mais a rebondi au-dessus du muret. Personnellement, c’était la première fois que je voyais ça. Un coup de circuit, pour ceux et celles moins familiers avec le baseball, c’est quand la balle atterrie hors du champ extérieur, au-delà du muret, mais toujours entre les lignes de jeu ou de fausses-balles, celles qui forment la pointe du diamant. Quand ça arrive, le joueur qui frappe court jusqu’au marbre automatiquement, précédé de tout joueur qui se trouve déjà sur les bases, s’il y en a. La situation idéale pour un coup de circuit, c’est au moins deux joueurs déjà sur les bases, mais en même temps, que ce soit pour marquer un seul point ou le maximum possible de quatre, un coup de circuit est un point minimum assuré.

En plus des coups de circuit, les joueurs de l’équipe à domicile ont volé au moins six bases durant toute la partie, ce qui a définitivement enlevé la foule. Voler une base, c’est quand un joueur déjà sur une base réussit à courir jusqu’à la base suivante sans se faire toucher avec la balle par un joueur adverse. Ça ne peut pas se produire n’importe quand, il faut que la course soit initiée pendant que le lanceur s’apprête à lancer la balle au frappeur. C’est un gain stratégique qui peut être significatif comme plus le coureur est près du marbre, moins ça lui prend de frappers pour y arriver. Le lanceur doit donc, en plus de se préparer mentalement à lancer, surveiller les mouvements autour des bases occupées pour au besoin lancer la balle à un de ses collègues près de la base en question. Je pense que cette lutte psychologique a joué gros dans la victoire de 9-2 des Capitales, déstabilisant plus d’un lanceur, qui se sont succédés assez rapidement du côté des Aigles, sans pouvoir freiner l’élan de nos Capitales. J’ai capté, entièrement par chance, un de ces vols de la deuxième base (il y a aussi eu un vol de troisième base à un autre moment de la partie).

Cette victoire a par ailleurs assuré aux Capitales leur titre de meilleure équipe de leur division pour la saison régulière, leur assurant ainsi une place en série, bien qu’il leur restait une semaine de à jouer encore. Ils ont vraiment connu une incroyable saison, saison qui a cumulé avec leur victoire éclatante contre les Wild Things de Washington en finale du championnat de la ligue Frontier. Je n’étais pas malheureusement pas en ville ce week-end pour assister au dénouement de la série, quoi que je ne pense pas que j’y aurais été de toute façon ! Le stade était plein à craquer, au maximum de capacité pour les deux parties qu’il y a eu à domicile pour conclure la série. Si j’aime ce stade en temps normal, à pleine capacité, ça peut être beaucoup moins agréable pour moi qui n’aime pas trop être serrée entre des inconnus. De ce que j’ai lu, ce fut tout un retournement de dernière minute dans la neuvième manche, grâce à un coup de circuit. Une façon éclatante de conclure ce championnat 2024 qui s’est terminé en 3 victoires et 1 défaite.

Voilà mon petit tour du baseball dans le cadre de l’American Year, en lien avec mon expérience la plus récente de ce sport très américain.

22 réponses à « Pour mon année américaine, take me to the ball game »

  1. Coucou Marie-Luce ! Ton article est très intéressant, j’avoue que je ne suis pas une fan de sport et toutes ces personnes qui crient me vrillent un peu les tympans ! Hi ! Hi ! J’ai l’ouïe très sensible ! Je me suis mise l’année dernière à la self-défense et … qui l’eu cru, j’adore !!! Quand bien même je ne suis pas franchement douée je le concède !!! Hi ! Hi !

    Bonne journée ! Bisous ! Bisous !!!

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    1. Merci ! Je comprends pour le bruit, c’est pour ça que j’aime mieux quand le stade est pas trop plein.
      C’est super que tu as développé un intérêt pour la self-défense.
      Bon vendredi 🙂🩷

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  2. J’étais tout perplexe au début, car la seule équipe dite Capitales à laquelle je pensais, c’était celle de la NHL à Washington, D.C.

    J’imagine que nos connaissances en commune en Europe n’ont jamais entendu parler des Cracker Jacks !

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    1. Je comprends la confusion. 😅

      Probablement que Cracker Jacks sera une découverte pour nos ami-es d’Europe en effef. 😉

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  3. Un sport que je n’ai jamais regardé… :/

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    1. Je te dirais que c’est plus agréable à regarder dans un stade qu’à la télévision. Sans l’ambiance sur place, c’est un peu long parfois 😆.

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      1. Je regarde peu de sport, avant, j’aimais la F1 et la moto, mais mes chouchous ont pris leur retraite, alors, je ne regarde plus 😆

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      2. Je comprends. J’aime bien le tennis, mais j’ai arrêté de suivre quand les athlètes que j’appréciais particulièrement ont arrêté. Trop suivre le sport de toute façon, ça gruge du temps qui peut servir, entre autres, à lire

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      3. Voilà, je préfère lire ! 😉

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  4. bonjour, comment vas tu? merci du partage. le baseball n’est pas très connu en France. c’est vrai qu’ici on a des terrains de foot partout… on connait le baseball surtout à travers les films et série américaines. passe un bon mercredi et à bientôt!

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    1. Merci, ça me fait plaisir ! C’est vrai que c’est encore moins populaire en France qu’au Québec. Un peu comme le foot, c’est un sport qui nécessite peu d’investissement pour jouer.

      Beau vendredi !

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  5. Merci pour le partage de ces traditions autour d’un sport que je n’ai jamais vu ailleurs que dans les séries/films 🙂

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    1. Tout le plaisir est pour moi de partager un peu de mes expériences nord-américaines 🙂.

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  6. Justin a raison, jamais entendu parler 😀
    Une découverte donc.

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    1. Cracker Jacks et baseball, ensemble, forment une longue tradition nord-américaine 🙂.

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  7. J’ai une amie qui a un sac qui se ressemble à un mouton, qui l’accompagne aux matchs de foot! 🐑

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  8. C’est super en tout, Marie-Luce !!! Bravo ! Bonne soirée qui pointe bientôt !

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  9. Merci pour cette présentation d’un sport que je connais finalement assez mal ! Et félicitations aux Capitales pour leurs victoires 😉

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    1. Merci et merci pour eux ! 🙂 Ça me fait très plaisir de partager sur le baseball.

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  10. […] Le prochain objectif touche une partie de mes vacances : visiter le Musée National des Beaux-Arts (deux expositions qui m’intéressent sont en cours : une sur Rembrandt et l’autre sur Helen McNicoll). En une visite, nous avons visité les deux expositions qui m’intéressaient. De plus, ça n’a pas été notre seule visite dans un musée durant nos vacances, ce dont je suis très heureuse. Également durant nos vacances, nous avons coché l’objectif suivant, en allant voir au moins une partie de baseball des Capitales. Je vous en ai partagé les détails ici. […]

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