Miaougraphie de Clément

Tranche de Miaougraphie dessinée

Il y a peu, j’ai partagé avec vous le dernier de cinq volets sur les Saisons de Clément avec l’hiver. En rédigeant cet aperçu des hivers de Clément, je venais boucler un cycle en cinq temps. Je vous ai ainsi résumé en six textes les grandes lignes saisonnières de la vie de notre petit roi : de l’invitation à suivre Clément au fil des saisons au partage vous propulsant au coeur des hivers de Clément, en passant par ses expériences au printemps, son rythme en plein été et ses automnes, sans oublier ses saisons des Fêtes passées. À travers ces épisodes principaux, si on veut, quelques tranches de Miaougraphies estivales ont été clairsemés pour mettre de l’avant des anecdotes pour chaque type de saison. Bien que ce tour saisonnier semblait ainsi complet, il me restait un truc de plus à accomplir pour clore ce cycle des Saisons de Clément. Quelque chose que je n’avais pas prévu au départ, qui n’était pas saisonnier par essence au tout début et qui l’est devenu par envie, par besoin surtout, besoin de faire vivre une dernière fois les quatre saisons à notre vieux chaton.

Je parle de Clément en couleur sur tableau noir, mon grand portrait réalisé à la craie que j’ai modifié en ajoutant du contexte saisonnier à l’automne, à l’hiver et tout récemment, au printemps. Pour cette toute dernière version, j’ai passé par-dessus la tuque qui adornait sa tête depuis le début de l’hiver et coloré en teint terreux la tête de bonhomme de neige sur lequel Clément semblait poser pour revêtir le tableau d’une touche printanière estivale. Pour boucler la boucle, je vous présente aujourd’hui à nouveau les trois premières itérations de tableau noir avec l’ajout du petit dernier sur lequel j’ai planché depuis mon retour de Vancouver. Cette dernière version est un peu moins nette que les précédentes, toutefois, cela convient au contexte choisi de représenter un Clément se terrant entre le feuillage d’une plante en pot.

J’ai pensé le retoucher encore un peu avant de vous le présenter, le temps d’acheter de la craie orange dont je n’ai plus (on se demande pourquoi j’ai fini cette couleur en premier…) parce qu’à force de rectifier cela, d’effacer ici, d’ajouter une touche de rouge par ci, de jaune par là, de brun en-dessous, de blanc par-dessus, les tons orangés de son pelage se sont dispersés. Cependant, en passant sur mes notes pour des sujets pas encore explorés, je suis tombée sur celle où je relevais comment le pelage de Clément changeait à travers le temps, au fil des saisons et des mues. Parfois, le fond de son pelage était plus pâle, ce qui rendaient ses rayures et ses taches plus visibles et nettes. D’autres fois, le fond de son pelage foncissait et nous distinguions moins facilement les motifs de son pelage. Son poil tirait par moment plus sur le blond-blanc, tantôt sur le roux-orangé, et même sur le auburn mordoré à d’autres périodes. Ça suivait un peu les saisons, quoi que ces variations ne semblaient pas parfaitement cycliques. Clément a aussi connu quelques époques où il tendait plus vers le pâle ou le foncé, entre son époque chaton, son adolescence, l’âge adulte et sa période de vénérable maturité, mais encore là, des variations subsistaient au sein de chaque époque et qui revenaient de l’une à l’autre, quelques fois, au moment où nous nous n’y attendions plus, pensant que son pelage s’était fixé de telle ou telle façon.

Quand j’épluche les photos le représentant, je retrouve ces différences, ces nuances qui se dessinaient sur sa douce fourrure. Ces variations dans le pelage de Clément est une chose qui complique ma tâche lorsque je décide de reproduire une photo choisie de bébé chat pour le dessiner. Il y a des nuances de Clément avec lesquelles je suis plus familières que d’autres. Il m’est beaucoup plus aisée de le représenter sous une nuance familière que sous une qui l’était moins. D’un autre côté, ça souligne un des aspects qui me plaît énormément dans ce processus de Miaougraphie dessinée, c’est une occasion pour moi de retrouver Clément sous ses motifs les plus familiers autant que les plus étrangers, une façon de le redécouvrir sous toutes ses facettes avec des yeux neufs en quelque sorte.

