Deuil en cours parsemé de morceaux de tranche de Miaougraphie
Dans mon récapitulatif ludique du PAC, je vous parlais de The Last Door, un jeu auquel j’ai recommencé à jouer cet automne, après avoir complété une première fois tous les épisodes il y a de cela cinq-six années. Si vous faites le calcul, vous comprendrez que la première fois que j’y ai joué, Clément était à mes côtés (ce qui m’a sans doute aidé à passer à travers ce jeu d’horreur, moi qui n’ait pas les nerfs les plus solides face à ce genre en général)… Les jeux vidéo et moi, c’était en fait jusqu’à il y a un peu moins de deux ans, une triade avec Clément. J’ai replongé dans les jeux vidéo à l’âge adulte durant mes études universitaires, avec mon chaton à mes côtés. Vous pouvez voir un de ses premiers moments-là, dans notre deuxième appartement à Montréal, dans la photo ci-dessous.

Similairement à la lecture, la pratique de ce loisir est donc très fortement associé à Clément, plus encore, comme je ne le pratique uniquement à la maison, ou à peu de choses près, contrairement à la lecture, mais de façon un peu plus compliquée que la lecture, puisque j’ai l’impression que mon vieux chaton appréciait beaucoup plus participer à mes séances de lecture qu’à mes sessions de jeux vidéo. C’est que les endroits où je joue sont souvent moins confortables pour qu’il puisse se coller contre moi ; je suis moins immobile pendant que je joue, plus sur les nerfs aussi, à moins de jouer à un jeu relax comme Cozy Grove (sauf que Cozy Grove est plus une exception à la règle) ; que je suis même plus concentrée sur le jeu qu’un livre, ou plutôt que je peux interrompre sans conséquence ma concentration plus facilement durant la lecture que durant un jeu vidéo ; que je perds mon sang froid plus souvent en jouant qu’en lisant ; le tout devait rendre l’expérience par moment moins agréable pour bébé chat. Quoi que comparé à d’autres loisirs, au moins, les jeux vidéo me donnaient une raison de rester à la maison… et ça, je ne pense pas que Clément s’en plaignait. Seulement, parfois, il s’ennuyait ferme pendant que je jouais et il le manifestait à sa façon, mordillant les fils des manettes ou le coin de l’écran de l’ordinateur, m’attaquant si je bougeais un peu trop, se couchant sur la manette ou le clavier si je prenais une pause-toilette ou collation. J’imagine que j’aurais dû lui remettre une vieille manette pour qu’il se sente inclus. Il aurait pu être Joueur 2 de façon honorifique… je ne manque pourtant pas de manettes, mais je n’y ai jamais pensé !

