Deuil en cours
Premier billet de 2024, mais ne vous attendez pas à un bilan de mon année 2023 ici présent. J’y ai pensé brièvement et ai rejeté l’idée rapidement. Si je me décide à partager un bilan annuel, cela risque de se faire en février, parce que les tournants à souligner annuellement concernant la Miaougraphie de Clément ont lieu durant ce mois-là. Je ferai tout de même mon exercice personnel, suivant mon habitude commencée il y a dix ans environ de compiler un bilan annuel et d’identifier quelques objectifs pour l’année suivante. Notez que j’ai écrit « ferai », parce qu’il n’est pas encore commencé. C’est un processus que j’ai tendance à étaler sur quelques semaines en général.
Pour mon blog, je trouve que les bilans saisonniers que je fais me suffisent. La seule chose que j’ajouterais peut-être à ces bilans, c’est de citer les lectures et les visionnements qui ont marqué le trimestre. Je le fais de plus en plus par la bande à travers les défis culturels auxquels je participe, toutefois, je pourrais le faire plus systématiquement et aussi inclure des titres qui ne sont pas liés à aucun défi culturel. J’y songe. D’ailleurs, je ne suis pas d’avance sur les défis culturels qui ont commencé entre la mi-novembre et la fin de décembre, et j’en suis pleinement consciente. Néanmoins, c’était important pour moi durant cette première saison des Fêtes sans Clément de prendre ça relax un peu et de ne pas me mettre trop de pression. Je ne regrette pas ce choix, cela m’a été bien bénéfique. S’il y a une chose que je retiens de 2023, une année où j’ai dû me montrer très indulgente envers moi-même au vu de ce que j’ai eu à traverser, c’est que respecter son propre rythme, c’est important, même s’il n’est pas toujours aisé à identifier…
La saison des Fêtes 2023-2024 n’est pas tout à fait terminée pour moi et donc, il est un peu tôt pour faire le bilan. Cependant, je peux déjà vous raconter un peu notre Noël et notre Jour de l’an. Peut-être que dans la deuxième partie de mon feuilleton de Noël, j’avais entraperçu les obstacles à venir ou peut-être les ai-je invoqués en mentionnant des imprévus… parce qu’évidemment, rien ne s’est déroulé comme prévu pour le réveillon de Noël en famille ! D’abord, il y a eu un jeu de chaises musicales à savoir qui seraient présents ou non, avec des changements, des hésitations, de nouvelles données qui entraient sans cesse dans les deux jours précédant le réveillon, jusqu’au matin même du 24. Au final, ma soeur aînée et sa famille ne sont pas venus au réveillon ainsi que ma plus jeune soeur et son mari… Pour les premiers, ça faisait six personnes de moins et quelques petits ajustements au niveau de qui apporte quoi pour compenser. Pour les deuxièmes, c’était un peu plus compliqué comme je vous le rappelle que ce sont ces deux-là qui ont pris la charge de préparer le gros du repas et de coordonner l’ensemble. Disons que c’était un peu la panique au réveil.
Au final, ils ont pu venir livrer sur le perron de ma mère les victuailles qu’ils avaient préparées, donc, nous n’avons pas eu à revoir le menu à quelques heures du souper. Toutefois, cela a bousculé les plans pour ma mère et moi qui n’avions pas prévu être très actives en cuisine en ce 24 décembre 2023. Dans ce qui restait à faire, il y avait la cuisson de la dinde en crapaudine (déjà apprêtée et marinée), faire cuire les entrées, confectionner les galettes végétariennes à partir du mélange préparée par ma soeur, nettoyer et couper les crudités, et puis les pommes de terre, … Quand on parle d’imprévu ! Enfin, tout s’est bien passé, tout était prêt à temps, tout a été préparé comme il se doit. J’étais juste un peu plus épuisée, mais de l’autre côté, j’ai été tant occupée que je n’ai pas eu le temps de me morfondre. Pour le reste, le réveillon s’est déroulé dans l’allégresse, l’excitation des quelques enfants présents devant les cadeaux, le partage et la bonne humeur. Cependant, il s’est terminé tôt comme la plupart des gens présents ne voulaient pas rentrer trop tard ; ceux qui veillent avec nous, principalement ma petite soeur et son mari, n’étant pas présents. Pour mon conjoint et moi, nous couchions sur place et donc, nous n’étions pas pressés et avons fini la soirée tranquillement à papoter. Pas de jeux ce soir-là, mais j’étais bien éreintée et ne l’ai pas trop regretté. Le jour de Noël même a été calme, juste entre mon conjoint et moi, ma mère et mon beau-père. Nous avons joué quelques parties de Scrabble, visionné des films et mangé des restes et des friandises, nos traditions habituelles. Sur notre retour à la maison, nous avons tout de même pu visité ma petite soeur et son mari ainsi que leurs chats. Cette fois, contrairement à ma visite éthérale en compagnie du fantôme du Noël présent, j’ai pu caresser leurs deux chats et goûté à la bûche forêt-noire que ma soeur avait préparé pour le réveillon, mais qu’elle n’avait pu finir à temps pour en faire profiter le reste de la famille.
Ensuite, je travaillais entre le Boxing Day et le Nouvel An, parce qu’au Québec, à moins de travailler dans le milieu scolaire, peu de gens ont par défaut des vacances durant la période des Fêtes, à moins de piger dans leur banque de congés annuels. Je suis quand même chanceuse, puisque nous avons les 24, 25 et 26 décembre et les 1er et 2 janvier de fériés où je travaille, reportés au jour ouvrable suivant si l’un de ces jours tombent durant le week-end. Ça pourrait être pire. N’empêche que chaque année, c’est difficile de travailler ces derniers jours de décembre. Je ne m’y fais pas, ça casse un peu l’ambiance des Fêtes. Pour compenser cette année, j’ai tenté de faire des activités festives chaque jour que je travaillais, comme déguster un thé latté et monter le Merry Christmas Express Train que mon conjoint m’a offert pour Noël ! Ah ça, je vous l’ai montré, mais je n’ai pas encore pris le temps de vous raconter.
Quand j’ai déballé mon cadeau, j’ai été tellement étonnée ! Oui, la boîte était assez grosse, mais je ne m’y attendais tellement pas. Je n’avais rien demandé de tel à mon conjoint pour Noël, bien qu’il est vrai que j’ai parlé de trains tout l’automne à la suite de notre visite à l’Exporail. Je m’étais même dit à moi-même au début de décembre que j’aimerais bien avoir un petit train pour tourner au pied du sapin, encore plus qu’un village de Noël. Le train reçu est beaucoup plus gros que ce que j’avais en tête, et je l’aime beaucoup !! J’ai déjà hâte de le sortir en novembre-décembre cette année pour qu’il puisse rythmer notre saison des Fêtes du début à la fin. D’ailleurs, mon conjoint m’avait proposé vers la fin de novembre d’ouvrir mon cadeau d’avance. Je comprends mieux pourquoi maintenant, mais je ne regrette pas d’avoir attendu. Malgré que j’anticipe toujours avec trépidation le jour de Noël et l’échange de cadeau, j’aime patienter au jour convenu pour procéder à l’ouverture des cadeaux. Ça fait partie du plaisir de l’attente pour moi. Néanmoins, à travers la joie et la surprise devant mon premier train miniature, j’ai ressenti un petit pincement au coeur en le voyant dans la boîte, puis en l’admirant faire son premier tour complet autour du sapin quelques jours plus tard. J’aurais tant aimé partagé ce moment avec notre vieux chaton et voir sa réaction devant cette nouvelle addition. Est-ce qu’elle aurait reçu instantannément le sceau d’approbation de Clément ? Ou aurait-il été méfiant de cette chose tournoyant à toute allure et pleine vapeur, avec les tchakataks associés à son déplacement, voire même effrayé devant cette mécanique ronronnante ? Se serait-il allongé sur les rails, causant le plus gros déraillement de train de Noël jamais vu (chez nous) ? Aurait-il couru après le train quelques minutes jusqu’à ce qu’il se tanne de le voir suivre le même tracé sans déroger une seconde ? L’aurait-il ignoré simplement ? L’histoire ne le dira pas, malheureusement, toutefois, imaginer ces scènesa a ramené mon sourire et m’a réconcilié avec ce petit serrement de coeur.



