Miaougraphie de Clément

Tranche de Miaougraphie
Avant d’entrer en matière, je me dois de dissiper tout possible malentendu qui pourrait être soulevé par la lecture de ce qui suit. Je ne suis pas la plus grande fan de coussins du monde. Loin de là ! Je suis plus doudou que coussin, donc, je tends à me précipiter pour acheter une belle jetée ou une doudou enveloppante, plutôt qu’un coussin avec des phrases rigolotes ou un look sympathique. Vous pourriez en douter à constater la quantité d’oreillers et de coussins qui traînent et qui sont rangés chez nous, parce que oui, nous en avons accumulé des oreillers et des coussins depuis que nous habitons dans notre appartement actuel. C’est que, voyez-vous, nous avions récupéré une base en bois de divan peu de temps après notre déménagement. Nous l’avions trouvé sur le bord du chemin, avec ses vieux coussins abîmés qui traînaient à côté. À l’époque, nous emménagions dans un logement, l’actuel, beaucoup plus large que les précédents et étions quelque peu « sous-meublés ». Alors, nous avions ramené la base avec nous à la maison (une chance, c’était à un petit bloc de notre chez-nous parce que cette vieille structure est faite d’un bois solide et lourd) laissant cependant les vieux coussins pour le ramassage des ordures. Je me rappelle encore comment j’ai récuré à fond cette struture de divan sous l’oeil vigilant de Clément-chou, une fois arrivés à la maison.

Sans les coussins, nous n’avions rien à mettre vraiment dessus dans l’immédiat et avec un budget très restreint, l’idée était de s’improviser un divan avec des oreillers peu dispendieux en attendant d’avoir les sous pour investir dans une solution permanente. Au lieu d’une solution plus permanente, nous avons surtout acquis de nouveaux oreillers et coussins pour remplacer ceux qui devenaient trop plats ou usés au fil du temps… Bref, tout ça pour dire que nous avons depuis quelques années une grande quantité d’oreillers et de coussins sous la main, ce qui faisait bien souvent le grand bonheur de Clément.

Pour surveiller son domaine, Clément affectionnait avoir un point de vue dégagée, confortable et protégée. Un roi félin, ce n’est pas du tout exigeant ! Et un jour, Clément a découvert par hasard un endroit qui répondait à ses besoins du moment pour vaquer à ses devoirs royaux. Voyez-vous, quelques-uns des coussins et oreillers couvrant le divant avaient été déplacés incidentiellement de façon à former une genre de tente ouverte sur le devant, lui permettant d’aller et venir, et surtout de voir devant lui. Je ne me souviens plus de la raison pour laquelle ils avaient été déplacés de la sorte, je ne me souviens que du résultat : Clément n’avait pas tardé à explorer la contraption formée et à s’y installer confortablement. Ça nous avait bien fait rire de constater que notre petit roi s’était trouvé un château digne de lui, un fort de coussin constituant un endroit très confortable pour tenir sa cour, lui permettant de garder un oeil sur tout ce qui se passe dans son domaine, tout en lui offrant une protection du regard des autres.

Par la suite, nous, ses humains, avions consolidé la structure quelque peu pour faire une petite maison, un château fort doux et solide. Les photos ci-dessus datant de novembre 2011 le montrent dans la version improvisée du fort, si je me rappelle bien. Je ne semble pas avoir de photo de Clément dans ce qui est devenu son château pour un temps et où il avait encore plus d’espace pour se terrer que ce que vous apercevez sur la photo.

Une chance que le divan est large, assez pour être très confortablement divisé en trois segments, un pour moi, un pour mon conjoint et un pour Clément et son château fort. Ainsi, sa forteresse est restée debout durant des mois. Elle a été aplatie, puis reconstruit quelques fois par la suite, selon les besoins si nous recevions des humains de plus à la maison ou non. Puis, dans les années plus récentes, les coussins et oreillers ont commencé à être remplacé par de plus solides et durables coussins de sol, réduisant progressivement l’espace pour recréer ce fort.

Néanmoins, même quand Clément avait accès à son propre château fort, il ne faut pas croire qu’il s’y couchait tout le temps lorsqu’il était dans cette pièce. Non, ça lui arrivait quand même de s’allonger sur le divan, mais à l’extérieur des murs-oreillers, ce qui ne laissait plus qu’une place pour un humain, à moins de défaire sa forteresse… pas très pratique ! Tant qu’il s’installait dans son château fort de coussins, il n’y avait pas de chicane, mais bon, un chat, ça n’en fait qu’à sa tête. Sans doute que notre félin souverain voulait s’assurer que nous, ses humains, n’oublions pas que toute la longueur du divan faisait partie de son domaine, pas seulement son poste de commande privilégié. Nous avons fini par ne pas reconstituer le château-fort d’oreillers pour faciliter le partage d’espace. Ce qui n’a pas empêché notre vieux chaton de trouver sa place sur le divan, souvent entre mon conjoint et moi, occupant fréquemment tout le centre du divan, et ce, même après que son trône-pouf bleu est entré dans la maison.

En tout cas, la période durant laquelle bébé chat a établi son centre de commande dans le château fort d’oreillers du divan en est une qui restera imprégnée dans nos mémoires et qui nous rappellera des tonnes de moments ciné passés ensemble sur le divan et des heures à l’admirer nous démontrer l’art de faire la sieste. J’avoue que même si c’était notre décision d’aplatir la forteresse comme elle était trop souvent laissée à l’abandon, ça m’avait fait un petit pincement au coeur. Cette douillette construction s’était imbriquée dans le décor avec l’usage et le temps. Ce fut pour un temps la signature de cette pièce.

Même sans château fort d’oreillers et de coussins, Clément savait trouver des coins confortables et tirer profit de chaque occasion, comme dans les photos ci-dessous. Il aimait particulièrement se poser près d’un coussin ou d’un oreiller, et sur une couverture de préférence. Bien entendu, il se devait d’inspecter tout nouvel accessoire posé dans son territoire. C’est de cette façon qu’il s’était trouvé en sandwich entre les nouveaux oreillers allongés que nous avions acquis, un peu avant d’investir dans les coussins de sol, pour remplacer les oreillers de taille régulière qui meublaient le divan. Toutefois, il ne fallait pas poser une couverture exprès pour lui dans un de ses coins favoris du moment. Il levait le museau face à de telles tentatives invasives. C’est peut-être aussi une des raisons qui l’a poussé à délaisser son château fort d’oreillers, le fait que nous reconstruisions régulièrement ce coin spécialement pour le rendre confortable pour son altesse royale, rendant par le fait même cet espace de moins en moins désirable à ses yeux. Allez savoir ce qu’un chat pense réellement…

Voilà la fin de ce petit tour guidé des appartements royaux éphémères de Clément dans son château fort d’oreillers. Ah tiens, écrire ces souvenirs me donne une idée, et si j’essayais de construire un fort d’oreillers taille humaine en mémoire de Clément (du moins taille d’un humain assis disons et probablement avec renforcement cartonné, parce que nos oreillers sont probablement trop mous pour tenir seuls). Un jeu-défi pour les mois frisquets qui se profilent devant nous. Je garde cette idée en tête…

Sur un tout autre sujet, les mosaïques du rendez-vous « Que faisiez-vous le 10/10 à 10:10 ou 22:10 » auquel j’ai pris part sont en ligne sur le blog d’Enna, si vous avez envie de voir le résultat. Prochain rendez-vous le 11/11 à 11:11 et/ou 23:11. Si j’y pense, j’essaierai de faire un rappel au cas où ça tenterait certain-es d’entre vous de participer. 🙂