Alors, je me suis dit que les variations colorées d’une version à l’autre de son portrait sur tableau noir était au final un peu à l’image des variations bien réelles de son pelage au fil du temps et tout d’un coup, cette version printanière m’a semblé achever, du moins, suffisamment pour enfin vous la partager et pour conclure la partie dessinée des saisons de Clément. Le premier portrait de cette série était une inspiration soudaine, j’avais un canevas à ma disposition et un médium qui me permettait d’exprimer à grand coup de craie tout mon amour et ma tristesse pour la mort de mon petit roi, et qui au final, m’a donné la première version colorée de la Miaougraphie dessinée de Clément. J’avais l’idée en le contemplant dans les semaines suivantes, et en continuant de le retoucher de temps à autre, que cette tête flottante de chat pourrait être appuyée sur quelque chose. Des livres, peut-être ? Puis, l’automne arrivait et j’ai plutôt eu envie de poser Clément sur une citrouille, ce qui a lancé l’idée de revisiter ce portrait au rythme des saisons, remplaçant la citrouille par la tête d’un bonhomme de neige pour les Fêtes et ajoutant une tuque sur la tête de Clément pour l’hiver, jusqu’à la plus récente version que je vous présente pour la première fois ci-dessus. Il est vrai que je pourrais revisiter ce portrait une fois de plus pour l’été, mais je n’en vois pas un besoin particulier comme j’ai d’abord dessiné et travaillé la première version au début de l’été passé, celle-ci représente en quelque sorte cette saison.

Maitenant que ce cycle est terminé, je pourrai considérer nettoyer le tableau noir et partir à zéro pour un nouveau dessin de Clément. Je ne suis pas pressée cependant, surtout qu’avec le beau temps qui nous guette, mon tableau noir quadruple de surface avec l’ajout de la cour extérieure comme canevas, canevas dont je n’avais pas tiré profit l’année dernière, si vous vous rappelez. Cette fois, j’espère le faire surtout que je me suis munie de grosses craies l’automne dernier, ce qui facilitera l’exercice ; l’été dernier, je n’avais que de petites craies à ma disposition, ce qui, je l’admets, me motivait moins à tenter un format plus grand. Cela étant dit, bien que la série « officielle » des Saisons de Clément arrive à sa conclusion avec ce billet, cela ne signifie pas que je n’ai pas d’autres épisodes estivaux de la Miaougraphie à vous partager. Je vous assure que j’en ai encore plusieurs en réserve sans compter ceux qui me reviendront sans doute en tête au fur et à mesure de mes déambulations sur les chemins de la mémoire. Je continuerai à alimenter l’étiquette Saisons sur la Miaougraphie de Clément avec autant des tranches de Miaougraphie que des pièces de deuil en cours. Simplement, mon rythme sera peut-être moins régulier et je ne revisiterai pas systématiquement les habitudes saisonnières de Clément durant ce qui reste de cette deuxième année de ma vie sans sa présence chaleureuse à mes côtés. Peut-être que j’essaierai un jour de réunir les épisodes pour chaque saison. Pour l’instant, j’ai envie de clôturer cette série des saisons de Clément d’une façon colorée et imaginative.

Avez-vous une version préférée entre les quatres ?

Là-dessus, j’espère que vous profitez bien du week-end de votre côté. Du mien, c’est tranquille et relax après un week-end très actif à Montréal la semaine passée et un autre bien rempli qui se profile la semaine prochaine. J’en profite pour travailler au compte-rendu de voyage de Clément II. Je ne promets rien, mais selon mes projections, ce devrait être le sujet du prochain billet…