N’empêche que cette relation plus compliqué entre Clément, les jeux vidéo et moi a rendu plus difficile, je pense, la reprise de ce loisir après la mort de Clément, puisque je ressentais une certaine culpabilité à avoir passé autant d’heures sur les jeux vidéo plutôt que la lecture ou l’écriture au fil des années passées avec Clément. Et ce, même si j’ai aussi dédié beaucoup d’heures à ces autres loisirs ! Que dire, les émotions suivent une logique qui leur est propre et qui ne résiste pas toujours à un examen rapproché. Je me dois quand même de nuancer, ce serait faux de dire que j’ai totalement abandonné les jeux vidéo depuis février 2023. J’ai joué à quelques jeux mobiles sur ma tablette, dont certains que j’ai mentionnés sur le blog dans le passé. Néanmoins, à part une courte session pour commencer une partie du jeu Céleste à la fin du PAC l’an passé, je n’avais ni touché à mes consoles de jeu, ni à ma bibliothèque Steam depuis le lendemain de la mort de Clément, jour où j’ai fermé le idle game, Crusaders of the Lost Idols, qui roulait presque en continu sur mon portable depuis l’automne 2017 comme mentionné dans un autre billet au début de l’année. Parfois, j’avais l’impression que Clément m’en voulait pour le temps que je consacrais à ce jeu qui demande quand même un peu plus de gestion que bien des idle game (en fait, à la base, les mécanismes n’étaient pas tout à fait d’idle game, mais il a évolué ainsi).
Je pense donc que si j’ai à peine touché à ce volet dans mon PAC l’an passé, ce n’était pas qu’une question de temps et d’envie. J’avais des regrets en lien avec le temps dédié aux jeux vidéo et comment je m’y perds par moment, ayant l’impression de m’être quelque peu privée de Clément, malgré sa proximité durant ces périodes de jeux. Ça m’aura pris un an et demi pour les surmonter, un défi culturel pour me motiver, un jeu découvert à la fin de sa vie, mais acheté après, et un jeu joué en entier avec lui près de moi pour reprendre quelque peu ce loisir. D’ailleurs, j’ai aussi quelque peu repris Crusaders of the Lost Idols cet automne. Bien que je me suis posée la question au moins une fois par saison depuis la mort de Clément à savoir si je reprends ce jeu ou non, je n’avais pas prévu de reprise pour l’instant. Ce qui est arrivé est très simple. Je voulais démarrer Cozy Grove et j’ai appuyé sur le titre juste en dessous dans ma bibliothèque Steam et je l’ai lancé avant de me rendre compte de ma méprise. Le jeu qui suit Cozy Grove, dans la bibliothèque qui est organisé en ordre alphabétique, vous l’aurez deviné, c’est Crusaders of the Lost Idols. J’avoue que je n’étais pas prête à reprendre ce jeu juste comme ça. Mon premier réflexe était de le refermer immédiatement, mais la curiosité et surtout, les réflexes ont pris le dessus et j’ai au moins géré les missions qui étaient déjà terminées avant de fermer la fenêtre du jeu.
Je n’étais tout de même pas prête à reprendre ce jeu aussitôt, mais une ou deux semaines après, l’envie m’a pris et je l’ai ouvert pour laisser rouler quelques heures et géré quelques petits trucs. Puis, tout récemment, j’ai pris l’habitude de l’ouvrir une fois par jour, ou presque, et en faire un peu. J’avoue que c’est un immense plaisir de retrouver mes crusaders préférés, même si après presque deux ans sans jouer, j’étais un peu rouillée. J’ai tous les crusaders qu’il est possible de déverrouiller dans le jeu, 183 je pense, et chacun à ses propres forces et talents particuliers dont je ne me rappelle pas parfaitement après avoir délaissé ce jeu si longtemps. Je ne pense pas avoir pleinement repris là où j’en étais. J’ai encore quelques petits ajustements pour retrouver la meilleure formation parmi les crusaders disponibles et leurs niveaux respectifs. Je me suis sans doute ennuyée un peu d’y jouer dans les derniers mois, quoi que je ne m’en rendais pas vraiment compte puisque disons que des émotions plus fortes, en lien avec l’absence de Clément, dominaient.

En préparant ceci, je me rends compte que la liste des choses qui ont cessé depuis la mort de mon vieux chaton dressée dans un billet cité ci-dessus a peu changé depuis mars dernier. Si ce n’était de la reprise récente de Crusaders of the Lost Idols et d’un brin de début de bilan de 2023 (toujours pas fini à ce jour, à deux semaines de la fin de 2024), elle serait encore parfaitement d’actualité. Ça me surprend un peu. Comme quoi, malgré les avancées, il me reste encore du chemin à faire. D’ailleurs, ce n’est pas la seule liste de ce billet qui a peu changé, celles des sujets que j’aimerais aborder sur la Miaougraphie de Clément n’a pas bougé d’un poil depuis la publication de cet exercice. Pourtant, j’ai des brouillons sur au moins trois de ces sujets qui traînent depuis quelques mois déjà, voire plus pour certains (sur la culpabilité et la responsabilité, sur les raisons d’écrire sur le deuil, sur la durée du deuil). De quoi réfléchir un peu pour les prochaines semaines, celles qui précèdent ce jour fatidique qui marquera la complétion de la deuxième révolution de la terre autour du soleil depuis la naissance d’une étoile bien poilue.
J’espère revenir sur ces sujets un jour prochain et il est certain que je reviendrai sur les jeux vidéo et Clément un autre jour. J’ai au moins une ou deux histoires à raconter sur la facette Gamer (ou pas) de notre petit roi.




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