Le long week-end du Jour de l’an a ainsi été occupé tranquillement entre démarrer le train et faire monter différentes peluches dans le wagon ouvert, visionner quelques films, lire, cuisiner un brin, jouer quelques parties de Scrabble et de Yathzee avec mon conjoint. J’aurais pris quelques jours de plus dans le genre, mais déjà, ces quatres-là ont été bien plaisants. Le calme était le bienvenu, surtout que je vous dirais que le Jour de l’An a été plus difficile que Noël sans Clément, et pas seulement parce que nous avions plus tendance à célébrer le Jour de l’An à la maison avec lui que Noël… Je n’avais pas pleinement mesurer ce que ce premier Jour de l’An sans Clément signifiait, en partie parce qu’il est mort peu de temps après le début de l’année passée. C’était le premier tournant d’année sans lui, ce qui signifiait que je passais les dernières heures de la dernière année durant laquelle Clément a vécu. Même si son expérience de 2023 fut de courte durée, un mois et quelques jours, Clément a quand même connu les tout débuts de 2023, ce qui n’est pas le cas pour 2024.

Quand cette réalisation m’a frappé, durant le réveillon, elle a frappé dur, son effet amplifié par l’approche imminente de la date marquant un an suivant son décès. J’ai souvent parlé des premières fois après – premier printemps sans bébé chat, premier anniversaire souligné sans lui, premier voyage sans le laisser derrière à la maison, etc. ; moins souvent ai-je mentionné les dernières fois – dernière litière de Clément, son dernier bol d’eau nettoyé et rangé, dernières heures de l’année qui a vu son dernier souffle… Je ne sais pas ce qui est plus facile, les premières fois, sachant que d’autres suivront, toute une série à venir de ces événements plus ou marquants, de ces petits et grands gestes, de ces expériences qui se répéteront de nombreuses fois sans lui dans le futur, ou les dernières fois qui ne se reproduiront plus du tout. Sur le coup, les dernières fois frappent sans doute plus fort, confrontant à la finalité des choses. Toutefois, les premières fois rappellent que la vie continue malgré tout et ce n’est pas facile d’imaginer la suite sans l’être cher décédé. Une chose est certaine, les deux font partie du cheminement du deuil.
Jusqu’à présent, il y a eu des émotions fortes durant ce temps des Fêtes, des imprévus, des belles surprises (tchou-tchou, mais pas seulement 😉 ), de la boustifaille, des jeux, du temps en bonne compagnie (et je ne parle pas que des chats), et il n’est pas encore tout à fait fini, bien que le sapin est bien sec et a besoin d’être sorti, mais ça, c’est une autre paire de manches ! Il reste une autre étape de taille à notre saison des Fêtes et puis, l’hiver devrait s’installer doucement.
Pour ceux et celles qui sont encore en vacances des Fêtes, profitez-en bien pour moi ;).





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