Clément au printemps (Les saisons de Clément – partie 1)

Tranche de Miaougraphie
Notre cher compagnon félin était souvent le premier à nous annoncer que l’hiver tirait sa révérence, mais il ne comprenait pas que l’augmentation des heures d’ensoleillement n’équivalait pas automatiquement à la fonte de la neige et de la glace accumulée dans la cour. Clément commençait à miauler à la porte au moins une ou deux fois par jour, à l’exception de certains jours de pluie, dès qu’il percevait l’éveil du printemps. Comme il n’aimait vraiment pas avoir les pattes humides et froides, et comme nous ne pouvions parfois fermer la clôture avant la mi-avril, il devait toutefois prendre son mal en patience et se contenter d’observer l’activation de la faune urbaine par une des fenêtres auxquelles il avait accès. 

Et si aucune fenêtre n’était facilement accessible pour une raison ou une autre, il trouvait un moyen de s’y frayer un chemin, nous utilisant comme tremplin si nous étions assis à proximité de la fenêtre, en faisant tomber les livres et papiers sur son chemin, ou encore en escaladant un meuble bas, mais encombré, qui ne l’avait pas intéressé de tout l’hiver !

Clément le chat est perché sur un rebord étroit de fenêtre qui donne sur la cour avant et la rue, il est à contrejour.

C’était comme ça, Clément devenait plus actif à partir du début mars environ, son sang bouillait (et pourtant, j’avoue qu’il était castré depuis son jeune âge) et il tenait à peine en place. Ça a été comme ça pour les quinze printemps qu’il a vécus. Le vrai printemps pour notre gentil chaton commençait néanmoins lorsqu’il pouvait enfin avoir accès à la cour. Les températures plus fraîches et souvent clémentes de cette saison en faisaient la saison idéale pour lui accorder des sorties fréquentes et longues, pourvu que mon conjoint ou moi voulions rester dehors. Nous ne le laissions pas sortir sans une surveillance assez rapprochée, malgré les mesures prises dans les dernières années pour éliminer les trous dans la clôture. Il faut dire qu’avec les clôtures en bois, si quelque chose aurait vraiment interpellé bébé chat, il aurait pu les escalader sans peine! Après tout, dans la première cour où nous avons pu laisser Clément sortir pour ses premières excursions à l’extérieur lorsqu’il avait entre un an et trois ans, j’ai dû descendre plus d’une fois notre tannant chaton d’un arbre au tronc énorme et aux branches hautes qu’il avait commencé à escalader pour pourchasser un écureuil qui l’agaçait. Je me rappelle une de ces instances où j’étais à bout de bras et je le tenais à peine par ses cuisses arrières !! 

Par chance, dans la demeure où Clément a passé la majorité de sa vie, il n’y a pas d’arbre à l’intérieur de la cour, le plus proche étant dans la cour mitoyenne qu’une clôture sépare. N’empêche qu’entre un tronc d’arbre et une clôture en bois, il n’existe pas une énorme différence en termes d’accessibilité pour un félin avec toutes ses griffes… 

La faune qui l’intéressait le plus au printemps, c’étaient les oiseaux qui étaient de passage ou nidifiaient justement dans les arbres du voisin. Certains atterrissaient même sur le pavé de la cour et si Clément y était, il les prenait en chasse ! Mais bon, on pouvait constater qu’il lui manquait un peu de finesse et de subtilité dans ses techniques de prédateur. Il n’en a jamais attrapé un. Cela ne l’a jamais empêché d’espérer et de les surveiller de près lorsqu’il les entendait piailler dans le coin.

Peut-être qu’une des raisons pour laquelle Clément semblait avoir une légère préférence pour le printemps vient du fait qu’il a pu plus souvent sortir durant cette saison que l’été ou l’automne même. En effet, pour les premières quatre-cinq années à notre domicile actuel, la cour n’était pas pavée et était recouverte d’un gravier grossier qui n’empêchait aucune herbe folle et autre plante résistante aux environnements urbains de pousser. Durant ces années, il arrivait fréquemment rendu vers la mi-juillet que nous ne le laissions plus se promener, ou moins souvent, car la cour se transformait en jungle urbaine lorsque les conditions étaient propices. Une fois que la cour a été pavée, Clément avait accès à la cour plus aisément. Je n’avais pas particulièrement pensé avant à l’effet du pavé sur les possibilités d’excursions pour bébé chat. C’est le propriétaire des lieux qui a décidé de faire cela sans nous consulter ; j’aimais bien le jardin impromptu qui naissait fréquemment à travers le gravier. Toutefois, si les choses étaient restées de la sorte, Clément aurait eu beaucoup moins d’opportunités pour profiter de l’extérieur. Puis, bien que vous pourriez penser que le pavage a signifié la mort de la végétation dans la cour, la flore urbain est très résiliente et perçait suffisamment par ci, par là pour égayer la cour et donner de quoi observer et sentir pour notre Mément.

Au printemps, les arbres encore plutôt dénudés et les longues heures d’ensoleillement permettaient à notre chat de profiter de la chaleur du soleil plus souvent en général qu’en été et en automne. En effet, durant ces saisons, les feuilles recouvraient d’ombre la cour et le soleil était soit trop chaud ou très déclinant, du moins jusqu’à ce qu’elles chutent en octobre ou novembre. Avec la durée du jour qui s’allonge au printemps, nous pouvions promener le chat dans la cour jusqu’à 20 h par moment. Ça au moins Clément l’avait bien compris : quand l’astre diurne se couche, pas de sortie à l’extérieur pour lui ! 

Tous ces facteurs faisaient en sorte qu’il passait plus de temps dehors au printemps généralement. Pour ajouter à ces avantages, nous quittions moins souvent la maison à cette période de l’année et avions souvent plus de temps pour profiter de la vie domestique. Ainsi, Clément nous avait pour lui tout seul plus fréquemment durant cette saison. Au printemps, il était donc choyé – plus d’excursions dans le monde du dehors, beaucoup de temps avec ses humains, la température ayant tendance à se réchauffer, mais pas trop, ce qui fait que les couvertures restent très présentes encore à l’intérieur. Bref, un peu le meilleur de toutes les autres saisons en une seule ! 

Vivre un premier printemps sans bébé chat pour s’extasier devant le renouveau de la vie dans notre environnement est déchirant, mais en même temps, ça me donne envie d’en profiter un maximum en sa mémoire !

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